Quatre mois après la publication des vidéos filmées en caméra cachée par l'association de défense des animaux L214, les députés rendent publique leur enquête sur les conditions d'abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs. Riche de 255 pages et de 65 propositions pour améliorer le bien-être et la fin de vie de l'animal, le rapport met en exergue une solution : la vidéosurveillance obligatoire dans les abattoirs.
Pendant trois mois, sous la gouverne du député Olivier Falorni (Radicaux de gauche), la commission parlementaire a auditionné les acteurs et spécialistes de la filières. Responsables d'abattoirs, vétérinaires, membres de l'administration et représentants d'associations pour la défense des animaux, ont déterminé ensemble les manières d'améliorer la situation des animaux.
Des contrôles renforcés
Pour palier « l’insuffisance des contrôles des abattoirs et de la transparence », le rapport préconise l'installation de caméras de surveillance aux points « critiques » tels que les quais de déchargement, la zone de stabulation (où les animaux sont maintenus avant d'être abattus) et les postes d'abattage. La commission espère aussi l'augmentation des effectifs des services vétérinaires et une meilleure formation sur le bien-être animal.
Cette mesure, demandée de longue date par les associations de défense des animaux « doit être encadrée par la loi afin d'en délimiter les finalités ». En effet, « il faut éviter qu'elle ne devienne un outil de surveillance des salariés » insiste les députés. Le document invite également à requalifier en délit les actes de malveillance envers les animaux de boucherie. Un travail parlementaire mené en parallèle de la campagne d'inspection des 263 abattoirs de boucherie, lancée en avril 2016 par le ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll.