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Une maison autonome en Grèce (2/3)

Mis à jour le 25 février 2021

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La gestion de l’eau a été longuement réfléchie : 2 citernes d’une capacité de 6m3 chacune (photos ci-dessus) récupèrent l’eau des terrasses (dont la surface est pentue), aux deux extrémités du terrain. Jouant avec la pente du terrain, l’une alimente la cuisine, la salle de bain et les toilettes. L’autre est utilisé pour la vaisselle et le linge sans aucune installation de pompes, se servant de la gravité comme moyen de pression.


La salle de bain fonctionne comme un hammam : on s’assoit sur une banquette carrelée, on puise l’eau dans une vasque et on s’asperge d’eau en se lavant. On utilise 2 à 4 litres d’eau par personne, le gaspillage est moindre comparé à nos douches classiques. « N’utilisant que des cosmétiques Bio, notre eau de douche s’évacue directement dans le jardin pour nourrir les plantes à proximité ». Le sol de la salle de bain est pentu pour permettre l’évacuation. « Nous avons mis une verrière Est-Ouest, afin que, le matin et vers 16h le soleil nous réchauffe et illumine la pièce ». Pour l’hiver, l’eau est chauffée sur le feu, mais l’été un ballon noir exposé plein sud permet d’avoir suffisamment d’eau chaude pour une personne.


L’eau arrivant dans la cuisine n’est pas buvable car il n’y a aucun traitement des eaux de pluie, ainsi l’approvisionnement en eau potable se fait au monastère désaffecté, un peu plus bas, dans la vallée, à l’aide de bidons. « Nous y descendons en même temps que d’aller faire nos courses au village. Nous nous sommes rendu compte que cette eau de source est meilleure que l’eau des villages alentour ! ça vaut le détour… » Le linge est trempé dans une bassine d’eau savonneuse avant d’être exposé au soleil une demi-journée puis rincé et étendu.

 

« Quand il fait chaud nous nous habillons très ample pour que l’air circule entre notre peau et nos vêtements, ainsi nous suons peu et gardons les mêmes vêtements plus longtemps ». Dans cette maison, il n’existe ni table ni chaise, les habitants s’assoient en tailleur par terre ou sur des podiums prévus à cet effet, ce qui permet une meilleure hygiène corporelle et une meilleure circulation dans les jambes vu les fortes chaleurs du pays.

« Je lave mes légumes dans un seau d’eau avec lequel j’arrose mon orangeraie et ma vigne naissante. Nous nous efforçons aussi de manger local, d’acheter du poisson au petit pêcheur et des légumes de saisons aux marchands du village. Le citron et l’huile nous est offert par des amis Grecs, de production familiale ». La vaisselle lavée au robinet et séchée au soleil.


Les toilettes alimentées par l’eau de pluie, s’évacuent dans une fosse septique dans le jardin, car les normes d’assainissement ici sont strictes en raison de la haute pollution des nappes phréatiques, un système d’épuration écologique est d’ailleurs en cours dans le village le plus proche. « C’est mon mari et les invités qui vont aux toilettes, moi j’ai mon petit coin dans la nature, je creuse mon trou et hop, ni vu, ni connu, je nourris la terre ! ».
Matyas Le Brun

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