« Ils m’ont empoisonné, et maintenant ils me soignent » disait Yannick Chénet dans Severn. Ce « ils », ceux sont les multinationales qui produisent les pesticides que le viticulteur utilisait au quotidien dans son activité. Comme de nombreux agriculteurs, Yannick Chénet avait développé une maladie à cause d’un contact direct et récurant avec ces produits chimiques.
A 45 ans, le viticulteur luttait depuis 8 ans contre une leucémie. La Mutualité sociale agricole avait admis qu’il s’agissait d’une maladie professionnelle. Son décès, survenu le 15 janvier dernier, est donc l’un des premiers officiellement reconnus comme lié aux pesticides.
Ce dossier sensible est peu médiatisé. Pourtant, il s’agit d’un sujet de préoccupation important, vu l’importance de l’activité agricole française. Depuis une dizaine d’années, les agriculteurs commencent à parler, et ils se mobilisent pour faire reconnaître leur statut de victimes d’un système qui a dénaturé le métier d’agriculteur pour en faire un exploitant agricole. Les témoignages abondent auprès des associations qui se sont créées dans toute la France.
Au Grenelle de l’Environnement, Ecologie sans frontière proposait la création d’un Fonds d’indemnisation des agriculteurs victimes des pesticides, au même titre du Fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante.
Pour aller plus loin :
Le portail des victimes des pesticides, par Générations futures : mdrgf.org/victime
La proposition d'Ecologie sans Frontière (document PDF)