Depuis plusieurs années, le fait-main revient en force. Le tricot se popularise, l'image du passe-temps démodé est balayée d'un revers de main par les moins de 35 ans qui s'approprient cette activité. Pourquoi un tel engouement ?
Un loisir créatif pour une garde-robe sur mesure
D'abord, parce que pratiquer un loisir créatif en dehors du travail est vraiment bénéfique, on se détend en s’occupant les mains, la répétition du mouvement nous permet de nous vider la tête.
Ensuite parce que créer ses propres vêtements offre l'avantage d'avoir une garde-robe sur mesure. En plus de la bonne taille, cela nous donne la possibilité de choisir la matière, la couleur, la forme adaptée à sa morphologie, ce qui est impossible dans les magasins.
Bien choisir ses matières premières
Le tricot d'aujourd'hui nous permet de consommer différemment. On peut gérer sa garde-robe en choisissant les matières premières en fonction de ses convictions. On est en mesure de consommer local, d'exiger une traçabilité, même pour la laine ! Au lieu d'acheter du mérinos d'Australie où la mutilation de ces moutons est courante (appelée mulesing), ou de l'alpaga venant du Pérou, on peut favoriser les circuits courts et privilégier les producteurs français.
La manière dont sont teintées les fibres est aussi à prendre en compte : le label Oeko-Tex permet de contrôler le taux de métaux lourds.
Il faut aussi faire la différence entre le lieu où se trouve la filature et l'élevage des bêtes. La quasi-totalité des filatures françaises font venir les toisons du monde entier, ne nous permettant pas de savoir qu'elles étaient les conditions de vie des animaux. Plus il y a d'intermédiaires, plus les infos se perdent... Si votre fournisseur ne veut pas ou ne peut pas répondre à vos questions, c'est mauvais signe, tracez votre route !
Les alternatives à la laine industrielle
L'excuse des grandes enseignes de laine est de dire que les cheptels de mérinos n'existent pas en France. C'est faux, pour n'en citer qu'un, Maco Mérinos permet de nous fournir à un prix abordable, via leur boutique en ligne tenue par Marthe Lecapelain. Elle s'est associée tout récemment avec De Rerum Natura, proposant plusieurs gammes de laine avec de nombreux coloris. On trouve aussi de la laine de moutons Shetland élevés en France dans la boutique de L'échappée Laine.
La filature de la vallée des Saules (une micro-filature permettant aux personnes munies de toisons de les faire filer) propose des écheveaux provenant de leurs alpagas, teintés, comme chez Maco-Mérinos, avec les pigments Greener Shades : le must de la teinture ! Les pigments sont non toxiques, l’idéal pour nous et pour l’environnement.
Pour aller encore plus loin, on peut envisager les matières véganes, avec les fibres Kaneh-Bosem, par exemple. Le chanvre et le coton recyclé sont utilisés, pour tendre vers un mode de vie où nous ne dépendrions plus des animaux.
The Banyan tree, le blog de tricot bio et écolo
Pour mettre en avant ce genre de laines, je crée des patrons de tricot sous le nom "The Banyan tree". Après un premier partenariat avec Kaneh-Bosem, c'est avec Maco Mérinos que je m'associe maintenant pour mon prochain patron. Par ma démarche, Je tente d'inciter mes clients et lecteurs (oui, les hommes tricotent aussi !) à adopter une attitude responsable, même pour nos loisirs ! Le plus important étant d'être informé, afin d'acheter en connaissance de cause.
Lili est la créatrice de la marque The Banyan tree, patrons pour tricot responsable. Il y a quelques années, elle a fait le voeu de respecter autant que possible la vie qui l’entoure et a changé son alimentation et son mode de consommation. Pour respecter ces valeurs, elle crée des patrons avec de fibres qui lui ressemblent.