La Violence Éducative Ordinaire est une violence physique et/ou verbale qualifiée d’ « éducative » parce qu’elle fait partie intégrante de l’éducation à la maison et dans tous les lieux de vie de l’enfant dont les écoles. Elle est dite « ordinaire » parce qu’elle est souvent quotidienne, considérée comme banale, normale, et tolérée sinon même parfois encouragée.
Des menaces et des gestes violents
Les tempêtes émotionnelles des petits sont une très grande difficulté pour les adultes et un certain nombre d’entre eux ne peuvent pas supporter les pleurs, les colères et la dépendance quasi-totale de l’enfant petit qui implique de leur part une très grande présence physique et affective, ils vont alors perdre leur calme. La Violence Éducative Ordinaire se manifeste très souvent par des paroles dévalorisantes, humiliantes, blessantes, (« Tu n’es pas gentil, tu es méchant, ce n’est pas bien ce que tu fais ! » etc.), du chantage, des menaces, des moqueries, des mensonges, de la culpabilisation, par des gestes brusques ou brutaux. Les adultes poussent l’enfant, le tirent, le frappent, le secouent, le giflent, lui donnent une fessée, le punissent, lui font peur, crient, font les gros yeux.
L’image d’enfant-tyran, inverse aussi les responsabilités. Elle place l’enfant en position de bourreau et met l’adulte en position de victime. Le rapport adulte-enfant est inégalitaire physiquement et moralement, l’adulte dominant l’enfant par sa force physique mais aussi par son emprise morale, psychologique, intellectuelle.
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Une éducation qui a des répercussions sur le futur
L’enfant ne se révolte pas contre ses parents mais toute cette violence accumulée se déverse sur ses frères et sœurs, ses copains de classe, puis plus tard sur le conjoint et ses propres enfants. Un petit garçon qu’on tape trouve normal de taper et inversement. Une petite fille qu’on humilie prend souvent l’habitude d’être humiliée et trouve normal d’humilier les autres.
La majorité des adultes, parents ou professionnels de l’enfance, ont été élevés avec des punitions, des menaces et des récompenses. Les adultes reproduisent souvent la façon dont ils ont été eux-mêmes éduqués sans y avoir réellement réfléchi, sans vouloir ou pouvoir remettre en cause leurs parents. Les adultes utilisent les VEO en pensant bien faire. Ils aiment les enfants et pensent en toute bonne foi que : « C’est la bonne éducation » et qu’il n’existe pas d’autres moyens pour que l’enfant devienne « quelqu’un de bien ».
Éviter la VEO dans l'éducation de son enfant
L’objectif n’est pas de pointer du doigt des coupables. Mais comment sortir de la spirale infernale de la violence éducative ordinaire quand on a mis le doigt dedans ? Il n’y a rien de pire pour une maman que de se sentir démunie dans son rapport à son enfant. Il convient donc de s’interroger certes, mais aussi de décider de changer, et de s’ouvrir aux autres : à des amis pourquoi pas, mais plus encore à un professionnel qui saura vous guider. Voici deux méthodes de base pour débuter une approche moins violente avec votre enfant.
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Les petites souris
S’énerver contre un enfant ou contre un groupe d’enfants n’est pas une solution pour retrouver le calme. Pour se faire écouter, il faut souvent utiliser son imagination et celle de l’enfant pour détourner son attention. « Sstttt… il y a des petites souris, vous les entendez ? » Si vous le ‘jouez’ bien, vos enfants ne disent plus un mot. Personne ne souffle un mot pour pouvoir entendre les souris. « Et au fait, elles font quoi comme bruits les souris ? » Vos enfants vous répondront sûrement avec beaucoup de plaisir. Et en plus, pour ne pas faire peur aux souris, il faut marcher sur le bout des pieds dans le séjour ou dans la chambre…(partie de rigolade assurée)
La princesse
Les jouets sont partout dans le séjour, et vos enfants n’ont pas envie de ranger ? Mettez un drap autour de votre cou (où laisser votre enfant vous déguiser, ils adorent) et… voilà vous êtes une princesse. « Mais ohlala la princesse adoooore un séjour propre et bien rangé, alors vite vite on va ranger en chantant une petite chanson de princesse ». Le personnage de la princesse peut être d’un grand secours dans d’autres situations… Il est bien connu qu’une princesse adore les légumes, « alors les princesses les mangent comment ? » (L’assiette sera vite terminée).
Utilisez votre imagination ! Proposez un jeu à votre enfant, il sera ravi de jouer avec vous. Vous serez moins fatiguée, et la journée sera beaucoup plus calme.
Pour plus d'informations, n'hésitez pas à consulter le site de l'association Stop VEO ou celui de l'Observatoire de VEO.