Bérengère Arnal, gynécologue spécialiste dans les traitements naturels de l’endométriose, nous aide à mieux comprendre les causes de cette maladie qui touche au moins 10% des femmes françaises en âge de procréer.
L'endométriose est une maladie inflammatoire chronique liée à l'endomètre
Soit le tissu qui tapisse la cavité utérine et s'épaissit à chaque début du cycle menstruel féminin (dans le but d'accueillir un embryon). S'il n'y a pas eu fécondation, l'endomètre se désagrège : c'est ce qu'on appelle "les règles".
>> A lire sur FemininBio : Accompagner l'endométriose avec la naturopathie
L'endométriose se définit par la présence de ce tissu endométrial ailleurs que dans l'utérus. Des cellules d'endomètre se retrouvent anormalement hors de la cavité utérine, dans un espace où elles ne devraient pas être : appareil digestif, système urinaire ou encore dans les poumons.
Ces tissus vont se comporter comme ceux de la muqueuse de la cavité utérine
C'est-à-dire sous l’influence des hormones du cycle menstruel. Ainsi, tous les mois, ils vont eux aussi se mettre à saigner. Mais à l'inverse des règles, le sang écoulé ne peut s'évacuer et va rester piégé dans la cavité abdominale.
>> A lire sur FemininBio : Endométriose : elle raconte sa maladie
Les tissus environnants vont donc se mobiliser pour l'éliminer autant que possible, ce qui va générer des lésions micro et macroscopiques (kystes, tissu cicatriciel et adhérences) responsables de foyers inflammatoires, de douleurs pelviennes pouvant être très invalidantes et d’infertilité.
Les causes de cette maladie : 2 théories
Divers facteurs immunitaires, génétiques, épigénétiques et environnementaux sont impliqués. Néanmoins, il existe deux théories pour expliquer l'implantation et la croissance de ces cellules dans des lieux anormaux, tenant compte du fait qu'elles sont devenues moins sensibles aux mécanismes de défense de l'organisme.
1. Le reflux du sang à travers les trompes (théorie des menstruations rétrogrades)
Pendant la période des règles, des fragments ou cellules d’endomètre refluent par les trompes vers la cavité pelvienne et se retrouvent ainsi dans l'abdomen. Cependant, on observe ce phénomène chez 90% des femmes, ce qui est loin d'être le pourcentage retrouvé d'endométriose.
2. Les perturbateurs endocriniens (théorie environnementale)
Ces substances chimiques sont omniprésentes dans l’environnement où l’humain baigne. Certaines d'entre elles ont une activité oestrogénique (similaire à celles de nos oestrogènes) : on les appelle les xeno-oestrogènes. Ils se trouvent notamment dans certains herbicides et insecticides comme le DTT (interdit mais ayant une rémanence de plus de 50 ans), la dioxine ou encore les PCB (polychlorobiphényles) ; ainsi que dans des matières plastiques comme le bisphénol A (BPA) ou encore dans les hydrocarbures issus de la combustion du carburant automobile.
>> A lire sur FemininBio : Tout savoir sur les perturbateurs endocriniens
Des études ont d'ailleurs mis en évidence une corrélation entre l’endométriose et certains perturbateurs endocriniens comme la dioxine, les PCB ou encore le BPA. Les recherches continuent.
Des dizaines d’autres substances ont des conséquences sur le fonctionnement hormonal et immunitaire.
Entre autres, l'activité des perturbateurs endocriniens est augmentée par la présence de métaux lourds (mercure, cadmium, plomb...) qui se bio-accumulent dans l’organisme humain. Peu biodégrables, ces molécules vont continuer à polluer l’environnement ainsi que la chaîne alimentaire : on les retrouve particulièrement dans les graisses d’origine animale.
Evitez-les autant que possible en changeant d'alimentation, de cosmétiques et de produits ménagers
Il est possible de diminuer la présence des perturbateurs endocriniens au sein de notre environnement : en privilégiant une alimentation et des cosmétiques bio, ainsi que des produits ménagers non toxiques (idem pour les produits de jardinage et de bricolage). Il vaut également mieux choisir des matériaux écologiques pour la construction et l’aménagement de la maison.
>> A lire sur FemininBio : Endométriose : traitements naturels, par le Dr Bérengère Arnal
Infos utiles :
- Bérengère Arnal est gynécologue phytothérapeute spécialisée dans les traitements naturels de l’endométriose
Abonnez-vous à FemininBio en version papier / pdf ou achetez notre dernier numéro en kiosque ou en magasin bio !