En ce printemps particulier où les grands rangements se font en confinement, ils ont l’avantage de pouvoir être fait en profondeur. Si après ces quelques semaines de tris qui se sont présentés à vous par la force des choses, vous êtes encore face à ces objets récalcitrants ou ce placard qui ne désemplit pas, c’est que quelque chose d’autre est en jeu. Je vous emmène dans ces endroits qui piquent, garnis d’objets qui vous font faire souvent demi-tour et décider (enfin) quoi en faire sans regret ni doute en quelques étapes… Enfin ;)
Pourquoi ça s’accroche ?
Tout le monde sait décider. Tous les jours nous faisons des choix : l’heure du réveil, la cuisson de sa baguette, le style de vêtements du jour, décrocher ou non le téléphone… Alors pourquoi est-ce plus compliqué de décider ce qui sort de ce qui reste chez soi ? Parce que nous sommes très souvent attachés au-delà de l’utilité pragmatique de l’objet en question. Lorsque vous êtes devant ce dilemme de vous séparer ou pas des vêtements taille 40 d’avant maternité ou ces dossiers de votre anciennes vie pro exaltante, ça n’est pas votre capacité à trancher qui est émoussée mais bien votre lien avec ce qui est sur la sellette qui est en cause. Voici un premier tri de fait : vous savez décider ; de quoi retrouver votre aplomb et activer le cœur à l’ouvrage. En revanche quelque chose vous empêche de vous détacher de ce que vous avez tout à fait identifié d’inutile.
Où est l’attache ?
Pour se détacher il est bon de commencer par trouver l’attache. Qu’est ce qui vous attache à ces albums remplis de photos qui prennent la poussière ? A ce meuble hideux transmis par l’arrière grand tante depuis des générations ? A ces milliers de mails qui s’entassent dans votre ordinateur ? A cette pièce débordante qui reçoit les « on verra plus tard » pour éviter la saturation du reste de la maison ? Vous savez pertinemment que vous voulez autre chose et pourtant l’ancien reste là. Que ça soit à la vue ou caché, ça occupe une partie de votre esprit.
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Le déni fera son effet anesthésiant, oui mais jusque quand ? Alors pour vous éviter de vous transformer en tornade blanche qui fera plus de mal que de bien (car mère de bien des regrets) je vous propose de regarder cette attache sous un autre angle. Non pas comme un poison qui vous empêche de passer à autre chose mais plutôt comme un rappel que vous avez oublié de récupérer quelque chose avant de vous en défaire. Ce lien, ce sens, ce qui fait encore du bien, ce qui a encore du goût malgré l’emballage désuet. Voici deux questions pour vous aider à redécouvrir sous un autre jour ce qui vous encombre : qu’est ce qui est encore bon là-dedans pour moi ? Qu’est ce que ça représente dont j’ai encore besoin ?
Garder le message mais pas le messager
Deux questions qui séparent le contenu du contenant. Deux questions qui révèlent que ça n’est pas les vêtements taille 40 que vous gardez dans un espoir de rentrer de nouveau dedans mais le fait que vous vous aimiez davantage à cette époque. Que ça n’est pas la pièce bazar qui vous plaît mais la rapidité et la praticité qu’elle vous offre à ne pas ranger tout de suite. Regarder ce que ça nourrit profondément chez vous est la clé pour faire la différence entre l’objet que vous pester de voir encore là et ce qu’il représente pour vous. Une étape qui au passage adoucit la culpabilité de l’avoir gardé jusqu’à aujourd’hui. Ce qui me fait penser à Martine, qui lorsqu’elle a pris conscience qu’elle était une grande professionnelle dans son domaine, a pu se libérer de ces quelques mètres cubes d’archives de dossiers clients qui renfermaient la preuve de sa fiabilité, son sérieux et sa légitimité.
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Récupérer l’essentiel
Vous avez repéré ce que cet objet désuet représentait pour vous. C’est le moment de récupérer ce qui fait sens. Comment ? L’image que je vous propose pour vivre ce processus de tri est celle de l’orange pressée. L’orange étant l’objet inutile. Le jus : ce qu’il contient encore de bon pour vous. Il va s’agir de faire votre orange pressée. Ce peut être en apposant les mains sur l’objet, en le regardant quelques instants, en énonçant ce que vous récupérez dedans… Faites-vous confiance vous trouverez votre façon. Quelque chose qui marque une césure entre l’objet en question et ce que vous aviez projeté dessus. Si vous voulez vous assurez en fin de processus que le détachement est fait, il vous suffit de vous imaginer sans… Si ça pique c’est qu’il reste une attache sinon souhaitez lui bon vent avec gratitude, par le don, la vente, le recyclage et l’up-cycling.
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Prendre conscience de ce qui nous attache à nos biens matériels et savoir les trier est une belle opportunité de remettre du sens dans nos espaces de vie et nos espaces Intérieurs. Un processus de tri en profondeur qui revisite notre façon de consommer, de stocker et plus largement notre impact sur cette grande Maison dont nous sommes tous les colocataires.
Tips express : Les 3 questions pour se détacher de ses objets obsolètes
- Qu’est ce qui est encore bon pour moi dans cet objet inutile ?
- Qu’est-ce que ça représente pour moi ?
- Ai-je encore besoin de cet objet pour vivre ou être en lien avec ça ?
L'auteur
Thomas Siceaux est l'auteur du livre Ciao Bazar paru aux éditions Le courrier du livre.
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