Vous êtes engagée depuis votre enfance : qu’est-ce qui a motivé cet engagement personnel ?
Mes parents m’ont toujours incitée à faire entendre ma voix et à agir pour ce qui me tient à cœur. Quand j’étais petite, j’ai eu la chance de les accompagner dans leurs déplacements professionnels à travers le monde. Ils étaient engagés dans des mouvements pacifiques ou environnementaux, au Canada ou ailleurs. C’était très stimulant. A 9 ans, au Brésil, j’ai réalisé la chance qu’avaient les enfants Canadiens par rapport à d’autres enfants dans le monde. J’ai également pris conscience de la destruction de la forêt amazonienne. Cela m’a incité, à mon retour, à créer l’organisation environnementale des enfants (Environmental Children’s Organization), avec des amis. Choisir d’être conscient et engagé est difficile, « challengeant » et même déprimant parfois. Mais je suis fière de demeurer optimiste. Je suis fière que les enfants et les jeunes aient davantage voix au chapitre aux Nations Unies. J’aime à croire que j’y ai contribué. En fait, le succès de mon discours est venu bien des années après mon discours à Rio, quand il a été diffusé sur YouTube. Cela a inspiré d’autres jeunes à se faire entendre à leur tour.
Quelle est votre contribution à un monde meilleur en tant que femme, et maman ?
Mon rôle est d’aider les autres à s’exprimer, à réaliser que chacun de nous peut faire la différence. Quand je parle en public, je réalise que si ces gens m’écoutent, c’est parce que je suis une jeune maman passionnée ! Je pense vraiment que le temps de l’écocitoyenneté est venu : si chacun de nous se met à agir, cela peut changer le monde. C’est notre responsabilité. C’est mon message et j’espère que je parviens, dans ma vie, à le concrétiser en paroles et en actions.
Quelles sont les valeurs communes entre la sensibilité féminine et la protection de la terre ?
Le temps d’une ère plus féminine est venu. Après des siècles d’industrialisation dominés par une approche masculine, nous avons besoin de rétablir un équilibre et de vivre de façon plus durable, plus favorable à la communauté mondiale et à toute la vie sur Terre. Cela implique un mode de vie communautaire, basé sur des ressources locales. Cela semble un peu « romantique », mais il en va de notre survie en tant qu’espèce. Je pense que les femmes peuvent nous mener dans cette voie.
Pensez-vous que les femmes devraient avoir plus de pouvoir ? Quel genre de pouvoir devraient-elles avoir, alternatif ou calqué sur celui des hommes ?
Nous ne pouvons pas nous permettre de répéter les erreurs du passé et notre économie basée sur une conception de ressources inépuisables a atteint ses limites. La croissance actuelle ne prend pas en compte des valeurs comme la communauté, la santé, le bonheur, ou le bien-être qui sont, comme chacun sait, le plus important dans la vie ! Les femmes, elles, sont traditionnellement soucieuses de ces valeurs. Si elles avaient un pouvoir social plus important, elles les érigeraient au cœur de la société.
Etes-vous optimiste sur les perspectives de changement ?
Nous devons demeurer forts pour le bien de nos enfants et préserver notre vision du futur. Tous les parents aiment leurs enfants : si nous parvenons à établir un lien direct entre notre engagement environnemental et nos enfants, nous réussirons à créer un mode de vie durable.
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