Cet article a été publié dans le magazine FemininBio #19 octobre-novembre 2018
>> Pour acheter le magazine en PDF, c'est ici
Baie de goji ou d’açaï, chou kale, herbe de blé, quinoa, graines de chia, spiruline... Tous ces aliments ont un point commun : ils figurent parmi les superaliments les plus couramment consommés en France.
Sous forme brute, séchée ou, bien souvent, de compléments alimentaires, ils sont sans aucun doute dotés de vertus nutritionnelles intéressantes.
Cependant ils présentent également quelques inconvénients : ils sont chers, voire très chers, et, pour beaucoup, produits très loin de chez nous. Voici de quelle manière les remplacer.
La baie de goji ne vaut pas mieux que nos baies noires
Les Tibétains la surnomment "baie du sourire" et elle est réputée apporter longévité et énergie à celui qui la consomme régulièrement. Principalement importée de Chine et disponible sous forme sèche sur nos étals, la baie de goji serait le plus super des superfruits.
Riche en vitamine C (mais pas davantage que l’orange) et en bêtacarotène, c'est également une bonne source de protéines, de fer et d'autres oligoéléments essentiels.
La baie de goji serait-elle irremplaçable ? Pas vraiment : sous nos latitudes poussent des petites baies noires et rouges extrêmement riches, elles aussi, en nutriments essentiels. À commencer par la mûre dont la teneur en vitamine C est très élevée ; à l’état sauvage elle contient même davantage d’antioxydants que la baie de goji.
Les framboises, les myrtilles et les pruneaux sont également d’excellentes sources d’antioxydants, de vitamines et de fibres.
Le chou kale n’a rien de plus que les autres choux !
On l’appelle aussi chou frisé et il est devenu en quelques années la superstar des crucifères. S’il est effectivement riche en oligoéléments (magnésium, folate, vitamines A, C et K), le chou frisé est moins facile à trouver sur nos étals que dans les recettes tendance qui l’intègrent.
Pour remplacer ce feuillu au petit goût sucré on peut opter pour tous les légumes vert foncé, et particulièrement pour tous ses cousins, à commencer par le brocoli… et le chou de Bruxelles.
Ce dernier fait son grand retour dans les assiettes saines et hype : cuit à point (4 minutes au maximum), puis caramélisé à la poêle, il est bien plus savoureux que dans nos souvenirs de cantine !
L’herbe de blé, un feuillu comme les autres ?
Popularisée aux États-Unis par la papesse du crudivorisme, Ann Wigmore, l’herbe de blé est particulièrement appréciée par les sportifs et les personnes qui sont en quête d’une alimentation alcalinisante. Extrêmement riche en chlorophylle, elle contribue notamment à détoxifier l’organisme et à nettoyer le sang.
Pour bénéficier de toutes ses vertus, il faut idéalement consommer l’herbe de blé fraîche et crue, en jus, par exemple. Toutefois elle ne se trouve pas facilement dans le commerce et il faudrait donc y consacrer un carré de potager entier…
Bonne nouvelle : les vertus de l’herbe de blé se retrouvent dans tous les légumes à feuilles vert foncé disponibles toute l’année, riches en vitamines A, C et E et concentrés en fer de bonne qualité ainsi qu'en calcium. On mise donc sur les épinards, les blettes, toutes les fanes (de carottes et de betteraves, par exemple), le persil, le basilic, la coriandre ou encore la menthe.
Pour éviter de détériorer la chlorophylle, on consomme ces légumes aussi frais que possible et, surtout, crus, ou cuits aussi doucement que possible à la vapeur.
Baies d’açaï vs fraises, raisins et cerises
Véritable petite folie nutritionnelle depuis quelques années aux États-Unis, la baie d’açaï, qui pousse essentiellement dans la forêt amazonienne, est savourée par les Brésiliens depuis des siècles. Pour son goût, bien entendu, qui mêle plusieurs saveurs dont celle, en fin de bouche, du chocolat, mais aussi pour ses vertus nutritionnelles.
Les populations locales la consomment depuis des siècles mais l’engouement occidental pour cette petite baie a fait flamber son prix !
Pourtant, les plus récentes études tendent à montrer que les baies d’açaï ne sont pas plus riches en antioxydants que les cerises noires, les fraises ou le raisin… Cultivés dans nos contrées, ces fruits sont savoureux à souhait et se dégustent, à tour de rôle, d’avril à octobre.
Graines de chia et oléagineux
Ces graines sud-américaines ont conquis les Américains dès les années 1990 et sont désormais incontournables dans nos rayons. Si elles sont extrêmement riches en oméga-3, en fibres, en protéines et en calcium, elles restent chères et leur empreinte carbone n’est pas négligeable.
Pour profiter des mêmes bienfaits en mangeant local, on se rabat, sans perdre en intérêt gustatif, loin de là, sur toutes les graines oléagineuses cultivées près de chez nous : lin, chanvre ou courge, par exemple.
Le quinoa ne vaut pas mieux que le riz complet
Riche en protéines et en acides aminés essentiels, le quinoa a les faveurs des végétariens et des personnes intolérantes au gluten. Excellente source de fer non héminique (issu du règne végétal et des produits laitiers), il a cependant tendance à être cher et… à venir de loin ! Bonne nouvelle : on commence enfin à la cultiver en France !
En attendant que le quinoa local devienne la norme, on peut se rabattre sur l’excellent riz complet de Camargue ou d'Italie.
La spiruline ne remplace pas une alimentation variée
Ultrariche en minéraux, acides gras insaturés, vitamines et protéines, cette algue est le superaliment roi. Après sa découverte dans les années 1960, la spiruline était utilisée auprès des enfants malnutris. Aujourd’hui, elle est autant plébiscitée par les sportifs que par les végétariens et les végétaliens.
Si elle est de plus en plus cultivée en France, ce n’est cependant pas toujours de manière naturelle. Certes, la spiruline de grande qualité existe... mais on peut s’en passer.
Légumineuses et poissons apporteront tous les acides aminés nécessaires au bon fonctionnement de notre organisme. Pour remplacer la spiruline, l’idéal est de respecter une règle de base côté alimentation : manger au moins 40 aliments différents (frais et de saison) chaque semaine !
Abonnez-vous à FemininBio en version papier ou pdf ou achetez notre dernier numéro en kiosque ou en magasin bio près de chez vous !