Partenariat commercial fondé sur le dialogue, la transparence et le respect, le Commerce Equitable contribue au développement durable en offrant de meilleures conditions commerciales et en garantissant les droits des producteurs mais aussi l'amélioration de leurs conditions de vie. Etre une consom'actrice et contribuer au commerce équitable, c'est aussi être une touriste responsable, une épargnante solidaire et attentive à réduire ses déchets.
A la suite du sondage OpinionWay pour Max Havelaar France, les résultats ont révélé que 79% des Français disaient oui à plus de produits équitables. Et pour cause, en 2018, les consommateurs français prennent en compte à 62% les conditions dans lesquelles ont été produits leurs denrées alimentaires et le respect de l'environnement au cours de leur production. Là où le côté humain surgit le plus advient lorsque 54% des français se préoccupent de la personne qui les a produits (contre 35% en 2017, une hausse considérable).
Dans un pays où 1 ménage sur 2 consomme équitable, la demande accroît inévitablement l'offre des certifications biologiques, puisque 80% du commerce équitable en France était bio en 2017 (contre 100% pour le Sri Lanka !). Cette augmentation et l'engouement pour les produits bio et équitables sont dûs à une double demande, d'abord par les consommateurs mais aussi par les petits producteurs du sud. Certains obtiennent une certification équitable comme un tremplin pour pouvoir ensuite accéder à la certification bio. De la part des consommateurs, les plus avertis ne veulent plus avoir à choisir entre justice sociale, protection de l'environnement et santé.
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Les chiffres des inégalités
Commerce Equitable France a décidé, à l'occasion de la Quinzaine du Commerce Equitable, de miser toutes ses préoccupations sur un combat de longue date prédominant ces derniers temps, à savoir l'égalité femmes-hommes. En effet, 70% des personnes vivant avec moins de 1$ par jour sont des femmes (840 millions de femmes contre 360 millions d'hommes). Là où la logique ne suit pas, c'est que plus de 50% de l'alimentation mondiale est produite par des femmes, et pourtant, elles ne sont que 13% a être propriétaires de terres agricoles.
Et la liste ne s'arrête pas là, puisque 43% de la main d'oeuvre agricole est féminine, alors que les femmes possèdent moins de 1% des biens et ressources planétaires (terres, engrais, crédit et assistance technique). D'où la création du fossé hommes-femmes dans le domaine agricole. Ces résultats, aussi alarmants que révélateurs d'une triste réalité, ont déclenché chez certains labels la volonté d'aider les femmes du monde entier, celles qui oeuvrent chaque jour pour produire du cacao, du café, et de nombreuses ressources alimentaires.
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Les engagements
L'objectif d'un revenu équitable aux productrices et artisanes permettrait l'émancipation économique des femmes. C'est pourquoi le collectif Commerce équitable France a décidé de prendre 3 engagements :
- Tout d'abord, il faut plus de femmes dans les filières de commerce équitable et à la gouvernance des organisations. Cet engagement répond à l'argument économique prenant en compte la plus-value des femmes dans la productivité et la croissance économique.
- Ensuite, il est essentiel qu'il y ait plus d'égalité entre les femmes et les hommes pour accéder à la propriété des terres, afin de répondre à l'argument de la transformation sociale. En effet l'égalité homme-femme est un moteur entrainant toute la société derrière lui, vers plus d'égalité entre tous les humains.
- Enfin, le collectif s'engage à plus d'impacts positifs du commerce équitable pour les femmes. Ces engagements apparaissent comme une condition nécessaire et aussi un moyen de développement du commerce équitable.
Ces impacts entraineraient l'indépendance économique notamment grâce à la rémunération directe qui permet aux femmes de sortir de la vulnérabilité. Les femmes peuvent enfin, grâce à leur indépendance économique, subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles et dégager des revenus supplémentaires pour participer aux besoins de la communauté et cela contribue à une prise de confiance pour elles.
Finalement, le commerce équitable a la possibilité de remettre au centre des préoccupations l'égalité des droits, notamment lutter contre le sexisme et occuper des postes de direction. C'est l'engagement principal du label Fairtrade/Max Havelaar, qui pour favoriser l'égalité femmes et hommes souhaite se préoccuper de la non-discrimination de genre, de la lutte contre les intimidations sexuelles, des attitudes injurieuses et la mise en place de dispositions sociales comme la sécurité sociale et le congé maternité.
Certaines marques comme Alter Eco ont décidé, à l'occasion de la Quinzaine du Commerce Equitable, de lancer de nouvelles initiatives. La marque référente en matière de consommation responsable a créé une nouvelle plateforme, Pourquoi #Vraiment plus juste, un nouveau moyen pour expliquer ses actions au quotidien et interagir avec les consommateurs en toute transparence.
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Des femmes inspirantes
Fanny Doumbia, productrice de cacao en Côte d'Ivoire, possède trois hectares de terres dans lesquels elle a su relancer une exploitation. Grâce à la certification Fairtrade/Max Havelaar, Fanny a pu participer à la création d'une coopérative agricole de cacao "ECAM" à Méagui et en est devenue la Présidente du Conseil d'Administration. "Depuis l'obtention de la certification, de nombreux projets ont vu le jour dans la région", assure Fanny, dont des actions sociales et de programmes de développement. Découvrez l'interview de Fanny Doumbia pour en savoir plus sur son implication dans le commerce équitable.
Béatrice Boakye, elle aussi productrice de cacao, possède deux hectares de terres au Ghana et travaille dans la coopérative Asunafo North certifiée par Fairtrade/Max Havelaar. "Le commerce équitable m’a permis de vivre de ma production", explique la productrice, fière d'ajouter "la communauté a pu acheter des ordinateurs pour l'école locale et construire un nouveau bâtiment scolaire", grâce à la prime de développement. Pour connaître l'histoire de Béatrice et en savoir plus sur elle, découvrez son interview ici.
> A l'occasion de la quinzaine du commerce équitable, l'association Max Havelaar France invite petits et grands à son "village de l'équitable" les 19 et 20 mai 2018.
Au programme : des ateliers découverte ludiques pour mieux comprendre les engagements et l'impact du commerce équitable, des animations et dégustations pour toute la famille, des stands pour comprendre la production et les enjeux des matières premières comme le café, le cacao et les bananes.
Les nouveautés : rencontres conférences avec Fanny Doumbia Assata, productrice de cacao et présidente de la coopérative ECAM en Côte d'Ivoire, et animations gourmandes
Infos pratiques :
Samedi 19 mai 11h30-18h30
Dimanche 20 mai 12h-18h
Préau de la grande halle de la villette, 211 avenue Jean Jaurès, 75019 Paris
Entrée gratuite