Chaque saison demande que l’on prête une attention particulière à certaines émotions et aux aliments consommés. Qu’en est-il du printemps ?
Au printemps, la sève monte, provoquant un regain d’énergie. Nous sortons peu à peu de la saison d’hiver qui endurcit et enfouit l’énergie au plus profond de nous pour aller vers cet élan de vie qui renaît.
Printemps et déséquilibres du Hun et du foie
En médecine traditionnelle chinoise, l’organe lié à cette saison est le Foie. Au printemps, l’énergie du Foie monte en puissance et peut provoquer fatigue et débordements d’émotions qui pourrait provoquer des dérèglements. Afin de nous en préserver il est important de ne pas se laisser emporter par l’énergie de cette saison car la montée en puissance du foie n’est pas sans danger pour notre équilibre et notre santé.
Le foie abrite le HUN, appelé aussi âme psychique. Sa fonction est la mise en place des bases de l’intelligence, de l’intuition, la perception des faits, le tri des informations perçues et la faculté à communiquer avec les autres. Un foie en bonne santé permettra donc de mieux visualiser et discerner les choses, il apportera une aide à notre imaginaire et notre créativité. Dans notre bien-être quotidien il influencera sur notre faculté à organiser notre vie et lui trouver un sens en lien avec notre esprit de décision.
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Les émotions refoulées, les colères rentrées, les déceptions peuvent contrarier l’enthousiasme du Hun qui provoquera une stagnation du Qi (énergie) du foie. Une stagnation du QI du foie bloque l’écoulement de la bile, entraînant des éructations, un goût amer dans la bouche. Cette stagnation peut empêcher la descente du QI de l’estomac, entraînant des nausées, voire des vomissements. Si le QI du foie envahit la rate, il perturbe la fonction de transformation et de transport de la nourriture, empêche la montée du QI de la rate et provoque des diarrhées.
Lors du déséquilibre du Hun on constate que la personne est mal dans sa peau, qu’elle hésite quant à son avenir, elle manque de courage et de conviction. Ces inhibitions émotionnelles peuvent entraîner des troubles psychologiques et physiques comme manque de tonus, excès de pleurs, constipation, ballonnements, troubles menstruels, troubles de la personnalité. Alors comment se préserver de ces déséquilibres potentiels ?
Avec l'alimentation
L’aliment est un cadeau de la nature, c’est un «aliment-énergie», capable de nourrir nos besoins corporels, mentaux et spirituels. Il doit être le moins transformé et le plus naturel possible, pour nous combler de sa vitalité et nous rendre encore plus vivants. Chaque personne est considérée comme unique, par sa constitution, son mode de vie, son histoire personnelle, son affect et son énergie vitale. Il faudra adapter son alimentation à tous ces critères, raison pour laquelle l’accompagnement par un.e naturopathe vous permettra de la personnaliser et c’est dans ce cadre là qu’elle pourra vous apporter des bienfaits.
L’assiette idéale doit compter une céréale, pour nourrir le Qi, ¼ de l’assiette avec une protéine végétale ou animale pour nourrir le Qi et le sang, le reste avec des légumes à volonté pour apporter couleurs, saveurs, mais aussi remplir, nettoyer le corps et l’empêcher d’avoir des maladies.
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Après un hiver à rester au chaud et à déguster des plats riches, la première erreur consiste à imposer à son organisme une detox drastique, contre-productive car épuisante pour le foie. Or, pour encaisser la montée du yang, il faut au contraire nourrir son foie et soutenir ses poumons, affaiblis par la baisse de l’énergie yin.
L’équilibre des cinq saveurs (acide, amer, doux, piquant et salé) est essentiel dans un repas. Chaque saveur ayant une action directe sur certains organes, privilégier l’une ou l’autre des saveurs peut aider à rebooster un organe. L’acide agit ainsi sur le foie, et le piquant sur le poumon.
Les chouchous du foie
Au menu : choux, poireaux, fenouil, navets, radis, oseille ou encore pissenlits, céleri, épinards, menthe, thé, pourpier, laitue, petit pois et pois gourmand. D’autant que, dans la symbolique chinoise des couleurs, le vert adoucit le foie et le blanc stimule le poumon. Côté fruits : raisin, citron, rhubarbe, kiwi, orange, pamplemousse et fruits exotiques. Côté animalier : anguille, caille, foie de porc et de poulet, moules, crabe et escargot. Les salades de crudités estivales, les modes de cuisson «tiède» comme au wok, à la vapeur ou à l’étouffée sont à privilégier.
Avec les plantes
En pharmacopée chinoise, il y a deux plantes qui sont intéressantes pour le printemps : Dioscorea Polystachya ou igname de Corée et Ziziphus jujubaou Jujubier.
Pour aider à détoxifier l’organisme : Artichaut, Boldo, Combretum, Curcuma, pissenlit, fleurs de souci et romarin.
En termes d’activité physique
Mieux vaut opter pour la relaxation et les promenades en pleine nature que pour les footings et autres sports exigeants sur le plan respiratoire. Bien vivre le printemps c’est profiter de l’énergie du moment tout en la modérant !
Notre experte :
Naturopathe à Vincennes et affiliée au Syndicat Professionnel de la Naturopathie, Béatrice Svitone propose des conseils personnalisés en cabinet ou téléconsultation. Elle est disponible sur Doctolib, par mail : bsvitone@gmail.com ou sur son compte Facebook Béatrice Svitone.
Son site : beatricesvitone.fr