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Nathalie Kosciusko-Morizet Ministre de l’Ecologie

Mis à jour le 25 février 2021
NKM : une femme à la tête de l'environnement. Venez en débattre sur notre forum.

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Nathalie Kosciusko-Morizet Ministre de l’Ecologie

La secrétaire d’État chargée de la prospective et du développement de l’économie numérique prend en charge le Ministère de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement où nous espérons que tout son talent va pouvoir enfin s'exprimer dans un ministère pourtant réduit comme peau de chagrin.

Son parcours
Cette polytechnicienne de 37 ans occupait en 2008 la fonction de secrétaire d’État à l’écologie et était en conflit ouvert avec son ministre de tutelle Jean-Louis Borloo. On se souvient également de ses prises de position contre les cultures OGM à l’Assemblée nationale, contraires à l’avis de la majorité, la maire UMP de Longjumeau (Essonne) avait créé le scandale en dénonçant « un concours de lâcheté » entre Jean-François Copé et Jean-Louis Borloo.


Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM) s’est très tôt intéressée à l’écologie, en choisissant la biologie comme spécialité à l’École nationale du génie rural, des eaux et des forêts. Cette expertise l’avait fait entrer dès 2002 au cabinet de Jean-Pierre Raffarin comme conseillère technique. Elle est selon ses propres mots "entrée en politique par la petite porte, en me consacrant à l’écologie qui suscitait alors peu d’intérêt. Pendant 10 ans, je me suis battue pour en faire une question publique de premier plan, comme présidente du groupe d’études parlementaires santé et environnement, comme rapporteur de la Charte constitutionnelle de l’environnement, puis comme Secrétaire d’Etat à l’Ecologie. C’est un engagement auquel je reste fidèle aujourd’hui. L’écologie est désormais un sujet populaire, l’enjeu est de dépasser le phénomène de mode pour l’inscrire dans la durée. La route est encore longue".

Une femme engagée
Cette femme politique est aussi une maman engagée et pratique l'écologie positive au quotidien : locavore, utilisatrice de biberons en verre pour éviter toute présence de Bisphénol A, de couches lavables ou encore de crèmes bio pour toute la famille.

Attaquée par la philosophe Elisabeth Badinter qui lui reproche de "faire passer la nature avant les libertés féminines" elle lui envoi des réponses acides : "m'intéressant à la situation des femmes aujourd'hui et aux difficultés qui leur sont faites, je travaille pour ma part sur un certain nombre de questions qui me préoccupent plus que l'allaitement. Je pense notamment à l'évolution du rapport entre les 'genres', à la séparation précoce des garçons et des filles en milieu scolaire, au 'plafond de verre' qui bloque les carrières féminines ou encore aux débats actuels autour du voile."

Nous attendons beaucoup de cette "green woman" brillante, écolo et proche des préoccupations des femmes, notamment sur les questions suivantes : le bio dans les cantines, les OGM, la PAC et les négociations sur le climat, le développement des médecines alternatives et complémentaires.

Les doutes
Néanmoins plusieurs zones d'ombres nous poussent à nous interroger et à mitiger notre enthousiasme. Le Ministère de l'Ecologie ne serait plus aussi Super Ministère qu'à l'époque de Jean-Louis Borloo. On peut vivement regretter, par exemple, que l'énergie et l'aménagement du territoire soient confiés à d'autres ministères : l'énergie rentre dans le portefeuille d'Eric Besson en plus de l’industrie et de l’économie numérique et l'aménagement du territoire revient à Bruno Le Maire en plus de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche et de la ruralité. Pourquoi ce changement ? Une pression des lobbies industriels ? Une volonté de diviser pour mieux régner ?  La mer ne fait plus partie non plus du périmètre du Ministère.

Dans un entretient lundi à l'AFP Nicolas Hulot a estimé que "Le transfert du portefeuille de l'Energie du ministère de l'Environnement vers Bercy est de très mauvais augure", cela signifie "qu'on va probablement aborder la politique énergétique en termes de politique industrielle, ce qui n'était pas du tout dans l'esprit du Grenelle". Pour lui, confie-t-il, au Parisien "A l'écologie, NKM va se sentir très seule" même si pour lui "elle fait certes figure de gardienne du temple".

Une autre illustration de ce changement de cap : Nathalie Kosciusko-Morizet n’a pas été nommée ministre d’Etat, malgré sa très grande légitimité sur les questions environnementales. Par ailleurs le ministère est relégué en quatrième position derrière le ministère de la Défense et des Anciens combattants (confié à Alain Juppé, nommé ministre d’Etat), le Ministère des Affaires étrangères et européennes (confié à Michèle Alliot-Marie qui succède à Bernard Kouchner) et le Ministère de l’Economie, des finances et de l’industrie (toujours confié à Christine Lagarde).

Nous renouvelons notre foi et notre enthousiasme à l'arrivée de Nathalie Kosciusko-Morizet à l'Ecologie, mais restons prudentes quant à la suite : espérons que l'environnement reste une véritable priorité gouvernementale et non de la poudre aux yeux pour une stratégie pré-électorale.

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La rédaction

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