Découverte en 1903 par Ryberg Finsen pour soigner certaines maladies, la luminothérapie est utilisée pour la première fois pour lutter contre la dépression saisonnière par des médecins américains. Elle n'est reconnue par la suite qu'en 2005 outre-Atlantique. En France, on lui reconnaît ses bienfaits dans un rapport de la Haute Autorité de Santé en 2007. En 2011 cependant ce rapport est suspendu, dans l'attente d'une actualisation.
La luminothérapie, kezako ?
La luminothérapie est une technique utilisée en médecine douce, qui consiste à s'exposer devant une source de lumière artificielle via des lampes, s'apparentant à celle du soleil. Les yeux sont ainsi exposés à une forte luminosité qui est transmise au cerveau. Mesurée par l’unité d’éclairement, le lux, l’intensité de la lumière est plus ou moins élevée. Selon Fanny Monneau, chargée de recherche pour le CNRS et spécialisée dans l'immunologie thérapeutique, les séances peuvent durer entre une demi-heure et deux heures, selon l'intensité de la luminosité de la lampe : de 10 000 lux pour une demi-heure à 2 500 lux pour deux heures.
Comment ça marche ?
"Les rayons lumineux, envoyés par la lampe, stimulent les cellules de la rétine et agissent ainsi sur le système nerveux et plus particulièrement sur l’horloge biologique de l’être," explique Fanny Monneau. Pour la spécialiste, la luminothérapie influe de trois manières différentes sur le système nerveux du patient. "La lumière a pour effet de bloquer la sécrétion de mélatonine et donc de freiner l’hormone du sommeil. Elle régule l'horloge biologique et permet donc une meilleure forme et énergie vitale. Enfin, en stimulant certaines régions du cerveau, elle augmente la production de sérotonine et permet d'agir comme un antidépresseur et un régulateur d'appétit.".
Dans quels cas est-elle utile ?
Selon Fanny Monneau, la pratique de la luminothérapie s'avère efficace dans de nombreux cas. Parmi eux :
- dépressions (passagères ou non)
- dépressions pré ou post partum
- certains troubles du comportement alimentaire
- le travail de nuit
- certains troubles du sommeil
- les voyages aériens et le décalage horaire
- la fatigue chronique
- la démence sénile
- la pratique d’un sport...
Y'a t-il des effets négatifs dans la pratique de la luminothérapie ?
Cependant, certaines contre-indications sont à connaître avant de pratiquer la luminothérapie. Bien sûr, elle n'est pas recommandée aux personnes ayant des maladies de la peau, oculaires, psychologiques et psychiques (par exemple, l’herpès, la cataracte, l’autisme, etc.) ou aux personnes sous traitement photo-sensibilisant. Certains effets négatifs peuvent également se déclarer : sécheresse oculaire, fatigue, nausées...
Pour plus d'informations, vous pouvez prendre rendez-vous avec votre ophtalmologiste.
Notre experte :
Fanny Monneau est chargée de recherche pour le CNRS et membre de l'Institut de Biologie Moléculaire et Cellulaire