L’intestin est aujourd’hui reconnu comme notre deuxième cerveau. Les milliards de bactéries qu’il héberge sont impliquées dans les fonctions digestive, métabolique, immunitaire mais aussi neurologique de notre organisme. En d’autres termes, l’état de notre microbiote influence donc bel et bien notre fonctionnement cérébral.
De l’assiette au cerveau
Les enfants porteurs de troubles de l’apprentissage pourraient-ils donc voir leurs difficultés à lire, écrire, orthographier, calculer, se concentrer ou gérer leurs émotions s’amoindrir grâce à une alimentation adaptée ? C’est le parti pris de Natasha Campbell avec la méthode GAPS(1), qui vise en priorité à rééquilibrer l’ensemble du système gastro-intestinal afin d’avoir une influence positive sur les troubles neurologiques. Si ce régime peut paraître pour certains trop contraignant, il est cependant tout à fait possible de libérer le potentiel d’apprentissage d’un enfant en favorisant dans son alimentation les nutriments nécessaires à l’équilibre de son microbiote intestinal et indispensables au bon fonctionnement de son cerveau.
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Et si on repensait le petit-déjeuner ?
Stop aux sucres raffinés
Ici, on oublie le bol de céréales dépourvus de micro-nutriments indispensables pour soutenir la vitalité de l’enfant et dont la teneur, entre autres, en sucres raffinés épuisent son système nerveux, déjà fortement sollicité. Souvent consommé avec du lait de vache, ce dernier est à limiter car également riche en sucre (le lactose) mais aussi en caséine, une molécule qui quand elle est insuffisamment dégradée (par une flore intestinale déséquilibrée) devient neurotoxique, impliquant par exemple des troubles de la concentration. Si l’enfant tient à son bol de lait, on pourra le remplacer par un lait végétal comme le lait d’amande, riche en calcium, assimilable par l’organisme et nécessaire à sa croissance avec une cuillère à café de poudre de caroube au goût cacaoté, dont la teneur en glutamine renforce la fonction barrière de la muqueuse intestinale ou encore du chocolat cru, riche en fer et en magnésium, ciment du système nerveux.
Soutenir la synthèse de dopamine par la consommation de protéines
On privilégiera les protéines, qui permettent de synthétiser la dopamine, favorisant la coordination de l’activité mentale, sous-tendant les facultés d’apprentissage, modulant l’attention ou encore renforçant l’estime de soi. L’enfant se régalera alors d’un œuf à la coque ou au plat, saupoudré de levure de bière, qui contient toutes les vitamines du groupe B nécessaires au bon fonctionnement du système nerveux. On pourra ajouter dans l’assiette un avocat, aux propriétés alcalinisantes c’est à dire qui tamponnent les acides : en effet, les enfants porteurs de troubles DYS ou TDAH sont souvent plus vulnérables au stress, cause importante d’acidification de l’organisme, ce qui se manifeste entre autres par de l’eczéma, de l’asthme, des spasmes, ou de la fatigue.
Privilégier des aliments complets, riches en fibres et en micro-nutriments
Si l’enfant était habitué aux traditionnelles tartines « pain, beurre, confiture », on lui proposera du pain semi-complet ou complet, riche en fibres qui participent à un meilleur équilibre intestinal, de préférence sans gluten, ce dernier favorisant une réaction inflammatoire qui menace l’intégrité de la muqueuse intestinale et l’équilibre de la flore. Il existe de très bons pains au sarrasin, au millet, à la châtaigne ou encore au petit-épeautre (la teneur en gluten est moindre) sur lesquelles l’enfant pourra tartiner de la purée d’oléagineux, comme la purée d’amandes ou de sésame, riches en acides gras qui participent au bon fonctionnement du cerveau ou encore de noisette, dont la teneur en phosphore concourt au développement cognitif.
Des aliments lacto-fermentés pour une flore intestinale équilibrée !
Quant aux jus de fruits du commerce, le fameux jus d’orange (acidifiant !), ils participent à faire augmenter rapidement le taux de sucre dans le sang à l’origine de réactions en hyper puis en hypoglycémie qui créent des à-coups énergétiques tant physiques que psychiques pour l’enfant, comme des troubles de l’humeur ou une certaine fatigabilité. Il vaut mieux privilégier dans ce cas-là un fruit entier, qu’il consommera en dehors des repas, afin de favoriser une meilleure digestibilité.
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En boisson, un jus de légumes lacto-fermentés sera extrêmement bénéfiques. Ce procédé de conservation favorise en effet le développement de probiotiques naturels, qui viendront rééquilibrer la flore intestinale de l’enfant et potentialise l’assimilation des vitamines, minéraux, oligo-éléments contenus dans les légumes.
Si l’enfant préfère une boisson chaude, une tisane, à base de tilleul argenté par exemple, viendra apaiser son système nerveux et le préparera ainsi au mieux pour répondre aux multiples sollicitations de sa journée !
(1)« Le syndrome entéropsychologique (GAPS) » de Natacha Campbell-McBride
L'autrice
Isabelle Frissant est naturopathe et coach, spécialisée dans l’accompagnement holistique des personnes hypersensibles et porteuses de troubles DYS et TDAH.
Son instagram : @isabelle_frissant_naturopathe
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Son site : isabellefrissant.com