Marc, Perpignan.
C'est par mes problèmes de santé que je suis végétarien depuis 15 ans. Souffrant de migraines et d'arthroses cervicales chroniques, malgré plusieurs traitements, cela ne m'était pas satisfaisant. Faire par exemple, au moins deux fois un traitement d'acupuncture dans l'année me ramenait à être toujours "esclave" de ces maux, même si ce traitement diminuait les effets.
J'ai alors décidé de changer d'alimentation. Petit à petit j'ai délaissé le lait de vache, la viande, que j'ai remplacé par des ingrédients équivalents et bio. Ce fut une expérience personnelle enrichissante dont les effets se sont avérés positifs au bout d'un an et demi. Aimant cuisiner cela a aussi facilité cette expérience, et après quelques années de réflexions et d'apprentissage, j'ai laissé mon métier de fonctionnaire dans l'eau potable pour ouvrir un restaurant végétarien, végétalien et bio à Perpignan.
La base d'une alimentation végétarienne étant de manger simultanément une céréale et légumineuse pour avoir les protéines et les acides aminées complètes et dans une proportion équivalente à : 2 parts de céréales pour 1 de légumineuses .... plus des légumes bien sûr !
Dimitri, 34 ans
J'ai mangé de la viande jusqu'en août 2012. Le fait que je sois devenu végétarien est une compilation d'événements qui m'ont amenés à un point de non retour.
D'abord je me suis mis à élever des poules pour avoir des oeufs frais. A partir de là je ne savais plus manger du poulet sans penser à mes protégées, car les poules, contrairement à ce qu'on peut penser sont des êtres attachants avec un caractère propre.
J'ai complété mon petit élevage par deux canards et mon empathie pour ces animaux "d'élevage" n'a fait que croître. Étant de toute façon pour la protection de la nature et des animaux en général je me suis dirigé naturellement vers le végétarisme. Le point final à ma vie d'omnivore est arrivé lorsque j'ai vu un reportage qui m'a beaucoup touché Notre pain quotidien, qui montre comment notre nourriture est produite, nos légumes, fruits et viande.
Les conditions d'élevage des animaux sont terribles, il n'y a aucune considération pour ce miracle qu'est la vie. Ce sont des camps de concentrations qui font honte à l'humanité. Les animaux ne connaissent que l'enfermement, la peur, la douleur, la mort.
A partir de là, je n'ai plus voulu entretenir ce système barbare et j'ai eu une répulsion pour la viande. Le speech de Phillip Wollen m'a également convaincu. En ce qui concerne le lait et le fromage j'en consomme peu et que du bio car les conditions d'élevage respectent l'animal. Il y a tellement d'alternatives à la viande que l'abattage ne devrait plus être autorisé pour les raisons citées plus haut mais aussi pour l'environnement qui pâtit de l'élevage intensif d'animaux.
Thibault
Pour ma part j'ai choisi d'éliminer de ma consommation toutes sortes de chairs animales. J'ai choisi toutefois de continuer de manger les produits issus de la production animale.
Cela fait peu de temps que j'ai choisi ce style de vie et je dois avouer que c'est à mon grand bonheur. Ma principale motivation était de ne plus contribuer au massacre d'animaux de quelque façon que ce soit (industriel ou non). J'accorde une grande attention au respect animal. Mon éducation n'était pourtant pas orientée dans ce sens puisque j'ai consommé de la viande et du poisson depuis mon plus jeune âge. Le sevrage a donc été difficile et s'est soldé par un échec...
La deuxième tentative fût la bonne mais aura nécessité de la volonté, non pas pour arrêter la viande mais pour se défendre ! J'ai dû veritablement m'armer de nombreux arguments pour faire valoir la cause végétarienne et faire face aux railleries !
Ensuite, vient rapidement la question de la santé au sein de mon entourage. Heureusement pour moi, les sources d'informations (livres, internet) n'ont pas manqué pour prouver que ce nouveau régime ne peut pas nuire à ma santé s'il est maîtrisé.
Même avec ces preuves, je suis incompris et le doute persiste quant à ma "future santé". La consommation de chair animale est trop ancrée dans nos habitudes alimentaires et est donc crainte du néophyte sur le sujet.
Enfin, j'aimerais mettre l'accent sur un fait important pour nous, végétariens et végétaliens. Notre société ne reconnaît que trop peu notre condition. Même si des progrès voient le jour (ouverture de veg'shop, mention "convient au végétarien" sur les paquets...) il est difficile de trouver un équilibre alimentaire lorsque l'on mange hors de chez soi.
Bien entendu nos modes de vie actuels nous poussent à manger sur notre lieu de travail (la restauration pour ma part), nous sommes donc contraints de manger ce que l'on nous propose. Et la viande (ou le poisson) reste maître sur la table (ou les selfs) ne laissant que des miettes pour le végétarien... Même constat dans les hypermarchés où peu de produits prêts à l'emploi (conserves, plats cuisinés, sandwichs...) ne comportent aucune trace de chair animale. Les végétariens sont comme les autres, ils n'ont pas forcément le temps de cuisiner et doivent parfois manger sur le pouce, ce qui se révèle être une tâche plutôt difficile.
Face au végétarisme, j'ai découvert une multitude d'aliments dont je connaissais à peine le nom. Au-delà de ça je me suis redécouvert, j'ai revu ma façon de manger, ma façon de penser. J'ai appris à manger sainement (contrairement à mon passé d'omnivore), à comprendre ce que je mange, à savoir de quoi j'ai réellement besoin (et non ce dont on me dit que j'ai besoin : attention aux idées reçues !).
Finalement, mon entourage a accepté ce changement, puisque ce nouveau régime n'est pas un problème pour ma santé. Nous avons pris cela comme un jeu et nous réalisons de nouvelles recettes ensemble, leur faisant ainsi découvrir de nouveaux aliments. La viande fait toujours parti de leur quotidien mais nous nous respectons mutuellement.
Incomprise par les uns, raillée par les autres, le végétarisme est une cause dont il faut absolument mettre en avant les bienfaits, que ce soit pour l'environnement, la condition animale, ou tout simplement pour notre santé.
Merci de permettre au végétarien(ne)s et végétalien(ne)s de faire porter leur voix au travers de votre magazine !