Le cerveau est l'organe le plus vascularisé du corps humain. En 24 heures, il reçoit 2000 litres de sang soit environ 400 fois la masse totale du sang. Par cet intermédiaire, il engrange une plus grande quantité de nutriments. Comme pour chaque cellule de notre corps, nos neurones, pour croître, subsister et fonctionner doivent :
- Recevoir les substances nutritives dont ils ont besoin, y compris l'oxygène en tant que comburant.
- Être débarrassés régulièrement des "déchets" résultants du métabolisme cellulaire.
Si notre élimination est inconsciente, le choix de notre alimentation est délibérément conscient et pensé. Quels sont alors les aliments et substances néfastes à notre équilibre psychique ?
L’ALCOOL
S'il existe une seule substance qui affecte les facultés mentales, c'est bien l'alcool. Pour certains, c'est un tranquillisant qui combat les affres de la société moderne, pour d'autres, c'est un produit dopant. Pourtant tout cela n'est qu'illusion. En effet, l'alcool modifie de façon notoire le fonctionnement des neurones en procurant une sensation d'euphorie transitoire.
L'alcoolisme représente la troisième cause de mortalité en France. Si deux millions de personnes, dont 600 000 femmes sont reconnus alcoodépendants, on peut penser qu'en réalité cinq millions de français sont des buveurs excessifs qui s'ignorent.
La maladie hépatique qui résulte d'une consommation excessive d'alcool est la cirrhose : une dégénérescence du foie, dont les fonctions sont capitales pour l'organisme. La capacité à développer une cirrhose dépend des enzymes permettant la transformation de l'alcool au niveau du foie, qui n'existe pas en quantité équivalente chez toutes les populations : les européens en possèdent par exemple plus que les asiatiques, ce qui explique que l'alcoolisme revête des formes de dégénérescences nerveuses plus importantes en Asie qu'en Europe.
L'alcool est dangereux pour les neurones quelle que soit la dose
La notion d’alcoolisme est personnelle mais quoiqu’on en dise, l’alcool, quelle que soit sa dose est un poison hépatique, cérébral et cellulaire ! Organiquement, l'alcool sous toutes ses formes, altère les membranes cellulaires et produit des radicaux libres.
La nocivité de l'alcool est en rapport bien entendu avec sa concentration, avec la quantité ingérée et le moment de son ingestion : un verre de vin (de bonne qualité) pris au cours du repas est rapidement dilué et métabolisé, alors que la même dose prise à jeun, cause des dégâts, est offensif et irritant pour les muqueuses digestives : il ne peut être dilué par les aliments. Les cellules intestinales le reçoivent donc à une haute concentration ainsi que le foie qui en souffre et peut même dégénérer par sa faute.
Adieu vitamines, bonjour embolie et artériosclérose !
De plus, comme l'explique le Dr Knisely (1904-1975), l'alcool produit une agglutination des cellules sanguines et donc un épaississement du sang. Ceci provoque un ralentissement de la vitesse sanguine donc engendre une gêne dans le transport d'oxygène et de nutriments aux cellules cérébrales. Parfois, cette agglutination répétée peut occasionner des embolies (oblitération d'un vaisseau sanguin). Ainsi, plusieurs cellules ne recevant plus suffisamment l'oxygène et les nutriments voulus, meurent au bout de 20 à 30 minutes. L'alcool favorise également l'apparition de l'artériosclérose et de l’athérosclérose cérébrales, c'est-à-dire un rétrécissement et un durcissement des artères qui alimentent le cerveau en sang oxygéné et nutritif. Quelle que soit la dose absorbée, l'alcool détruit les vitamines du groupe B, vitamines du système nerveux, ainsi que la vitamine C.
Foie en danger
N'oublions pas non plus les cellules de notre foie, cet organe si merveilleux aux multiples facettes que nous égratignons chaque jour, au lieu de le respecter et de le remercier pour toutes ses actions bienfaisantes. Ainsi, l'alcool même en petites quantités, affectera les cellules hépatiques. Si cette consommation est régulière, les cellules hépatiques n'auront plus la possibilité de se reproduire, d'où les graves conséquences sur toute l'économie de notre organisme. Le foie élimine environ 0,2 g d’alcool par heure. Quand une personne boit un demi litre de vin au cours de son repas, il lui faudra environ 3 à 4 heures pour l’éliminer ! Pendant ce temps, son comportement et son psychique seront modifiés.
Il est tellement de raisons sérieuses de s'abstenir d'alcool que l'on comprend mal pourquoi la consommation en est si répandue. Est-ce une compensation à un mal-être engendré par notre société technocratique dénuée de tout humanisme ? L'auto-destruction est-elle le moyen positif de remédier à cet état de fait ? Nous ne le pensons pas. Pourquoi ne pas modifier cette société en se modifiant soi-même ?
