Mercredi 13 mars, l'ONU publie un rapport sur l'état de la planète : 25% des morts et maladies dans le monde sont liées aux pollutions et à nos atteintes à l'environnement.
Le rapport complet en anglais : Global Environment Outlook, GEO.
La synthèse en français : Résumé du rapport
Une étude menée sur 6 ans, par 250 scientifiques de 70 pays
Des centaines de sources de données ont ainsi été utilisées par l'ONU, afin de calculer le nombre d'affections et de décès liés aux pollutions environnementales, à travers le monde.
9 millions de morts liées aux pollutions de notre environnement
D'après l'ONU, des conditions environnementales "médiocres" sont responsables "d'environ 25% des morts et maladies mondiales", soit 9 millions de morts en 2015. Le rapport explique que les personnes les plus touchées sont celles dites "vulnérables ou défavorisées" comme les enfants et les personnes agées, mais aussi les personnes en situation de pauvreté. L'origine ethnique est également un critère.
Sans sursaut considérable, l'ONU prévoit des millions de décès prématurés dans des régions entières en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient d'ici 2050.
Les plus grands dangers : les polluants présents dans l'eau douce et les perturbateurs endocriniens
L'eau douce - que nous buvons et utilisons en agriculture - est de plus en plus polluée. Dans certains pays, son état affecte sévèrement la santé humaine : 1,4 million de personnes meurent chaque année de maladie liées aux eaux contaminées. N'oublions pas que cette eau est en perpétuel mouvement et que les polluants qu'elle contient finissent par se retrouver aux quatre coins du globe.
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De nouvelles bactéries super-résistantes risquent de voir le jour à cause de l'utilisation débridée d’antibiotiques, qui se retrouvent dans l'eau et dans nos aliments. Selon l'étude, notre immunité en sera fortement impactée et cette contamination deviendra la première cause de décès d'ici 2050.
Présents dans l'eau comme dans l'air, les perturbateurs endocriniens sont également mis en avant par l'ONU ; ces molécules vont de plus en plus affecter la fertilité (des hommes et des femmes), et altérer le développement neurologique des enfants.
3,2 milliards de personnes vivent sur des terres dégradées par l’agriculture intensive ou la déforestation
L'étude n'est pas sans rappeler que la biodiversité "contribue à réguler le climat, épure l'air et l'eau, permet la formation des sols et atténue l'impact des catastrophes naturelles". Mais cet épisode d'extinction majeure perturbe l'écosystème et compromet dangereusement sa capacité à répondre à nos besoins.
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Parmi les chiffres alarmants : entre 1970 et 2014, les populations mondiales d'espèces de vertébrés ont diminué d'environ 60%. Sans parler du "déclin abrupt de l'abondance des pollinisateurs".
Solutions : agriculture sans pesticides, réduction du gaspillage, énergies renouvelables...
Selon l'étude, la situation n'est pas (encore) irrémédiable si tant est qu'on réagisse très vite, sans demi-mesure, en plaçant la protection de l'environnement en priorité n°1, devant le reste. Parmi les leviers d'action concrets, on trouve : la baisse de l'utilisation des pesticides, la diminution du gaspillage, une transition énergétique plus rapide et une meilleure gestion et réduction des déchets. Le résumé à l'attention des décideurs indique que "des actions urgentes et d'une ampleur sans précédent sont nécessaires pour arrêter et inverser la situation".
Bref, un rapport qui permet de questionner à nouveau l'intérêt d'une croissance économique et sociale sur une planète morte, et de rappeler l'urgence d'agir, tant qu'il en est encore temps.