Tout est parti d’une affaire de dopage sur le Tour de France. En 2006, le cycliste américain Floyd Landis, vainqueur du Tour, est déchu de son titre suite à des résultats positifs au test anti-dopage. Il aurait alors organisé le piratage des ordinateurs du Laboratoire National de Dépistage du Dopage (LNDD) pour manipuler les résultats et conserver son titre. Mais le pirate mandaté laisse des traces et le LNDD porte plainte. Les enquêteurs retrouve la piste du pirate et celle-ci les mène jusqu’au dossier Greenpeace.
Le pirate du LNDD et Greenpeace est en effet la même personne, Alain Quiros. Sollicité par Thierry Lorho, ex-agent de la DGSE et patron de la société d'intelligence économique Kargus Consultants, il a piraté le disque dur de Yannick Jadot, alors directeur de campagne de Greenpeace. Le but : informer EDF des actions de Greenpeace, notamment sur le dossier du réacteur nucléaire de Flamanville. Un contrat de veille qui aurait mal tourné, assurait l’électricien français pour sa défense. Mais l’argument n’a pas convaincu le juge, qui a lourdement condamné les quatre accusés à des peines de prison et des amendes. EDF a pour sa part été condamnée à payer une amende de 1 500 000 euros au Trésor Public et à verser 500 000 € à Greenpeace au titre du préjudice moral.
« Le verdict d’aujourd’hui vient anéantir tous ces efforts de communication en confirmant qu’en France, l’industrie de l’atome est associée à mensonges, barbouzeries, illégalité », se réjouissait Greenpeace à travers la voix d’Adélaïde Colin, sa directrice de la communication. « Ces condamnations d’anciens membres de la DGSE, de la police, de la marine nationale, pour des faits d’espionnage font la preuve que le nucléaire et la démocratie ne sont pas compatibles ». Un argument que Greenpeace va sans nul doute s’employer à diffuser largement à quelques mois de l’élection présidentielle.