Dans leur grande majorité, les grandes villes de France (Paris, Lyon, Lille, Strasbourg, Nantes, etc.) distribuent de l’eau « conforme » qui dépasse rarement les seuils de nitrates et pesticides réglementaires (dans certains cas, de l’eau « non-conforme » est distribuée sans qu’une restriction d’usage soit considérée nécessaire).
Toutefois, il existe une variabilité importante dans la fréquence des contrôles et dans la qualité des eaux selon les régions, la saison et la taille de la ville. Par exemple, on peut lire dans le rapport de la DGS 2008 qu’une « analyse de pesticides tous les 5 ans pour les plus petites UDI (unités de distribution) est réalisée ». Le même rapport mentionne également que, dans le département de l’Eure-et-Loir, 28 % des stations de traitements distribuaient des eaux potables avec des teneurs en nitrates supérieures au seuil réglementaire de 50 mg/L en 2006, ce qui concernait 49 080 personnes.
De la même façon, les dépassements de la limite autorisée pour les pesticides dans l’eau ont concerné, en 2007, 1 398 unités de distribution d’eau. Ainsi, pour 5,1 millions de personnes, soit 8,4 % de la population française, l’eau du robinet a été mesurée au moins une fois comme non-conforme au cours de l’année 2007.
C’est pourquoi seule une démarche auprès de sa mairie permet de connaître exactement la composition de l’eau distribuée ainsi que la fréquence des contrôles effectués (en sachant qu’une fréquence faible des contrôles, ou des contrôles qui ne correspondent pas aux saisons d’epandage, risquent de ne pas permettre de détecter localement des épisodes de nonconformité alors que statistiquement on sait que ces épisodes existent). Il faut aussi encourager les mairies à obtenir des mesures des substances potentiellement nocives de plus en plus présentes dans l’eau et qui ne font pas partie des contrôles réglementaires, et à publier ces résultats.