LE TABAC
Depuis son introduction au 16ème siècle en Europe par J.Nicot, le tabac est devenu le fléau social par excellence. Tout comme l'alcool, le tabac est la drogue du 20ème siècle, ce qui traduit clairement la tension nerveuse, l'anxiété, l'insécurité qui minent nos concitoyens. Le tabac, par la lenteur sournoise de ses effets pernicieux est l'un des facteurs de risques des troubles neurologiques, mentaux et celui qui cause le plus de dommages au système cardiovasculaire dans son ensemble.
Malheureusement, même les personnes qui ne fument pas, subissent très souvent les mêmes inconvénients que le fumeur invétéré. Les nouvelles dispositions quant à la liberté des non fumeurs n’ont pas remis d'ordre dans les esprits et dans les libertés et les droits de chacun à la santé.
Les substances dangereuses contenues dans les cigarettes
On a dénombré plus de 7000 composants différents dans la fumée de cigarettes. Quatre de ces substances sont particulièrement intéressantes dans l'étiologie des pathologies cardiovasculaires mais aussi au niveau cérébral :
- La nicotine (C10 H14 N2) : responsable de la "toxicomanie tabagique" est un poison violent qui se fixe avec prédilection sur le système nerveux, accélère le rythme cardiaque et augmente la tension artérielle.
- L'oxyde de carbone (CO) : de par sa teneur et sa concurrence, il réduit la fixation de l'oxygène sur les hématies (globules rouges) entraînant une sous-oxygénation cérébrale. Le fumeur est donc un asphyxié qui s’ignore et il asphyxie ses cellules cérébrales.
- Les substances irritantes : elles ralentissent et paralysent les mouvements des cils qui tapissent tout l'arbre bronchique. L'expulsion des déchets toxiques, de la poussière et du goudron ne se fait plus ou difficilement. Sans omettre la paralysie d’une catégorie de globules blancs : les monocytes se transformant en macrophages, nettoyeur de l’organisme et faisant partie du système réticulo-endothélial (S.R.E.) au même titre que le foie, la rate, les ganglions lymphatiques, ….
- Les goudrons : chacun s'accorde à les déclarer oncogènes.
Le tabac contribue également au rétrécissement des artères qui engendre un ralentissement de la circulation sanguine. Ceci entraîne des pathologies diverses (infarctus, perte de mémoire, problèmes psychiques etc). N'oublions pas non plus le rapport étroit établi entre cancer des poumons, cancer des voies digestives et tabac.
LE CAFÉ
Au début du 17ème siècle, le café se trouvait chez les apothicaires et ses effets psychiques dynamisants étaient considérés tellement puissants voir nocifs que seuls les médecins de l’époque étaient autorisés à le prescrire.
Le café augmente le rythme cardiaque et la pression artérielle
Cinq minutes après l’ingestion d’un café, la caféine est dans le sang et il faut environ 10 à 12 heures pour que cette molécule disparaisse. On s'étonne alors d'avoir des problèmes de sommeil, des réveils inexpliqués et d'être nerveux, en cumulant le café du matin, celui de 10 heures puis le midi et parfois même celui de 16 heures.
Comme chacun le sait, le café augmente le rythme cardiaque et la pression artérielle, excite les facultés cérébrales, l’attention, la concentration, la vigilance. Mais il est également pour certains le "laxatif" du matin. En effet, il provoque des spasmes et des contractions du péristaltisme intestinal permettant la défécation matinale (il faut augmenter les doses et cela crée une dépendance et une irritation de la muqueuse intestinale).
Selon certains spécialistes, deux tasses de café suffiraient à bloquer pendant 2 heures la moitié des récepteurs cérébraux de l’adénosine. Le café agit également par l’effet poison, c’est à dire que pour l’organisme, la caféine est un poison dont il faut absolument qu’il se débarrasse (décharge d’adrénaline au niveau des glandes surrénales et du système nerveux). Ce phénomène engendre un dégagement d’énergie, d’où la sensation de tonus après la prise d’un café. Cependant, cela n’apporte en aucune manière de l’énergie. On utilise celle que l’on a. Le café permet à certains de lever des inhibitions psychiques, des peurs, des angoisses, la timidité, le trac. Le café et le tabac sont devenus maintenant synonymes de convivialité et permettent d’accomplir des travaux déplaisants, sans plaisir.
Que penser donc de cette substance qui altère peu à peu nos facultés mentales ? Que penser également du café décaféiné classique ? On utilise actuellement le trichloréthylène pour décaféiner le café !
LE THÉ
Bien souvent les gens nous disent : "Je prends du thé, c’est mieux que le café, j’ai lu qu’il contenait des vitamines, des minéraux et comme il n’y a pas de torréfaction, il n’est pas cancérigène, n’est-ce-pas ?" Au risque de déplaire, il faut néanmoins répondre que ce n’est pas totalement exact. Certes, il n’y a pas de torréfaction, mais le thé contient environ 4% de théine, alcaloïde au même titre que la caféine. Il n’est donc pas moins toxique que le café et ses effets sur l’organisme sont quasi-identiques. Il s’agit ici de thé noir et non de thé vert aux propriétés antioxydantes.
Cet article est adapté de l'ouvrage "Alimentation et santé psychique" de Christian Brun, Guy TREDANIEL éditeur (sortie 3 juin 2013).