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Sylvain Niay, sportif de haut niveau, coach et végétarien

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Sylvain Niay coach sportif weleda et végétarien
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Audrey Etner
Audrey Etner
Mis à jour le 25 février 2021
Sylvain Niay est coach sportif pour Weleda et végétarien depuis 20 ans. Engagé pour la cause animale, il nous explique que son régime alimentaire convient très bien à l'exigence du sport de haut niveau. L'occasion de mettre à mal quelques idées reçues sur le régime carné.

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Sylvain Niay est passionné de sport : VTT, patinage de vitesse en Roller-Skating, Trail... Un athlète confirmé. Il est également végétarien depuis 20 ans, ce qui provoque toujours l'incrédulité et les questionnements. Quid des "bonnes protéines" de la viande rouge ?

Pourquoi avoir fait le choix du végétarisme il y a plus de 20 ans ?

C’est à l’âge de 15 ans que je me suis pris de passion pour la course à pied. Naturellement, mes études et ma carrière professionnelle se sont donc orientées vers le sport. À la même période, j’ai eu la bonne surprise d’apprendre à travers les médias qu’il n’est pas systématique d’avoir un régime carné pour être en bonne santé et améliorer ses performances sportives. J’ai eu alors envie de vérifier par moi-même…

De plus, j’ai toujours eu une certaine sensibilité face à la beauté du monde animal. J’ai grandi entouré d’animaux et j’ai été choqué par des images révélatrices des conditions de vie des animaux d’élevage. Ces images étaient assez rare à l’époque, mais s’en était assez pour faire le lien entre mon assiette et toute cette souffrance que je ne voulais pas cautionner. En résumé je suis devenu végétarien pour des raisons à la fois éthiques et de santé.

Quelle est votre pratique sportive ?

Ma journée type commence entre 6 et 7h et se termine entre 20 et 23h. À 36 ans, je suis toujours mordu de sport et j’aime varier les disciplines. L’essentiel de mon activité sportive est la course à pied et de préférence le Trail (course nature) longue distance de 30 à 100 km, voir plus. Je pratique également le patinage de vitesse en Roller-Skating depuis 16 ans. Là encore je préfère les épreuves de grand fond, soit de 6h à 24h.

Régulièrement titré en catégorie solo ou duo, j’ai notamment remporté les 24h du Mans roller en 2009. Je pratique aussi en loisir et entre amis le VTT et la randonnée, ainsi que la méditation et la relaxation en autodidacte, idéal pour se délasser et se ressourcer.

En prenant tout cela en compte, j'ai entre 3 et 5 entrainements par semaine auxquels s'ajoute une compétition le week-end ou une séance plus poussée. Mon rythme actuel est de 5 à 10h de sport par semaine, que j'aménage avec mon activité professionnelle de vendeur sportif et de coach.

Votre régime alimentaire vous pose-t-il des problèmes ? (ou vous en a posé par le passé ?)

Je n’ai jamais rencontré de problématique de santé lié à mon alimentation. En revanche au départ je suis passé pour un extra-terrestre et essuyé beaucoup de critiques de tout horizons (proches, collègues, sportifs…).

Finalement, avec le temps, le résultat parle de lui-même ! J’attends toujours les carences que l’on m’avait annoncées et les performances sportives sont encore au rendez-vous ! Je fais attention à la qualité des produits que je consomme et aujourd’hui mes lunch box suscitent plus l’envie et la curiosité de mes collègues que la critique.

Et le végétalisme et le sport ? Compatible ou pas ?

Je ne suis pas végétalien car il m’arrive de consommer un peu de produits laitiers, des fromages uniquement. Mais ce sont des produits lourds à digérer qui ont plus tendance à encrasser mon corps qu’autre chose. De plus, les produits laitiers ne sont pas innocents face à la souffrance animale car les vaches doivent endurer une lactation quasi permanente et être régulièrement séparées de leurs veaux. Une fois leur rentabilité perdue, leur seul "remerciement" sera l'abattoir .

Nous devrions pouvoir nous passer de consommer du lait à l’âge adulte. Aucun autre mammifère ne continue à consommer du lait maternel une fois sa croissance terminée ! Je pense qu'il s'agit juste d’habitudes et de croyances de notre société "laitière".

Je consomme aussi des œufs pour l'apport en vitamine B12. Ce sont ceux de mes trois poules qui peuvent courir dans la verdure, battre des ailes et voir la lumière du jour. De plus je sais ce qu’elles mangent !

