Ce matin, j'ai lu une intéressante tribune dans mon journal préféré. Ce n'est pas la première du genre et sûrement pas la dernière. Avec un certain style, elle nous prévient que le candidat Hulot, avec sa casserole remplie de gel douche aux fesses, va faire plus de mal à l'écologie que jamais. Et que sa candidature confine à la tartufferie.
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De mon côté, journaliste pratiquant le secteur depuis quelques années, je constate que les écolos n'ont jamais eu la puissance de touche d'un Hulot. Sans renoncer au clivage gauche-droite, sans oublier non plus le parcours édifiant de l'homme sandouiche, sans perdre de vue la nécessité d'une écologie sociale, je me dis que je préfère tirer sur mon ennemi pollueur le plus lointain que sur le plus proche. J'ai d'abord envie de combattre les Ferry et les Bruckner, les vendeurs d'atome et les pourfendeurs des renouvelables, les pétroliers avec des billes dans l'éolien industriel et les politiques étouffoirs, les négationnistes et autres sceptiques de la crise environnementale. C'est pas comme si on n'avait pas de pain sur la planche sur ce point.
Hulot, en dépit de ses incohérences majeures (nb: il a parcouru un certain chemin, une sorte de chemin de Damas, depuis ses chroniques radiophoniques dévolues au sport mécanique), de l'oxymore qu'il représente, recèle des trésors pédagogiques pour faire comprendre à ceux qui voudront bien l'écouter qu'il y a urgence. Il utilisera son temps de parole de candidat pour remplacer l'incurie des journalistes politiques qui considèrent l'écologie comme un problème mineur. Il obligera, je l'espère, les autres candidats à se positionner sur des questions majeures, notamment la principale : l'impérieuse nécessité d'entrer dans une société de transition, simplement durable pour tous et plus juste pour l'essentiel d'entre nous.