Particulièrement expérimentée et formée auprès des plus grands maître de yoga du monde entier, Cécile Roubaud partage son savoir dans les régions d’Annecy et de Genève. Elle vient de publier, aux éditions First, un guide aussi passionnant que pratique pour permettre aux plus grand nombre de pratiquer le Yin Yoga chez soi. Elle décrypte pour nous cette pratique et ses multiples vertus pour le corps et pour l’âme.
Comment classer le Yin Yoga au regard des autres types de yoga pratiqués en Occident ?
Le Yin Yoga est une approche complémentaire des autres types de yoga : il vient rééquilibrer nos modes de vie très actifs, notre côté yang. Le Yin Yoga propose en effet une approche non-productive : ne rien faire, le temps d’une séance, nous aide à nous ouvrir à ce que l’on est vraiment. Nous ne sommes plus dans le faire, mais dans l’être. En ce sens, le Yin Yoga est assez proche de la méditation. L’idée est de se mettre au ralenti, à l’écoute des sensations, de descendre le mental dans l’expérience du corps. Cette pratique aide beaucoup les personnes qui éprouvent parfois des difficultés à méditer : s’installer dans une posture aide à revenir au corps.
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Comment le Yin Yoga agit-il sur ses pratiquants ?
En pratiquant de manière régulière, le comportant change : on agit souvent moins avec l’idée de la performance et on apprend à être davantage à l’écoute de soi. Le Yin Yoga est un véritable remède à notre société actuelle, basée sur la performance et l’action, où l’on cherche toujours à se dépasser. On observe de nombreux burn-out et de plus en plus de personnes quittent la ville pour la campagne, afin de retrouver un mode de vie plus lent. Le Yin Yoga est dans cette mouvance : il est inspiré de la philosophie taoïste. Ce n’est pas un hasard : les taoïstes vivent dans la nature et apprennent en permanence de son observation. En pratiquant le Yin Yoga, on apprend de soi, au ralenti.
En quoi se différencie-t-il des autres types de yoga tels qu’ils sont pratiqués en Occident ?
Toutes les formes de hatha yoga (les yoga posturaux) jouent un rôle dans le renforcement musculaire. Au contraire, lorsque l’on pratique le Yin Yoga, on recherche un relâchement musculaire global et on cible les tissus profonds : les tendons, les ligaments, les articulations mais aussi le squelette que l’on va renforcer.
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Quels sont les bénéfices immédiats pour le corps ?
On observe notamment de véritables bénéfices sur les problèmes articulaires, tels que l’arthrose. Plusieurs de mes élèves m’ont d’ailleurs dit que leurs douleurs disparaissaient grâce à la pratique. Le Yin Yoga permet de redonner de l’ampleur à l’articulation sans la choquer : on sollicite des tissus peu flexibles sans les endommager. On approche les tissus de manière Yin.
Quelles sont les différences avec le yoga restauratif ?
On les confond souvent, mais ce sont des approches très différentes. En yoga restauratif, on cherche à avoir le moins de sensations possibles dans les postures, à enclencher le système parasympathique et à éviter tout stress. L’approche du Yin yoga est plus subtile : on va chercher une sensation mais pas de la douleur. Cette sensation est là pour montrer que l’on travaille les tissus. L’objectif est de trouver un pallier. Psychologiquement, c’est un travail intéressant car on va chercher à connaître ses limites. Pour cela, on doit raffiner ses sensations, son attention. On s’auto-éduque. Il y a en cela un aspect chamanique dans l’expérience du Yin Yoga.
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A qui s’adresse le Yin Yoga ?
A tout le monde. Y compris aux débutants en Yoga. L’utilisation des supports permet d’adapter les postures à tous. Un professeur est bien sûr toujours utile pour aider l’élève à s’ajuster. Mais on peut tout à fait développer ses capacités et être son propre professeur en pratiquant régulièrement à la maison. L’idée est de venir autonome car c’est notre sens de la limite qui nous dit si l’on est bien dans une posture. Dans mon livre, je propose d’ailleurs de nombreuses variantes des postures.
Quelles sont les règles d’or du Yin Yoga ?
Il y en a quatre : 1. être en relâchement musculaire. 2. trouver son point de limite. 3. être dans une posture confortable pour trouver l’immobilité. 4. s’installer pour une durée assez longue (3 à 5 minutes).
Le Yin Yoga s’inspire aussi de la médecine chinoise…
Le fondateur du Yin Yoga, Paul Grilley, a développé cette pratique autour des méridiens de la médecine traditionnelle chinoise et présente ainsi un grand bénéfice en terme énergétique : les postures engendrent des pressions qui s’approchent de l’acupression et sollicitent les méridiens de l’énergie. Nous ne sommes pas des acupuncteurs, on ne va pas chercher à guérir une maladie en particulier, car c’est très complexe. Mais la pratique aide à la circulation globale de l’énergie. On le sent particulièrement lors du moment d’accueil après une posture : c’est un temps de pause essentiel durant lequel l’énergie se remet en circulation.
Quand pratiquer le Yin Yoga ?
Certaines personnes ont besoin de commencer la journée dans la douceur et l’immobilité avec le Yin. Moi qui ai plutôt une personnalité Yang, je préfère débuter ma journée avec une pratique dynamique, telle que l’Ashtanga Yoga par exemple, et terminer avec une séance de Yin Yoga. Mais en la matière, il n’y a pas de règles, chaque individu est différent.
Pour en savoir plus sur le Yin Yoga et le pratiquer en toute confiance chez vous, découvrez l’ouvrage de Cécile Roubaud richement illustré et sobrement intitulé Yin Yoga, aux éditions First.
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