Retrouvez cette chronique dans le magazine FemininBio #23 juin-juillet 2019
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"Ce petit corps qui dort sur moi, il me semble ne pas avoir de poids. J’ose à peine bouger tant il me semble fragile. Je suis émerveillé par ce visage si détendu. Cette confiance inconditionnelle est l'une des choses qui m’a profondément marqué la première fois où j’ai pris notre fille dans mes bras. N’est-ce pas ce qui nous bouleverse chez les tout petits enfants, cette extrême vulnérabilité doublée d’une confiance et d’un abandon total ?
Pourtant, alors que le poulain peut se tenir debout et marcher quelques heures après sa naissance, en tant qu’humains nous naissons incapables de prendre soin de nous. Tout comme une plante a besoin de soleil, d’eau, de nutriments, nous avons besoin d'attention, de présence, de bienveillance, pour croître et nous épanouir.
N’avons-nous pas la responsabilité en tant que parents, enseignants ou citoyens de mettre en place des environnements dans lesquels les enfants se sentent assez en sécurité pour développer et entretenir leurs potentiels ?
Cette confiance fondamentale, ancrée dans la sécurité affective que nous avons développée dès notre plus jeune âge, se nourrit de la multiplicité des liens que nous nouons tout au long de notre vie : avec nos parents, nos enseignants, nos collègues, nos amis, etc.
Ce sentiment de confiance peut aussi trouver sa source dans une meilleure connaissance de soi : par exemple en apprenant à reconnaître, comprendre et apprivoiser nos états d’âme, et en nous entraînant à observer nos paysages mentaux et nos croyances pour ne pas en être prisonniers. Cette assurance passe aussi par une meilleure attention et perception de notre corps, qui nous permet d’explorer le monde avec nos cinq sens.
Au niveau relationnel, la confiance se cultive également en reconnaissant qu’en tout être humain réside une intention positive fondamentale, et que nos comportements inadaptés sont bien souvent une manière maladroite d’exprimer nos besoins et notre volonté d’être heureux. Chacun de nos comportements inadaptés révèle peut-être notre difficulté à exprimer un besoin, et il en va de même chez les autres. Reconnaître que nos intentions sont positives malgré nos difficultés à le partager permet aussi d’augmenter la confiance que nous nous portons mutuellement.
Enfin, la confiance peut aussi se vivre et s’enrichir au travers de notre lien avec la nature. Un moyen simple et accessible à tous de ressentir cela consiste à nous connecter à la beauté et à la force de celle-ci. La confiance dans la vie prend aussi sa source dans l’émerveillement vis-à-vis du monde qui nous entoure et de cette planète Terre, qui est notre maison commune. En nourrissant le beau, le bon, le juste dans ce triple lien à soi, aux autres et au monde, la confiance peut alors retrouver ce goût de l’innocence présent en chacun de nous depuis l’enfance, et parfois oublié."
Docteur en psychologie, Ilios Kotsou est chercheur au sein de la chaire "Mindfulness, bien-être au travail et paix économique" de Grenoble École de Management. Son dernier livre, "Mon enfant médite en pleine conscience", écrit avec Candice Marro, est paru aux éditions Jouvence.
DR
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