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Comment faire sa mue au travail ?

Se laisser un temps de droit à l'erreur, d'apprentissage sans enjeux est donc l'une des clés pour asseoir sa confiance en soi et éviter ainsi le fameux syndrome de l'imposteur.
© Johnny Cohen/Unsplash
laurence besancon
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Mis à jour le 25 février 2021
Jour après jour, vous empruntez le chemin du bureau machinalement, sans dégoût mais sans avoir envie non plus. Et s'il était temps d'entamer un processus de changement, et de muer à la manière d'un serpent ?

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Cet article a été publié dans le magazine FemininBio #27 février 2020 - mars 2020

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Dans le cadre du travail, a-t-on vraiment envie de montrer aux autres des aspects un peu cachés de sa personnalité ? De provoquer des discussions aux sous entendus à peine voilés à la machine à café ? De se mettre toute seule dans des situations qui nous font sortir de notre zone de confort alors qu'on est déjà pas mal challengée par Big Boss et compagnie ?

Faire sa mue avant le vrai changement… plutôt qu'après

Il arrive que le changement s'impose à nous si nous sommes projetées dans un nouveau rôle qui exige de nous adapter. Il faut alors rapidement prendre en mains de nouvelles compétences, faire face à de nouveaux enjeux, à un nouvel environnement…
Ce changement de statut nous pousse à évoluer et les autres peuvent attribuer ce changement à un rejet. Les liens se délitent à un moment où l'on aurait besoin d'appuis. Résultat : un sentiment de solitude et de ne pas être à sa place nous envahit.

>> A lire sur FemininBio L'entreprenariat au féminin pour lutter contre la discrimination au travail

Faire sa mue une fois que l'on a changé (de poste, d'environnement, d'entreprise) c'est donc se mettre en danger inutilement. D'autant qu'une mue ne se fait pas en un jour ! Il faut entre six mois et un an pour qu'un jeune homme trouve sa voix d'adulte, et environ un mois pour un qu'oiseau change de plumage. Revêtir un nouveau rôle peut donc prendre du temps et vous faire manquer la marche.
Se laisser un temps de droit à l'erreur, d'apprentissage sans enjeux est donc l'une des clés pour asseoir sa confiance en soi et éviter ainsi le fameux syndrome de l'imposteur.

Faire sa mue pour provoquer le changement

« Les responsabilités ne se donnent pas, elles se prennent. » Le 14 août 2013, jour de ses 55 ans, Carlos Tavarez, alors n° 2 de Renault Nissan, derrière Carlos Ghosn, déclare dans une interview : « À un moment donné vous avez l'énergie et l'appétit pour devenir n° 1 [...] Mon expérience serait bonne pour n'importe quel constructeur. »

Quinze jours plus tard, il annonce son départ et quelques mois après, il prend la tête de PSA. Incarner déjà qui vous voulez être est le meilleur moyen d'obtenir ce que vous voulez. Mieux vaut donc prendre le temps de définir ce vers quoi vous avez envie de « muer », quel nouveau rôle vous avez envie de jouer. Ainsi vous pouvez vous entraîner afin d'être prête le jour où l'opportunité se présentera ou, encore mieux, pour susciter les opportunités. Vous pouvez même aller jusqu'à le demander ouvertement, comme l'a fait Carlos.

Comment faire sa mue ?

Toute action sert un objectif précis. D'abord, déterminez vers quoi vous voulez muer et pourquoi.

L'objectif doit être d'autant plus clair que l'action demande un effort. Une fois que votre objectif est identifié et suffisamment précisé, il s'agit de comprendre ce que vous devez modifier pour atteindre cet objectif. Cela passe par le fait d'évaluer votre cohérence « attitude-ambition » et de faire l'inventaire des changements possibles.

Voici quelques situations dans lesquelles vous pourriez vous reconnaître, et quelques clés pour muer.

Exemple 1 : je souhaite être identifiée comme la spécialiste innovation de la boîte alors que je suis côté finance, qu'est-ce que je peux faire ?

– Ma cohérence « attitude-ambition » : proche de zéro.
Personne dans l'entreprise ne sait que je suis abonnée à toutes les newsletters parlant de start-up, que je m'abreuve de formations en tout genre sur
les plateformes d'e-learning, que j'assiste à toutes les conférences sur les nouveaux enjeux économiques, etc.
– Ma mue : je sors du bois !
Je commence à m'ouvrir sur cette passion, à prendre des initiatives pour m'insérer dans l'écosystème « innovation » de mon entreprise, à poser des initiatives concrètes : proposer de participer à l'écriture d'une newsletter mensuelle sur le sujet, écrire sur LinkedIn, etc.

« Adaptez votre costume à la taille de vos rêves »

Exemple 2 : je veux être plus respectée par mon boss pour qu'il me confie des missions à responsabilité, comment m'y prendre ?

– Ma cohérence « attitude-ambition » : autour de 5.
Je suis toujours débordée par le récurrent. Je ne prends pas la peine de m'informer des missions à venir.
– Ma mue : je passe d'une attitude réactive, qui subit son job, à une attitude proactive, qui crée son job. Je demande de l'aide pour automatiser ou déléguer certaines de mes tâches. Je m'intéresse aux missions à venir et surtout je demande proactivement de pouvoir les gérer.

>> A lire sur FemininBio 3 étapes clés pour enfin oser la vie de vos rêves

Exemple 3 : je vise le statut de directrice depuis trois ans et les opportunités me passent sous le nez. Quelles sont les incohérences que je projette ? Comment les corriger ?

– Ma cohérence « attitude-ambition » : 7.
Je suis appréciée de mon N+1 qui reconnaît ma compétence. Je suis appréciée de mes équipes mais j'ai tendance à être trop gentille, parfois je traite des sujets en direct quitte à être sous l'eau.
– Ma mue : je passe d'un profil de parfait soldat à celui de directrice. Je gère mon équipe par objectif tout en veillant à ce que l'ambition des projets ne dépassent pas les moyens alloués. Je dégage du temps pour travailler sur la vision de mon activité et mon réseau.

Se débarrasser d'un vêtement trop étroit

Le serpent mue car il se débarrasse d'une ancienne peau devenue trop exiguë, l'adolescent change de voix car son larynx s'agrandit. En bref, d'anciens attributs, avec lesquels nous sommes nés et que nous avons sans doute chéris, ne sont plus adaptés et entravent nos mouvements, notre évolution et peut-être même la réalisation de nos rêves.

Il est donc bénéfique de réaliser ce fameux inventaire afin d'adapter votre costume à la taille de vos nouveaux rêves. Et comme il s'agit d'attributs externes, il est possible de les tester sans danger : « Fake it until you make it », nous disent les Américains. Sans vous pousser à un changement superficiel, on peut tester de petits changements et voir l'effet qu'ils provoquent en nous et autour de nous. Oser le rouge, la couleur, le tailleur ou prendre des cours de chant peut avoir des conséquences tout à fait inattendues. Essayez, vous verrez !

Les soirées et programmes «Oser le Job de ses Rêves » de Laurence Besançon ont déjà rassemblé plusieurs milliers de personnes et permis à des centaines de cadres de retrouver le chemin de leurs rêves au travail ! Retrouvez les prochaines dates sur : oserlejobdeseseves.fr

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