La demande de produits biologiques augmente. Un très bon signe ! Pourquoi la réponse française passe-t-elle essentiellement par l’import ? L’enquête de L’Expansion révèle en outre que ces produits sont parfois du « faux bio », traités aux pesticides. Pourquoi ? Le contrôle effectué par organisme certificateur serait d’après l’enquête, loin d’être fiable. Trop lointain, trop opaque, trop compliqué. Certes, le consommateur peut s’indigner de cette « non-conformité » du produit à ses attentes…Le citoyen doit quant à lui s’indigner du non-sens écologique de cette Bio importée.
Quel est en effet l’intérêt de cultiver des pommes de terre bios en Roumanie et d’ensuite les expédier loin du sol qui les a produites, loin des habitants qui pourraient les consommer pour enfin les commercialiser en supermarchés français, pays où l’on sait parfaitement produire des pommes de terre ?
N’y a t’il pas là une véritable aberration, un détour scandaleux éloignant toujours plus la « bio » de ses principes fondamentaux ?
Faces à ces deux dérives, Nature & Progrès réaffirme la nécessité de produire et consommer localement. La vente directe ou en circuits-courts sont des facteurs de confiance.
Nature & Progrès souligne surtout l’intérêt d’associer les deux maillons principaux de ces circuits-courts, à savoir les consommateurs et les producteurs, dans les processus de garantie de la Bio. C’est possible et cela existe déjà à travers les Systèmes Participatifs de Garantie (SPG).
Consommateurs, citoyens : soyez curieux et vigilants, ne vous contentez pas d’un label sans savoir ce qu’il représente, vérifiez la provenance de ce qui vous est proposé dans le commerce. Osez poser vos questions aux agriculteurs. Les Systèmes Participatifs de Garantie, comme ceux mis en place par les adhérents Nature & Progrès, permettent de s’engager individuellement et collectivement, d’être informé en toute transparence. Dans ces systèmes participatifs, tous peuvent visiter les fermes et questionner sur les pratiques agro écologiques.
C’est là, dans ce lien retrouvé entre ceux qui produisent l’alimentation et ceux qui s’en nourrissent, que se trouve l’avenir de filières biologiques cohérentes.
* Enquête de S. Benz et C. Hecketsweiler, L’Expansion, 29/10/2010