Il recouvre nos corps de messages ou de dessins symboliques de manière indélébile faisant de notre peau une véritable oeuvre d'art...ou pas. C'est le tatouage ! La 7ème édition du Mondial du Tatouage accueille durant 3 jours, du 3 au 5 mars 2017, les meilleurs de la profession, soit plus de 420 tatoueurs venus du monde entier, avec des grands noms comme Tin-Tin, Kari Barba, Filip Leu, Luke Atkinson et Bill Salmon. De quoi ravir les 10% de la population française adeptes du tatouage ou les novices qui veulent se convertir.
Mais alors, le tatouage bio, notamment exempt de métaux lourds, est-il possible ? Est-il une solution viable pour toutes celles qui souhaitent franchir le pas ?
Mauvaise nouvelle, le tatouage, permanent ou semi-permanent, certifié bio, n'existe pas encore. On peut se rabattre sur des solutions d'origine naturelle, à condition de rester vigilant sur la composition des produits utilisés.
Certaines marques misent ainsi sur des encres dites végétales, à la composition a priori irréprochable. Elles privilégient les colorants végétaux puisés dans la nature comme la chlorophylle (vert), l'annato (orange), la carotène (orange), l'indigo (bleu), le roucou (rouge)... Mais il est toutefois aujourd'hui impossible de trouver des encres à la fois végétales et labellisées bio, et qui tiennent plus de 3 mois.
Autre nouveauté marquante dans le monde du tatouage, l'encre de jagua (ou jagwa, genipa), mais aucune référence ne bénéficie d'un label bio européen.
Originaire d'un petit arbuste d'Amazonie, le jagua produit des fruits dont le jus teinte naturellement la peau.
Mélangé à un gel élaboré sans produit issus de la pétrochimie, il permet de faire des tatouages éphémères.
Comment ça marche ? On applique le gel de jagua sur la peau, au moyent d'un cône, puis on attend entre 15 et 40 min, pour obtenir un motif d'une teinte bleu nuit intense. Le tatouage dure entre 1 et 3 semaines, avant de totalement disparaître.Il ne pénètre pas dans l'épiderme mais colore la peau à sa surface.
Ou alors, on peut aussi opter pour une version plus traditionnelle, le henné, que l'on retrouve en poudre, issue du Lawsonia inermis, arbuste des régions tropicales. Il s'applique aussi à l'aide d'un cône.
Des hennés d'origine 100% naturelle sont disponibles dans le commerce, comme chez Aroma-Zone.
Attention au tatouage au henné noir, dans lequel des substances synthétiques sont parfois ajoutées, représentant le danger d'allergènes nocifs, pouvant engendrer démangeaisons, eczéma ou plaies.
Ultime conseil: tant pour le jagua que pour le henné, faites un test préalable sur une petite parcelle de peau, afin de vérifier que vous n'y ferez aucune allergie.
Côté tatouages permanents, l'ASEF (Association Santé Environnement France) a déjà tiré la sonnette d'alarme sur les dangers de certaines encres qui contiennent parfois des métaux lourds. On retrouve du benzopyrène (un dérivé du pétrole) dans les encres noires, qui en plus de provoquer des réactions allergiques, sont potentiellement cancérigènes. Même son de cloche pour le Syndicat national des Dermatologues Vénéréologues (SNDV) qui rappelle que l'encre peut contenir de l'aluminium, du barium, du cadmium, du cobalt, du nickel...L'encre rouge est, elle aussi, source de problèmes cutanés comme des dermatoses, de l'eczéma, pour ne citer que les effets secondaires les plus courants. L'encre fluo, quant à elle, est tout simplement interdite en France. Mais un arrêté ministériel des affaires sociales et de la santé du 6 mars 2013 fixe "la liste des substances qui ne peuvent pas entrer dans la composition des produits de tatouage".