La liste des sportifs végétariens et végétaliens est longue et regroupe toutes les disciplines : course à pied, vélo, ski, tennis, triathlon, boxe, bodybuilding, natation… et ça ne date pas d’hier ! Par exemple :

  • Carl Lewis (végétalien), compte 9 médailles aux JO à son actif
  • Scott Jurek (végétalien), a été 7 fois vainqueur de la Western States Endurance Race longue de 160km et a établi en 2012 un nouveau record aux USA  en courant 266km en 24h.
  • Martina Navratilova
  • Murray Rose
  • Suria Bonali,
  • Isabelle Patissier
  • Alain Mimoun

Que répondez-vous à un sportif qui vous dirait qu'il a "besoin" de protéines animales pour pratiquer ?

La fonction majeure des protéines est la construction et la reconstruction musculaire et des tissus. Les besoins en protéines varient donc selon l'intensité de l’activité. Un sédentaire n'a pas les mêmes besoins qu’un sportif.

La digestion transforme les protéines en acides aminés dont 8 sont essentiels, et une protéine reste une protéine, soit une chaîne d'acides aminés, qu’elle soit animale ou végétale.

Il semblerait que les 8 acides aminés soient contenus dans les protéines animales. Les protéines végétales ne contiennent pas les mêmes acides aminés. Ainsi, les sportifs végétariens doivent varier les apports en protéines en associant les légumineuses, les céréales et les oléagineux.   

Pouvez-vous nous donner quelques clés pour l'alimentation végétarienne d'un sportif de haut niveau  ?

On trouve les protéines végétales principalement dans : les légumineuses: (lentilles, haricots blancs et verts, pois chiches, fèves, pois cassés, soja…), les céréales (maïs, millet, orge, seigle, sarrasin, quinoa, riz, épeautre…) les graines oléagineuses ( arachide, citrouille, lin, courges…) et les fruits oléagineux ( amandes, noix, cacahuètes, noisettes, pignons de pin, pistaches…)

Personnellement, pour bien couvrir l’ensemble de mes besoins, j’associe légumineuses et céréales, une pratique régulière et intuitive dans les cuisines traditionnelles : semoule de blé et pois chiches au Maghreb, riz et lentilles en Inde, maïs et haricots rouges au Mexique, sarrasin et haricots blancs en Chine...

Quel est votre menu type avant une compétition sportive ?

Je suis un bon vivant et un gourmand. J’aime avoir une assiette variée, pleine de couleurs et de parfums. J’affectionne particulièrement la cuisine indienne.

Avant une compétition je mange souvent une association de riz et lentilles corail accompagnée d’une portion de tofu ou de seitan parfumé avec des aromates et des épices. Il m'arrive aussi de rester plus classique avec des pâtes accompagnées de petits légumes. Pour être efficace le jour de la compétition il n’y a pas que le repas de la veille qui compte ! C’est une pratique du quotidien !

Êtes-vous tout de même suivi par un médecin du sport ?

Je suis bien entendu suivi pas un médecin du sport, le même depuis mes débuts. Je le vois en moyenne 2 fois par an. Une première visite nécessaire pour tout renouvellement de licences sportives et un point en milieu d’année avec analyses de sang. Pour le reste je ne suis pas un grand malade.

Avez-vous besoin de prendre des compléments alimentaires pour votre pratique sportive ?

Pour ma part, en mangeant varié et des produits de qualité je n'ai pas nécessité d'avaler quantité de compléments alimentaires. En période de surentrainement, je m’accorde de temps à autre de la spiruline (algue bleue-verte) riche en fer, protéine et acides gras essentiels. Il m’arrive de consommer de la poudre d’orge quand je n’ai pas le temps de faire mes jus de légumes ou jus de fruits "maison".

Pour les omégas 3 et le magnésium je consomme l’huile et les graines de lin, pour la vitamine B12, les œufs de mes poules.

A l’inter-saison automne/hiver, je fais une cure de jus d’argousier. Ces compléments ne se substituent donc pas à mon alimentation : ils viennent ponctuellement en renfort et sont d’origine naturelle.

Diriez-vous que le régime omnivore n'est finalement pas adapté au sport de haut niveau ?

Ce n’est surement pas mon rôle de dire que le régime omnivore est obsolète. Quoi qu'il en soit, les exemples dans le milieu sportif ne manquent pas pour démontrer que l’on peut se passer de produits animaux.

Une chose est certaine : consommer trop de protéines ne sert à rien, et la surconsommation de protéines animales présente même des risques pour la santé. Un excès de viande favorise le développement de certains cancers et augmente les risques de maladies cardio-vasculaires. Le Rapport Campbell en explique bien les raisons. De plus, les consommateurs retrouvent de plus en plus dans leurs assiettes des résidus d’antibiotiques, de tranquillisants, de pesticides, de métaux lourds et bien d’autres poisons pour la santé.

En conclusion, devenir végétarien m’a permis d’être en bonne santé, de me faire plaisir sur le plan sportif tout en préservant la vie... J’aurais eu bien tort de me priver !

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