Cet article a été publié dans le magazine FemininBio #16 Avril-Mai
Trier avec plaisir ? Ça se saurait ! Surtout vous qui vous coachez tous les printemps pour élaguer la brousse du bazar de votre lieu de vie... sans succès. Et pour cause, vu le capharnaüm qui vous attend en passant la porte : l’ambiance est plutôt aux pieds de plomb et à l’impatience, ce qui finira comme d’habitude par le découragement qui fait faire demi-tour et enclenche la culpabilité de (re)mettre un couvercle, colmaté au déni, jusqu’au prochain "ça suffit". Inspirez… Expirez…Voici quelques étapes pour passer du rêve à la réalité, en douceur et avec plaisir.
Déculpabilisez
Pour entrer dans le plaisir du tri, il est judicieux d’arrêter de chercher la réponse à la question du "pourquoi" et de trouver celle du "pour quoi". D’arrêter de chercher la solution dans les causes mais plutôt de la trouver dans le sens profond que représente pour vous cet espace allégé et réaligné avec vos espaces intérieurs.
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Pourquoi ? Cette sempiternelle question qui veut saisir les raisons de l’énième disparition de votre plan de travail, de la noyade de votre lit sous une mer de vêtements, de l’obésité de votre sac pourtant plus grand que le précédent ou de l’indigestion de tickets de caisse et de cartes de fidélité de votre portefeuille. Les réponses à cette perpétuelle question mettront le doigt sur votre procrastination (qui n’est plus un scoop depuis longtemps) et vous démontreront, preuve à l’appui, que vous ne savez pas vous y prendre. Stop ! Autant de reproches aussi inutiles que stériles qui gèlent votre entrain et coupent le plaisir de vous y mettre.
Eh oui ! Même si vous êtes au courant de toutes les vertus du tri (espaces oxygénés, sérénité, énergie, joie…) vous n’y allez pas de gaieté de cœur pour autant. Il est donc inutile de chercher une solution dans un problème. Pour changer la récolte, il est judicieux de changer de semence en commençant par changer d’avis sur cette dite corvée, pour sortir du cercle vicieux de la contrainte et vivre (enfin) votre tri avec légèreté et plaisir.
Trouvez le sens
Tout commence donc par le "pour quoi" ! Détecter le sens profond d’une action est une étape primordiale pour la vivre avec plaisir, d’autant plus quand il s’agit d’une tâche dite ingrate. Quel sens y a-t-il à trier ? Retrouver de l’espace, de la lumière, de l’ergonomie… d’accord ! Et après ? Cela suffira-t-il pour vous y atteler ? Il va s’agir de saisir une raison plus solide, plus profonde…
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Regardez en quoi cet espace, cette lumière, cette ergonomie vont vous permettre d’être calme, sereine, authentique, simple… Voyez comme ces raisons de passer à l’action ont déjà meilleur goût. Quelque chose de joyeux qui vous fait sourire intérieurement. Serait-ce du plaisir ?
Un autre moyen pour détecter vos besoins essentiels est d’observer un allié : votre bazar. Ouvrez les yeux sur ce qui entrave vos faits et gestes, mais surtout votre relation au monde, l’expression et l’incarnation de vos rêves… Prendre conscience de ce qui vous manque du fait de la présence de ce bazar révèlera ce dont vous avez besoin.
Deux dernières choses avant d’écouter ce que votre bazar a à vous dire. Regardez l’ampleur de la tâche dans sa globalité et offrez-vous une dose de compassion ; il ne sert à rien de vous taper dessus. Accepter la situation telle qu’elle est (et non telle que vous pensez ou voulez qu’elle soit) sera plus doux pour l’appréhender et la gérer une bonne fois pour toute… avec plaisir.
Écoutez votre bazar bavard
Comme un invité qui s’incruste sans être convié, le bazar impose sa présence jusqu’à être entendu. Il est donc bon de prendre quelques instants pour l’écouter, histoire qu’une fois sorti de chez vous il n’y remette plus les pieds (oui, c’est possible).
À quoi sert votre bazar ? À rien, me direz-vous. Pas si sûr... Et si l’absence d’espace libre compensait votre besoin d’un gros câlin ? Car même si cette étreinte vous étouffe, elle n’en est pas moins rassurante. Et si le fatras anarchique peut être parfois franchement dangereux, l’absence de contraintes d’où il prend racine a un sacré goût de liberté !
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Chaque mode de vie prend sa source dans une intention bienveillante. Jusqu’au jour où sa forme et ses raisons d’être, devenues obsolètes mais conservées par habitude et par manque de nouveaux choix, inversent le résultat escompté et deviennent toxiques.
Le bazar est cette expression visible de cette déconnexion subtile entre qui vous êtes et ce qui vous entoure pour le vivre pleinement. Enrayer cet état des lieux demande donc de saisir ce que ce trop-plein (ou ce vide) compense. Comme ces vêtements achetés en solde qui ne seront jamais portés ou ces cartons non déballés alors que votre emménagement date de plusieurs années. Faire le tri entre la fin et les moyens vous permettra de vivre vos besoins d’une nouvelle façon.
Entrez dans le mouvement
Trouver le sens et donc le plaisir de faire quelque chose suffit-il pour passer à l’action ? À quoi bon trier puisque demain il faudra recommencer ?
Un dernier grain de sable bloque la machine. Vouloir que plus rien ne bouge après avoir (enfin) trié est le dernier piège qui sabote l’opération tri plaisir ! Léonard de Vinci disait : "Le mouvement c’est la vie."
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C’est parce que vous avez refusé à un moment donné d’être dans le mouvement de la vie, avec ses nouveautés, ses obsolescences et donc ses deuils, que la saturation est venue scléroser vos armoires, votre agenda et votre esprit. Oui, demain il faudra recommencer pour la simple et bonne raison que vous avez bougé, que vous avez envie d’autre chose. Moins de choses, des choses différentes, mais surtout en accord avec qui vous êtes. Alignées avec cet espace intime, fluctuant et vivant que vous êtes.
Remettre son ouvrage sur le métier chaque jour n’est pas une punition ni une corvée, c’est un choix d’être dans le mouvement de la vie. C’est aussi s’intéresser régulièrement à ses essentiels pour se rapprocher de son essence.
Soyez douce avec vous-même… et pour longtemps
Tel un chercheur d’or tamisant patiemment le flot de sa rivière, le tri plaisir demande de la patience et la dégustation de faire une chose à la fois. L’antidote pour sortir du one shot de la tornade blanche qui fait parfois plus de mal que de bien avec sa flopée de regrets.
Voici 3 étapes pour entretenir le plaisir de trier et tenir sur la durée.
Premièrement : une chose à la fois. Lorsque vous gérez un objet, finissez la boucle qui le concerne.
Deuxièmement : séquencez votre travail en étapes digestes.
Troisièmement : sortez des jugements intempestifs. Rappelez-vous que votre actualité change non-stop, chaque époque a ses objets et ses choix.
Le plaisir dans le tri est, en plus d’une satisfaction de travaux finis, un processus qui s’entretient avec ces étapes en suivant son propre mouvement intérieur. De quoi préserver votre entrain et votre sourire tout au long de vos tris pour alléger ce qui n’a plus lieu d’être dans vos placards et vos espaces intérieurs. Bon tri de printemps et de tout temps car, comme le disait Héraclite, "rien ne change, sauf le changement" !
Les 5 étapes du tri plaisir
• Trouver le sens de son tri
• Saisir les messages de son bazar
• Accepter le mouvement de la vie
• Suivre son mouvement intérieur
• Déguster chaque action
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