D’où vient votre passion pour la cuisine bio ?
Végétarien depuis l'âge de 20 ans, la naissance de ma première fille m'a fait prendre conscience qu'il était primordial de lui offrir le meilleur, des aliments bio cultivés dans le respect de la terre et de l'homme.
J'ai toujours été intéressé par le lien fort entre la qualité de notre alimentation et notre état de santé.
De la cuisine végétarienne, je suis passé à la cuisine végétalienne il y a plusieurs années, puis à l'alimentation vivante, qui fait l'objet d'un suivi scientifique rigoureux très documenté depuis 1956, notamment grâce aux travaux cliniques de l'Institut de Santé Hippocrates.
Ayant une formation scientifique, cela m'a interpellé et rapidement convaincu. L'alimentation vivante est répandue aux USA, pays où les problèmes de santé en partie liés à une mauvaise nutrition, stimulent le développement de cette approche alimentaire de plus en plus populaire, l'ouverture des premiers restaurants crus du continent à Londres, Munich et Istanbul en sont les témoins (Safrestaurant.com).
Pour quelles raisons avez-vous choisi de cuisiner «tout cru» ?
Mon premier repas cru, à l'occasion d'une rencontre avec des amis, a été une véritable révélation gustative. Jamais les aliments ne m'avaient paru aussi beaux et plein de couleurs, frais et nourrissants pour toutes les cellules de mon corps, j'étais en communion avec eux.
Ce repas m'a laissé un souvenir mémorable et la certitude qu'il y avait là quelque chose de nouveau à explorer. J'ai toujours aimé sortir des sentiers battus, et manger un avocat au tartare d'algue le matin avait quelque chose de presque révolutionnaire pour moi, fils et petit fils de boulanger.
Au delà de l'aspect gustatif, j'ai ensuite découvert l'intérêt pour la santé de l'alimentation vivante lorsqu'un proche atteint d'une maladie grave, a obtenu d'impressionnantes améliorations de sa maladie notamment en mangeant vivant pendant plusieurs mois. Cela m'a donné envie de tenter l'aventure, en augmentant progressivement la part des aliments crus pendants 2 ans et demi puis en passant au cru intégral maintenant. Ce n'est pas du tout un objectif que je conseille d'atteindre, c'est pour moi un choix d'expérience.
Ce qui est couramment conseillé est le cru intégral pendant deux ans au moins pour les personnes qui font face à une maladie, et une proportion de 80% de cru pour les individus en bonne santé.
Le choix de partager mon vécu , des conférences audio et vidéo traduites en français, des références et des recettes faciles sur internet a rapidement crée l'engouement grâce à la forte visibilité d'Eco Bio Info.
Comment manier plaisir du palais et cuisine saine ?
Le plaisir du palais peut être très éphémère en créant une sensation physique agréable suivie du besoin de vivre à nouveau cette sensation. Les industriels connaissent bien ce mécanisme et les aliments qui se vendent le plus facilement sont ceux susceptibles de créer une dépendance ou de répondre à des besoins émotionnels, comme les aliments très sucrés qui nous stimulent ou assez lourds à digérer qui nous endorment.
A la notion de plaisir, je préfère la notion de joie qui est une sensation de plénitude durable. Je n'ai jamais consommé de mets aussi fins et subtils qu'en alimentation vivante. Les saveurs se détachent sans se mélanger, on retrouve des goûts vrais. Les aliments reprennent leur fonction première : nourrir notre corps et nos cellules . Aussi surprenant que cela puisse paraître, et à la lumière de mon expérience personnelle et de différents témoignages reçus, augmenter de façon signifiante la proportion d'aliments crus dans notre alimentation conduit à une sorte de «maturation émotionnelle» du fait justement que notre rapport aux aliments change.
A la notion de plaisir, je préfère la notion de joie qui est une sensation de plénitude durable. Je n'ai jamais consommé de mets aussi fins et subtils qu'en alimentation vivante. Les saveurs se détachent sans se mélanger, on retrouve des goûts vrais. Les aliments reprennent leur fonction première : nourrir notre corps et nos cellules . Aussi surprenant que cela puisse paraître, et à la lumière de mon expérience personnelle et de différents témoignages reçus, augmenter de façon signifiante la proportion d'aliments crus dans notre alimentation conduit à une sorte de «maturation émotionnelle» du fait justement que notre rapport aux aliments change.
Un groupe d'une douzaine de personnes passionnées travaille actuellement à la traduction de «Conscious Easting» du Dr Gabriel Cousens, ouvrage de référence de 850 pages qui décrit très précisément la transition d'une alimentation occidentale à une alimentation vivante.
Quels conseils et quelles astuces donneriez-vous aux lecteurs de FémininBio ?
Pour les personnes tentées par cette aventure, mon premier conseil serait de commencer lentement en introduisant quelques nouveaux aliments ou préparations. Les habitudes ou les aliments que vous souhaitez abandonner quitteront votre vie progressivement.
L'alimentation vivante signifie aussi de nouvelles habitudes culinaires, d'autres appareils, aussi avant d'investir dans un extracteur de jus basse vitesse, un déshydrateur ou un germoir automatique, commencez par quelques recettes simples : Achetez des graines germées toutes prêtes, cela vous donnera l'envie d'en faire pousser dans votre cuisine par la suite. Préparez régulièrement un paté de tournesol (voir recette) comme recette de base à faire varier en fonction de vos envies, essayez les «green smoothies» ou les milk shakes végétaux à base d'amandes trempées. Ces aliments sont faciles à trouver et les recettes rapides. Ensuite, vous pourrez vous intéresser aux «crackers» déshydratés à basse température, aux «sushis vivants», au tartare d'algue, faire pousser vos propres jeunes pousses de tournesol non décortiqué chez vous et bénéficier au quotidien de véritables trésors gustatifs et nutritionnels.
En exclusivité pour les internautes de FémininBio, les recettes d'Eric Viard :
Des biscuits vivants
Retrouvez Eric Viard sur son site : www.eco-bio.info