Cet article a été publié dans le magazine #32 janvier-février 2021
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Qui pourrait soupçonner que derrière l’actrice française renommée, passionnée par son métier et ayant reçu le prix Romy Schneider se cache une femme inspirante, connectée à l’invisible, à l'insatiable curiosité et appétit de vie ? Hélène de Fougerolles joue actuellement sur TF1 une femme flic dans la série Balthazar, et également la mère d’une jeune femme trisomique, dans le deuxième volet de la fiction Mention Particulière. C’est au micro d’Anne Ghesquière qu’elle s’est livrée sans fard dans le podcast Métamorphose. Une rencontre précieuse et inspirante.
Chère Hélène, où en êtes-vous avec la liberté intérieure ?
Je suis beaucoup plus libre aujourd’hui qu’à vingt ans. Je me sens plus tranquille et forte de certains accomplissements. Ma position est beaucoup plus confortable. Je pense que c’est une question d’âge, mais aussi en lien avec mon parcours. Le fait d’avoir échoué et de me rendre compte que ce n’est pas si grave, d’être tombée et de m’en être relevée, c’est ce qui m’a rendue plus forte.
Quel a été le déclic pour explorer les domaines de la guérison alternative ?
J’ai vécu trois années de passage à vide pendant lesquelles je ne savais plus quoi faire de ma vie. J’ai réalisé que le métier d’actrice était le seul qui m’était connu, et ce que je vois aujourd’hui comme une chance fut au départ un effondrement. Il a fallu surmonter l’épreuve de ne plus me sentir désirée, et j’ai fait une dépression qui m’a valu une grande remise en question. L’hypnose humaniste m’a ouvert des portes spirituelles qui m’ont beaucoup aidée pour entrer en introspection. Dans cette pratique, on ne “dissocie” pas les gens, on les réassocie. Cela prend la forme d’une méditation guidée, accompagnée de suggestions faites à l’inconscient. Ce travail intérieur entre soi et soi permet de réparer des choses profondes en connexion avec, par exemple, son enfant intérieur, son masculin blessé, ou encore son critique intérieur.
Ce fut une révélation pour vous ?
Être traitée avec l’hypnose humaniste m’a littéralement sauvé la vie. J’ai eu des soucis de paranoïa, j’étais en dévalorisation totale, et la façon dont me regardaient les gens était en fait l’image que j’avais de moi. Ce fut très dur à supporter. Je suis de nature très optimiste, enthousiaste, j’adore les rencontres, apprendre des choses. À ce moment-là je ne me reconnaissais plus du tout, j’avais peur, c’était comme si j’avais perdu la moitié de moi-même. C’était épouvantable et je ne pouvais m’en sortir seule. J’ai refusé les médicaments et choisi une autre voie qui était pour moi celle de la dernière chance. En cinq séances j’étais debout. Je me suis alors demandé ce que j’avais envie d’apprendre pour ne plus me retrouver dans cette situation. Ce champ de l’hypnose m’est apparu comme immense et merveilleux pour réparer les blessures.
Cela vous a-t-il également libéré dans votre métier d’actrice ?
J’étais très angoissée quand je passais des castings car j’ai la chance en général de recevoir les scénarios puis d’être engagée rapidement. J’ai pourtant dû en passer quelques-uns, lorsque je sens que des rôles vont me changer la vie. Avant le casting de Balthazar, j’étais dans un état d’angoisse épouvantable et j’ai demandé à un ami qu’il me fasse une séance d’hypnose le matin même. J’étais tellement détendue que j’ai oublié le rendez-vous. J’y suis allée en catastrophe mais apaisée intérieurement. Une heure après, ma vie changeait.
Vous avez joué Trop jeune pour moi sur TF1, où vous êtes amoureuse d’un homme plus jeune que vous. Assumez-vous aussi votre liberté en amour ?
Absolument. Dans ce domaine nous sommes tous rentrés dans des cases, pour finalement ne pas y arriver. Il y a tant de croyances, de valeurs que nous associons à la relation de couple ! Je suis polyamoureuse et je trouve cela très sain, mais étrangement les gens sont plus mal à l’aise que si je trompais mon compagnon avec un homme marié, par exemple. Personnellement, cela ne me convient pas de participer à des mensonges, mais je comprends que chacun s’en sort comme il peut. Je trouve beau d’aimer quelqu’un pour ce qu’il est sans cette notion de territoire.
À mon sens le polyamour n’est pas beaucoup plus compliqué que le couple. Mais je ne vous cache pas que derrière cela il y a pour moi un désir de non-engagement, de ne pas passer tous mes moments avec une seule personne.
Vous êtes née en Bretagne, vous sentez-vous en lien avec les lignées de druidesses celtes ?
Je m’intéresse de près à toutes les méthodes telles que le chamanisme, la bioénergie, la communication animale ou encore les fleurs de Bach qui ont aussi un côté un peu "sorcier". Cela révolutionne toutes mes croyances. Je ne pense pas que cela ait un lien particulier avec mes origines bretonnes, mais plutôt avec le fait de réaliser que nous avons tous en nous le pouvoir de soigner. Je pense aux coupeurs de feu par exemple, à mon sens c’est quelque chose qui est accessible à tous, non par un don mais par un apprentissage.
