Considérés comme les derniers des râleurs, les Français sont pourtant en passe de devenir de fervents adeptes de la pensée positive et du développement personnel. Coaching, magazines slow, mandalas, médecines douces... ces armes de méditation massives conquièrent et égayent même les plus monotones des esprits.
Malheureusement, cet optimisme s’arrête bien souvent là où notre vie professionnelle commence. Pollué par les conflits, les attentes chiffrées et les pressions latentes, notre lieu de travail peut se révéler être un milieu hostile à la réalisation de soi, alors même qu’il devrait en être le terrain. Face à ce constat, l’organisme pour un bonheur citoyen La fabrique Spinoza, un think tank positiviste, a organisé la première Université du Bonheur au Travail les 29, 30 et 31 octobre à Paris.
Le programme de ces trois jours était articulé autour de formations, de débats et de conférences animés par des spécialistes de la psychologie et du management pour construire un monde - de l’entreprise - meilleur. Remplacer la compétition par de la collaboration, encourager la confiance entre les membres d’une société ou encore développer un leadership qui accompagne plus qu’il ne dirige...voilà quelques-unes des pistes de réflexion.
Vers un changement de paradigme ?
Jacques Lecomte, docteur en psychologie positive et conférencier à l’Université du Bonheur au Travail nous l’assure, la satisfaction des employés passe obligatoirement par "une redéfinition de l’objectif final de l’entreprise". Dans les années 1950, le capitalisme décomplexé prônait comme unique but le profit des actionnaires. Depuis, ce dogme s’est grimé en une enveloppe plus politiquement correcte mais tout aussi biaisée. En effet, le "bonheur" de l’employé est de nos jours encouragé, mais uniquement car il sert sa performance et sa productivité.
Or, comme l’explique Jacques Lecomte, la rentabilité n’est pas une fin, c’est un moyen d’agir. "L’argent – depuis toujours considéré comme le but absolu de l’entreprise – ne devrait être qu’un outil pour perdurer, seules les "performances" sociales (développement personnel et commun) et responsables (respect et amélioration de l’environnement) devraient être le dessein de l’entreprise, sinon cela ne va pas dans la bonne direction". En effet, contrairement à ce que le libéralisme nous fait croire, le travail est la pierre angulaire de la vie en collectivité. C’est pourquoi, la mise en commun de nos capacités au sein d’une entreprise n’a de sens que si elle obéit à l’intérêt commun et non pas à la somme des intérêts particuliers.
On s’aperçoit que dans toutes les professions, même les tâches ré-barbatives pourront être faites avec satisfaction si elles participent à fortifier le lien social. En d’autres termes, nous éprouvons du plaisir à être utile aux autres et nous attendons du travail des autres qu’il nous soit utile. Ainsi, plus qu’à travers une hiérarchie pyramidale, l’entreprise se doit d’être pensée comme une chaîne où chaque maillon participe également au bonheur collectif.
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