Qu'allons-nous retenir de cette année 2020 particulièrement forte en énergies ? Afin d'aborder 2021 dans les meilleures dispositions, nous avons proposé à nos figures d'inspiration de partager avec nous tout le positif qu'elles retiendront de cette période chamboulée.
Dominique Labarrière est ex-professeur de philosophie, journaliste indépendant passionné d’Histoire et de romans historiques. Il a notamment apporté sa collaboration à Ouest-France, Le Quotidien de Paris, Le Figaro. Il est aussi auteur de nombreux romans et a été chroniqueur judiciaire pendant quinze ans pour un quotidien régional. Il se consacre depuis quelques années à l’étude et à l’analyse de faits divers, d’énigmes judiciaires, de procès et de faits historiques.
Quel est ton bilan positif de 2020 ?
Le moins que l’on puisse dire est que l’année 2020 aura été un millésime inédit où nous avons eu, chacun à notre niveau, à affronter l’inconnu. Cela peut évidemment sembler terrifiant, mais on peut aussi voir les choses sous un angle positif. Nous avons eu à inventer ou réinventer au moins en partie notre existence, notre manière d’être au monde, nos modes relationnels, nos chères vieilles routines. Nous avons dû faire preuve d’adaptabilité mentale, sociale, intellectuelle. On est en droit de considérer que cet acquis nouveau, pour peu que nous sachions l’utiliser à bon escient par la suite, représente un point positif de l’année 2020.
Si tu avais une baguette magique et que tu pouvais l'utiliser dès aujourd'hui, que ferais-tu ?
Plutôt que de prétendre changer véritablement le cours des choses, je ferais en sorte que chacun d’entre nous trouve en lui la force et la sagesse d’aimer sa destinée, dans le sens et avec les implications que Nietzsche voyait dans ce qu’il appelait l’amor fati, l’amour du destin. Non pas l’aimer béatement en se condamnant à le subir, mais l’aimer pour le prendre à bras le corps (si on peut ainsi dire) afin de s’en rendre maître et travailler à l’embellir.
Si tu devais retirer une clé de compréhension majeure qui s'est révélée à toi cette année, ce serait quoi ?
On aura compris cette année plus que jamais, je crois, que l’arrogance scientiste, celle qui professait depuis environ un siècle et demi que le progrès avait la vertu d’apporter systématiquement une réponse et une solution à tout problème auquel l’humanité se trouverait confrontée a trouvé ses limites. L’homme, l’humain, le bipède que nous sommes aura en effet compris, du moins je l’espère, la violente leçon d’humilité que la nature lui a envoyée cette année. Car elle vient de lui botter le cul de belle manière, la nature, avec ce diable de virus ! La leçon, là encore je formule une espérance, est que le règne de domination aveugle de l’homme sur la nature, ses éléments, ses lois, ses forces et ses fragilités, est bel et bien révolu.
Une astuce pour ne pas céder à la peur / le stress ambiant ?
Faire comme les peuples des temps les plus reculés : regarder la lune et se nourrir de son cycle de renaissance permanente. La lune, elle croît, décroît, meurt, renaît après trois nuits de ténèbres. Même si nous avons l’impression d’être plongés dans ces ténèbres, la lumière de la lune reviendra éclairer nos nuits. Et ainsi de suite.
As-tu envie de partager une phrase, un mantra, un rituel, une pratique ou autre pour bien finir l'année ?
Ne serait-ce que le temps de la nuit de transition entre 2020 et 2021, mettre toute son énergie mentale à se faire aussi léger que les bulles de notre coupe de champagne.
Dominique Labarrière est l'auteur de nombreux romans, dont La mythologie au Féminin (édition Tredaniel La Maisnie) et Le bûcher des sorcières, paru aux éditions Pygmalion.