Quel lien cultivez-vous avec l’invisible ?
C’est Liliane Van der Velde qui m’enseigne le chamanisme, et je suis pour la seconde fois une formation en bioénergie avec la méthode de Yann Lipnick. Cependant je reste les pieds sur terre et ne “vois” pas les choses. Quand j’essaie de me connecter à l’invisible, je peux être prise de moments de grâce, et je suis persuadée du pouvoir de l’intention. Me mettre dans un état d’ouverture, vers quelque chose de plus grand que le matériel, m'aide à rêver, à me sentir plus forte et protégée. J’y trouve la foi. J’aimerais d’ailleurs beaucoup faire une série avec des médiums, car il me semblerait riche d’ouvrir ces portes-là.
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De plus, j’ai une fille qui est différente, elle ne rentre dans aucune case, et elle communique beaucoup avec l’invisible. C’est elle qui m’a montré la voie pour aller retrouver ma connexion. En réalité, on fait ce que l’on veut de notre vie, et tout est vrai et possible du moment que l’on se donne la peine de le voir. J’aime beaucoup cette idée-là.
Vous avez quitté Paris pour le Sud de la France grâce au dernier confinement. C’est aussi venu d’une envie de liberté ?
J’ai vécu toute ma vie à Paris et n’ai jamais eu de jardin, donc en ce moment je lis beaucoup sur la permaculture. Je trouve passionnante cette cohérence entre les plantes, avec les insectes, et j’ai envie de vivre en entendant les oiseaux, de sortir de chez moi et me promener dans la campagne. C’est quelque chose que j’aurais détesté il y a dix ans, et pourtant aujourd’hui je n’aspire qu’à ça.
Vous êtes une grande lectrice. Qui sont les auteurs.trices qui vous inspirent le plus dans cette quête de sens ? Ceux qui vous ont marquée ?
Il y en a tant ! J’ai récemment partagé sur mes réseaux sociaux le livre de Liliane Van der Velde qui est très complexe, mais intéressant, car il reste scientifique. J’ai apprécié l’approche de Régina Martino en lithothérapie, cette façon de s’écouter lorsqu’on prend une pierre dans la main. Également Un homme debout de Franck Lopvet, les livres de Christophe Allain, Samuel Stemmer avec Jamais le soleil ne voit l’ombre. Enfin, j’adore les ouvrages de mythologie grecque.
>>A lire sur FemininBio : Lithothérapie : les vertus et bienfaits de la pierre de soleil
Ces livres m’aident à rester optimiste tout en m’offrant un autre regard. J’ai besoin de beaucoup répéter pour comprendre les choses, et tous ces auteurs se rejoignent à un endroit. C’est une manière de me libérer de mes croyances et d’entrer dans d’autres façons de penser.
Que pourrait nous apporter cette pandémie avec les situations inédites que l’on vit ?
Comme je suis persuadée que c’est nous qui créons ce que nous vivons, j’aime cette approche qui dit que tant de personnes ont demandé, espéré que le monde change et ne soit plus uniquement fait de consommation et de pillage de la planète, que c’est peut-être ce qui nous offre de penser notre mode de vie autrement. J’ai aussi l’impression que beaucoup de gens ont soudain pris conscience de ce qu’ils voulaient faire dans leur vie, et qu’on est en train de se débarrasser de nos routines qu’on n’aimait pas pour revenir à nos essentiels.
Vous avez récemment tourné avec une jeune femme handicapée. Qu’est-ce que le handicap nous enseigne en effet miroir ?
J’ai en effet tourné avec Marie Dal Zotto dans le deuxième volet de Mention Particulière, trois ans après le premier, sur TF1. Être en lien avec ces personnes ouvre le cœur car elles sont à la fois vulnérables et entières, et très sincères, justes, sans masque ni manipulation. J’adore pouvoir participer à ce genre de film qui aide à voir le handicap de façon différente, et à changer notre regard.
Qu’avez-vous envie de transmettre au monde aujourd’hui ?
J’essaie de faire passer les choses avec beaucoup d’humour, mes petites lectures, mes recettes, etc. Partager ce que j’ai aimé en essayant que rien ne soit jamais sérieux. Bien sûr c’est plus facile lorsqu’on est comédienne et que l’on vit bien de dire que rien n’est grave. En tous cas aujourd’hui je sais qu’il existe des moyens à notre disposition pour aller mieux, et lorsque des amis me font la longue litanie de ce qui va mal, j’aime me tourner vers la joie d’être en bonne santé et entourée. Le reste n’est que défis à relever.
Retrouvez l’intégralité de l’interview d’Hélène de Fougerolles au micro d’Anne Ghesquière dans Métamorphose, le podcast qui éveille la conscience.
L'actu d'Hélène de Fougerolles
Héroïne, sur TF1, de la série Balthazar et prochainement à l'affiche du deuxième volet de la fiction Mention Particulière.