Baisse des températures, hygiène de vie... Les raisons de la fatigue saisonnière
Selon Sylvaine Helm-Rauzy, la baisse progressive des températures extérieures impacte le corps et le mental, en affectant notre "système nerveux végétatif". Cela forcerait le corps à s'adapter en puisant dans l'énergie disponible, ce qui occasionnerait la fatigue. Mais l'impact principal du passage de l'été à l'automne reste, pour la naturopathe, "la baisse de la luminosité qui va perturber notre horloge interne". Le cycle de mélatonine - hormone du sommeil - est en effet perturbé, entraînant un décalage de phase ainsi que des sensations de fatigue au réveil pouvant durer toute la journée.
Mais cela peut également être dû à notre hygiène de vie, comme le manque de sommeil, une mauvaise gestion du stress, une vie trop sédentaire... Tous ces éléments peuvent mener à des carences nutritionnelles qui mettent à mal le système immunitaire. "Cette période peut aussi entraîner une baisse de moral, de la déprime..." jusqu'à la dépression saisonnière qui touche "4 fois plus de femmes que d'hommes."
Contrer la fatigue et la baisse de moral
Pour contrer cette fatigue et cette baisse de moral, il est important d'avoir un rythme de vie régulier et équilibré.
A commencer par l'alimentation. "Elle est primordiale", insiste Sylvaine Helm-Rauzy. Il faut consommer des fruits et légumes de saison ainsi que des oléagineux, des légumineuses, des protéines... L'alimentation doit rester pauvre en aliments sucrés et industriels. En cas de baisse de moral ou de déprime, on pense à la chronobiologie nutritionnelle pour optimiser la synthèse de la sérotonine. "Cela passe par un petit déjeuner protéiné pour booster la dopamine et une collation vers 17h de fruits frais ou séchés, de chocolat noir et d’oléagineux pour optimiser la synthèse de la sérotonine".
Le sommeil est également l'un des points à ne surtout pas négliger si l'on veut braver la fatigue saisonnière. "Il est important de respecter ses propres rythmes et de dormir suffisamment." appuie Sylvaine Helm-Rauzy. L'activité physique est essentielle également, au grand air dès que possible pour profiter de la lumière et se resynchroniser. "Entretenir sa masse musculaire c'est faire le plein de protéines pour booster le système immunitaire." Elle contribuera également à rendre le sommeil plus qualitatif et plus réparateur et évitera la sédentarité qui aggrave le manque d'énergie.
D'autres éléments peuvent être vos alliés pour le passage de saison automne/hiver. La luminothérapie notamment, qui peut stopper la sécrétion de mélatonine, ou la phytothérapie, qui aide à s'adapter physiquement et psychiquement à différents stress. "On peut citer des plantes comme la rhodiole, l’ashwaganda, le ginseng ou l’éleuthérocoque." On peut préférer également le guarana au café, qui "ne fera que gommer la fatigue provisoirement sans régler le problème".
Une baisse d'énergie favorisée par les intersaisons
Selon la naturopathe, le changement de saison été/automne n'est pas le seul qui provoque une baisse d'énergie. "On constate souvent également une baisse d'énergie à l'arrivée du printemps. Il n'est pas rare d'avoir un bon rhume en avril." L'organisme s'adapte de nouveau à un rythme changeant, où les jours rallongent. "Cette période intermédiaire est appelée intersaison en Médecine Traditionnelle Chinoise. Elle est considérée comme un moment d'introspection qui nous permet de nous synchroniser à la nouvelle saison qui arrive."
Notre experte:
Sylvaine Helm-Rauzy est naturopathe, nutritionniste et réflexologue à Paris 17e.