Si avec toutes ces pratiques et habitudes, vous avez eu la chance de laisser la césarienne derrière vous, arrive le moment de l’expulsion (l’accouchement).
« Quand tu étais prête à accoucher, tu l’appelais, elle venait t’assister, elle faisait les premiers soins au bébé, elle réinstallait tout le monde et elle rentrait chez elle ». De la même manière qu’aujourdhui c’est le corps médical qui pose le diagnostic de travail ou du jour du déclenchement, "on s’installe" pour l’accouchement quand la sage-femme ou l’obstétricien a dit qu’on s’installait !
Alors que les anesthésistes ont diminué les doses de péridurale, alors qu’ils travaillent désormais sur ce qu’on appelle des péridurales « ambulatoires » avec lesquelles les femmes pourraient se lever sur leurs jambes et déambuler pendant le travail, alors même qu’elles sentent nécessairement le moment où elles sont prêtes à pousser, on n’attend pas leur signal et c’est l’équipe qui décide ...
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Pour la position, aucune femme (ou très très peu) n’est confortable dans cette position pour accoucher, on leur impose dans la majorité des cas d'être sur le dos, en position gynécologique classique. Cette position, si pratique pour l’opérateur, ferme le bassin, bloque le sacrum, envoie toute l’énergie de la mère qui pousse sur le périnée postérieur et impose à l’opérateur de contre-carrer les pressions en manipulant le bébé.
Ainsi les femmes poussent deux fois plus longtemps, il y a davantage d’extractions instrumentales (jusqu’à 34% des accouchements en Centre Hospitalier Universitaire en France), il y a davantage de lésions périnéales (en dehors de celles liées aux extractions instrumentales), les conjoints restent spectateurs de la naissance alors qu’ils pourraient être investis et aidants, et les bébés naissent avec un teint loin de la couleur rose qui va avec une bonne vitalité.
Vers un accouchement naturel dans la sécurité médicale
Oui le suivi mensuel et la surveillance de la grossesse permettent d’éviter des morts maternelles et néonatales.
Oui la péridurale est une avancée qui permet de soulager les femmes pendant la majeure partie du travail et d’atténuer la douleur de l’expulsion.
Oui il y a des sages-femmes qui font tout ce qu’elles peuvent pour accompagner les femmes le plus naturellement possible dans cette grande aventure, en respectant leurs sensations et leur douleur, en les encourageant et les valorisant quoi qu’il arrive.
Oui la césarienne et l’extraction instrumentale sauvent des bébés et des mamans.
Oui les sages-femmes, les obstétriciens et les anesthésistes sauvent la vie des femmes lorsqu’elles font une hémorragie de la délivrance.
Oui les sages-femmes et les pédiatres réaniment et sauvent des bébés en souffrance néonatale majeure.
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Mais celles qui sont en travail, celles qui sentent, celles qui souffrent, celles qui accouchent, celles qui savent tout simplement, ce sont les femmes enceintes.
Il faut que les femmes s’informent et qu’en sachantes, elles se (re)fassent confiance.
Il faut que les professionnels de la périnatalité réapprennent à leur faire confiance et restent à leur place d’anges-gardien pour elles et leur(s) bébé(s) si besoin...
Lire les deux premiers articles de la série:
- Histoire d'accouchement: de la maison à la maternité, vers la surmédicalisation
- Histoire d'accouchement: gestion d'un accouchement à l'hôpital
"Tome 1: L'accouchement, le guide pratique" par Nathalie Charbonnier