C'est entre deux confinements que l'on a pu découvrir son dernier album, Croire, un opus inspiré qui célèbre en douceur la foi et la maternité. Mais son ambition n'a d'égal que son talent, alors Natasha St-Pier s'est lancée, tambour battant, dans la folle aventure de l'écriture : Yoga pour parents débordés (ed. Flammarion), un véritable guide pratique dans lequel elle prodigue sa méthode pour retrouver l'équilibre, sera disponible depuis le 10 février dernier.
Car oui, depuis quelques années maintenant, Natasha est également une professeure de yoga reconnue, une pratique dans laquelle elle s'est trouvée et reconnectée à son être. Rencontre avec une artiste spirituelle au grand coeur.
FemininBio : Pour commencer, comment allez-vous ?
Natasha St-Pier : Je vais très bien, aussi bien qu'on peut aller quand on est une chanteuse qui ne fait pas de scène. Heureusement, j'ai la chance d'avoir deux activités, et comme c'est compliqué de faire de la musique en ce moment, j'ai plus de temps pour le yoga.
On connait votre parcours artistique dans la chanson, mais tout le monde ne sait pas que vous êtes également professeure de yoga. Racontez-nous votre initiation.
Cette passion m'est venue il y a très longtemps ! J'ai commencé la pratique en 2000 en arrivant du Canada, je cherchais une activité sportive pour me maintenir en forme. De là où je venais, j'avais des grands espaces que je ne retrouvais pas à Paris, et je ne me voyais pas courir en ville. Le yoga est arrivé à moi un peu comme par magie.
Je me suis lancée dans cette pratique sans la philosophie yogique, un peu comme on ferait du sport en salle. Et c'est avec le temps que je me suis aperçue que le yoga avait bien plus à offrir que des postures ou des asanas.
Votre éveil spirituel est venu en pratiquant ?
Tout à fait, ainsi qu'avec l'arrivée de mon fils, qui a vraiment bouleversé ma vie. Bixente est arrivé au monde avec une pathologie cardiaque, donc beaucoup de questions et d'inquiétudes sont arrivées dans ma vie. J'avais besoin de trouver des réponses, et le yoga m'a permis de m'aérer l'esprit, non seulement physiquement mais aussi d'un point de vue spirituel. Le yoga n'est pas une religion, c'est une science à travers laquelle on va apprendre à maîtriser notre corps et notre esprit.
A l'origine, les grands yogis ne travaillaient que sur leur esprit, et ils se sont aperçus que leur santé physique avait des répercussions sur leur mental et vice versa. Si l'on comprend cela, on entre dans un cercle vertueux qui nous amène à toujours se rapprocher de ce qui est la meilleure version de nous.
Où avez-vous puisé tout ce savoir ?
Au départ, mon but n'était pas du tout d'enseigner. Je me suis lancée dans une formation de professeure de yoga de 300h, puis, m'apercevant de la quantité de savoirs qu'il y avait autour de cette science, je ne me suis pas arrêtée. Aujourd'hui je dois être autour des 2000h de formation, et je continue de prendre des cours, car le yoga offre tant de choses : le hatha, celui qu'on connait le plus, le vinyasa, mais aussi la kundalini, le yin, le bhakti... De cette façon, je me suis beaucoup formée sur les écritures, car on les utilise énormément pour pratiquer, notamment dans le raja yoga, le yoga de la connaissance.
Je voulais me pencher sur les sutras de Patanjali, mais je n'avais clairement pas les connaissances nécessaires. Je me suis donc tournée vers Jacqueline Hanson Lasater, la fondatrice du Yoga journal américain. J'en parle beaucoup dans mon livre, car c'est une des formations qui m'a le plus apporté, et je ne pouvais pas garder tous ces précieux conseils que pour moi !
J'ai donc commencé par partager mon savoir avec des amis, puis l'envie d'écrire un livre m'est venue. Je ne crois pas être la seule maman qui travaille, et à mon sens, Patanjali a beaucoup à nous apporter quand on a besoin d'être dans le moment présent.
Vous semblez avoir trouvé votre équilibre, le devez-vous au yoga ?
Tout à fait ! J'avais déjà appris le yin yoga grâce à une de mes professeures, Annie Au, et c'est tout récemment que je me suis mise au yang yoga. Le yang, c'est un yoga postural où l'on va bouger avec la respiration, c'est un travail dynamique axé sur les muscles, tandis que le yin est plus centré, on va travailler les tissus rigides comme les ligaments. Et le but, c'est de trouver l'équilibre qui se trouve entre le yin et le yang. Si notre vie est très yang, il faut chercher une pratique plus yin, et vice versa, pour essayer de ralentir.
La vie est comme un balancier, qui va aller "très yin" et peut se combler par du "très yang". Le but c'est de diminuer ce mouvement de balancier de sorte à ce qu'il devienne infime, avec un peu de yin, un peu de yang, et ne jamais tomber dans les extrêmes. J'ai du aller dans l'extrême du yin pour revenir vers mon centre, et là je pense avoir trouvé mon équilibre.
Le yoga vous a t-il ouvert d'autres pratiques ?
Complètement ! C'est avec cette même professeure, Annie Au, que j'ai découvert la médecine traditionnelle chinoise. En yoga, le prana est l'énergie vitale, le souffle, et en médecine chinoise, c'est le Qi. Avec le yoga, le prana va circuler à travers nos chakras, en médecine chinoise, il va circuler à travers les différents méridiens. La pratique du yoga est en réalité très complète et englobante.
A quel moment utilisez-vous le yoga pour vous rééquilibrer ?
Le matin, au réveil, j'aime installer une transition entre le repos et la vie active, un peu comme un sas de décompression "d'avant journée", que j'aime également en "après journée".
Avant cette situation sanitaire, je partais en général tous les quatre jours, j'alternais entre le travail et la maison, et quand je revenais chez moi, je m'installais dans la voiture au bord d'un lac. Je me posais dix minutes pour à nouveau trouver le calme. Dix minutes, ça parait énorme quand on est pressé.e, mais ce temps est si précieux pour se recentrer, et j'ai mis énormément de temps à le comprendre sans culpabiliser.
Pourquoi "yoga pour parents débordés" ?
Quand on écrit un livre, je pense qu'on l'écrit d'abord pour soi. J'ai voulu faire une synthèse de tout ce que j'avais appris, de ces dix années d'expériences, de recherches, de ratés, de réussites, de rencontres... Et à force de parler avec mes ami.es qui ont aussi des enfants, que je me suis rendu compte que nous étions tous logés à la même enseigne. Je ne connais aucun parent qui ne soit jamais débordé. La personne qui prétend le contraire, j'en ai la conviction, ment (rire), ou vit dans un rêve qui n'est pas la réalité, car un enfant est exigeant et on a envie de lui donner le meilleur.
Parentalité va de pair avec débordement. et le yoga apporte beaucoup de solutions. Je n'ai pas moins de tâches à faire en faisant du yoga, mais en prenant cinq ou dix minutes pour moi, je n'aurai plus ce sentiment oppressant qui amène la frustration et tout ce qui va avec.
Le livre
Yoga pour parents débordés, paru aux éditions Flammarion, sera disponible le 10 février 2021.
Natasha St-Pier organise des stages de yoga en thalasso détox. Infos sur alma-mundi.fr