Malheureusement de multiples crises, à commencer par celle du pétrole en 1973, sont venues endommager le barrage, causant une baisse régulière du niveau du lac. La vie s’est transformée, la lutte est devenue plus âpre car quand le gâteau rétrécit, il devient impossible de contenter tout le monde. La crise du coronavirus a provoqué une nouvelle brèche énorme dans ce barrage, rendant la vie sur le lac encore plus difficile. Heureusement, la fin d’un monde ne signifie pas la fin du monde. Ce virus vient peut-être nous envoyer le message suivant. Il est temps de quitter le lac avant qu’il ne soit complètement vide, pour retrouver la rivière de la vie qui continue de couler en contrebas.
Pour ce faire, je pense qu’il faut inverser sa pyramide de Maslow. Plutôt que de chercher à n’importe quel prix la garantie devenue illusoire d’un salaire, il faut aujourd’hui prendre le risque de s’engager dans ce qui fait sens à nos yeux. Oui, l’eau est plus fraîche dans la rivière et il est normal d’avoir peur de se lancer. Mais dans la rivière, on ne tourne plus en rond comme un poisson dans son bocal, on peut se diriger, suivre son intuition, se laisser porter par le courant de la vie. Et découvrir alors chaque jour de nouveaux paysages, confiants que nous avons en nous les ressources nécessaires ou que nous trouverons de l’aide quand nous en aurons besoin pour franchir les passages plus délicats.
Son livre
Célèbre pour avoir adapté Les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus en pièce de théâtre, Paul Dewandre est l'auteur de l'ouvrage La parabole du kayakiste, paru aux éditions Jouvence.