Pour entretenir sa santé physique et mentale, on nous recommande de marcher au moins 30 minutes par jour et de pratiquer régulièrement la méditation. Considérée comme le yoga du marcheur, la marche afghane serait-elle l'activité physique idéale ? C'est en tout cas le message que semble nous faire passer Sylvie Alice Royer, dans "La Marche afghane pour tous"*. Un ouvrage que j'ai dévoré, bien décidée à profiter des bienfaits de cette marche consciente et rythmée au quotidien, et lors de mes prochaines randonnées en montagne.
Une technique inspirée par un peuple nomade du désert afghan
Dès les premières pages de ce guide concis et manifestement complet, je suis convaincue que la marche afghane ne peut que me faire progresser sur tous les plans : j'apprends en effet que cette pratique ancestrale a été observée par un Européen, Edouard G. Striegler, au début des années 80. Durant un séjour en Afghanistan, il analyse la démarche des Koutchis, chameliers nomades capables de traverser un désert de 700 km en une douzaine de jours, sans fatigue excessive. Leur rythme soutenu et leur port altier l’interpellent et, en observant la vapeur qui se dégage de leur bouche à chaque expiration, il identifie chez eux un modèle respiratoire lié à leur foulée.
De retour en Occident, il décrit dans un ouvrage** ce qu’il baptise donc la marche afghane. Que l’on soit randonneur endurant, citadin pressé en quête d’activité de pleine conscience facile à pratiquer quotidiennement, ou encore à la recherche d’une activité physique douce, épanouissante et énergisante, la marche afghane s’adresse à tous… y compris aux enfants.
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La marche afghane, activité aux 1000 vertus pour le corps et le mental
Dans son livre, Sylvie Alice Royer décrit ses nombreuses vertus, qui rejoignent celles des activités d’endurance : la marche afghane réduit les risques de maladies cardio-vasculaires, diminue l’anxiété et le stress, favorise la perte de poids, permet de renforcer l’ossature et d’acquérir une bonne posture sans tensions articulaires.
L’attention portée sur le souffle permet en outre de régénérer puissamment le corps, par une oxygénation supérieure : la marche afghane augmente ainsi la capacité respiratoire, soutient la cohérence cardiaque, améliorer la circulation de tous les systèmes (sanguin, lymphatique, nerveux, subtil), et alcalinise l’organisme. Véritable yoga de la marché, elle harmonise le corps, le cœur et l’esprit, assure une meilleure conscience et présence à soi par la concentration sur le souffle. En état pleinement présent à soi, cette marche venue du désert ouvre un espace d’exploration méditative qui enrichir notre rapport au monde et nous ancre dans l’ « ici et maintenant »… Au final bien entendu, la marche afghane favoriser une meilleure confiance en soi et nourrit les pensées positives.
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J’ai testé la marche afghane : troublant… mais vivifiant !
Pour pratiquer la marche afghane, rien de plus simple a priori : il suffit de caler sa respiration sur ses pas. Pour débuter, je choisis un terrain de jeu facile : une piste cyclable, déserte à cette heure matinale, dans une forêt de pins. J’opte pour le premier rythme recommandé pour les débutants : inspirer sur trois pas, retenir sa respiration à poumons pleins sur un pas, expirer sur trois pas, retenir sa respiration à poumons vides sur un pas.
Dans les faits, bien que rompue aux exercices respiratoires, les premières minutes s’avèrent déstabilisantes. Pas si facile de synchroniser souffle et pas, sans marcher comme un robot, voire buter sur des obstacles invisibles : la rétention du souffle me semble difficile à automatiser. Mais passé le cap des 10 minutes d’effort (surtout mental), j’ai le sentiment de commencer à trouver mon rythme.
Parfois mon esprit divague et, par automatisme, je me laisser happer par l’une des mes activités favorites lorsque je tâche de marcher en pleine conscience : écouter le chant des oiseaux et le bruit de mes pas. Revenue à mes comptes, je constate que je parviens finalement à rester concentrée sur le rythme jusqu’à la fin de ma balade de 45 minutes (qui m’en semblent 15 !).
Arrivée à destination, je me sens en effet aussi oxygénée et libérée de mes tensions articulaires qu’après une courte séance de yoga, et aussi zen qu’après une séance de méditation. Je tenterais bientôt de remplacer le compte par la récitation mentale, en rythme, d’un mantra. Et je tâche d’initier mon fils qui y trouvera, je l’espère, une nouvelle source de motivation et d’énergie pour nos longues randonnées estivales.
La marche Afghane, une pratique tous terrains et pour tous les niveaux
Si la marche afghane se popularise et devrait continuer à rencontrer un nombre grandissant d’adeptes, c’est sans aucun doute parce qu’elle peut être pratiquée par tous et partout. Certes, il sera plus aisé d’être à l’écoute de son souffle dans la nature, sans les distractions et nuisances urbaines. Mais une pratique régulière en ville (entre le domicile et le travail par exemple), une trentaine de minutes par jour minimum, permet, selon le témoignage de ses amateurs, de puiser tous les bienfaits de ce mode de déplacement et d’accroître sa présence à soi.
A découvrir d'urgence pour qui recherche une nouvelle manière d'harmoniser cœur, corps et esprit !
* "La Marche afghane pour tous", de Sylvie Alice Royer, aux éditions Thierry Souccar.
**"La régénération par la marche afghane", par Colette et Edouard G. Stiegler, réédité en 2013 aux éditions Guy Trédaniel