Dans le brouhaha tourbillonnant de nos vies dites “modernes”, nous vivons aujourd’hui bien au-dessus du rythme naturel de nos cœurs. Mettons notre main sur notre cœur, écoutons son battement et déclarons-lui que dorénavant nous vivrons à son rythme, pas plus… mais pas moins non plus. Que nous ne forcerons plus la vie mais que nous laisserons le mouvement de la vie venir à nous. Pouvons-nous en effet ne plus répondre aux sirènes de notre civilisation qui nous poussent à “faire” et à “avoir” toujours plus, au détriment de simplement “être” ?
“Vous, vous avez les montres, et nous, nous avons le temps !”, nous confient les Africains. Et bien qu’avons-nous réellement gagné à courir après ce temps ? Car prendre le temps, c’est d’abord mettre moins de choses dans nos vies pour mettre plus de vie dans les choses. Si la vie est une respiration, c’est accueillir les inspirations avec autant de force que nous mettons à accomplir nos expirations. C’est porter attention à tout ce que l’on fait, aux pas qui viennent, aux pensées et sentiments qui nous traversent, au corps qui nous parle… C’est se défaire du connu pour avancer à pas feutrés vers l’inconnu. Mais c’est aussi faire émerger de notre intérieur des créations uniques, celles dont les moments de silence ont le secret. Car, affairés à être parfois des moutons, souvent des autruches, avons-nous vraiment découvert la nature de notre authentique cadeau à ce monde ?
Nous, humains, avons aussi un rôle essentiel, celui d’être les Gardiens de la vie, mais en avons-nous encore le souvenir ? Ralentir nos vies, c’est ainsi porter une conscience sur nos actes à chaque jour plus affinée. C’est remercier pour la lumière du jour, l’eau, la nourriture, nos forces. C’est voir la beauté en toutes choses. C’est entrer en reliance aimante avec les êtres que l’on croise, l’enfant qui joue, l’ami qui partage, la mère qui est là, le chat qui se blottit… et aussi avec les arbres, les pierres, le soleil, la rosée du matin, car la nature est un grand livre ouvert que nous pourrons lire en allant à sa rencontre. C’est retrouver en nous ce qui a été dénaturé, ce qui nous fait souffrir, et le transformer, le parer de mille joyaux. C’est s’éveiller à la joie de l’enfant. C’est laisser fleurir en nous le chant de notre âme. C’est renaître, parfois. C’est aimer, tout simplement. C’est nourrir des pensées justes pour agir, mais non sans avoir pris le temps pour rêver. Car n’oublions jamais que le Rêve de notre Terre est le rassemblement de toutes nos intentions de cœur.
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