Régis est à l'origine du projet Un toît pour les abelles, une entreprise qui s'engage pour la sauvegarde des abeilles et de leur écosystème.
FemininBio : Expliquez-nous le concept d'Un toit pour les abeilles...
Nous proposons aux particuliers et aux entreprises de parrainer la création d'une nouvelle colonie d'abeilles, dans un rucher existant ou à créer. Une fois la colonie installée, son ou ses parrains peuvent prendre de ses nouvelles sur Internet, suivre le travail de l’apiculteur et même lui rendre visite. Lors de la récolte du miel, les parrains ont droit à des pots de miel à leur nom.
Quelle est la marche à suivre pour créer une nouvelle ruche ?
Pour créer une nouvelle ruche, il faut une nouvelle colonie. Cela se fait généralement en divisant une colonie existante. Il faut donc avoir une grande colonie, suffisamment forte pour que l'on puisse la séparer en deux. La partie de la colonie qui se retrouve orpheline élève alors une nouvelle reine. On peut également récolter un essaim dans la nature, mais cette méthode est plus anecdotique.
Comment des essaims d’abeilles se retrouvent-ils hors de leur ruche ?
Il existe un phénomène qui s’appelle l’essaimage lors duquel les abeilles les plus âgées de la colonie quittent définitivement la ruche avec la reine. Cet exode s’opère d’un coup, comme par un appel instinctif. C’est très étonnant de voir un nuage d’abeilles décoller soudainement de la ruche pour aller se poser sur un arbre ou dans un buisson à proximité. Les abeilles migrantes n’emportent rien avec elles, elles s’envolent dans le dénuement le plus total et laissent toutes les richesses aux jeunes générations. Je trouve que c’est un bel exemple pour l’homme qui pille les ressources de la nature sans se soucier de ceux qui lui succèderont.
Quelle est votre technique pour récolter ces essaims sauvages ?
C'est très artisanal. Il faut repérer les boules d'abeilles qui errent dans la nature en quête d’un abri et poser une ruche à proximité de leur point de rassemblement. Les abeilles éclaireuses décideront alors si la ruche leur convient. C’est là qu’intervient le phénomène de la danse des abeilles. Pour faire comprendre à leurs congénères qu’elles ont trouvé un lieu où s’établir, les éclaireuses dansent. Lorsqu’elles ont convaincu la colonie, celle-ci se met en marche vers son nouveau domicile.
Lorsque la ruche est divisée les abeilles orphelines doivent élever une nouvelle reine, comment cela se passe-t-il ?
La différence entre une abeille normale et une reine c’est que la reine est nourrie à la gelée royale. Une abeille qui se nourrit au pollen ou au miellat vit environ 3 ou 4 semaines, une abeille nourrie à la gelée royale vit 5 ans. C’est en nourrissant une abeille à la gelée royale qu’on en fait une reine.
Y-a-t-il des moment où les abeilles sont moins agressives ?
L’agressivité des abeilles varie en fonction de leur espèce et des circonstances. Quand il fait beau et chaud et qu’on ouvre la ruche il ne se passe rien parce que les abeilles sont en train de butiner. Si l’on veut calmer les abeilles lors d’une intervention, on crée de la fumée dans la ruche. Les abeilles, sentant un danger, remplissent leur jabot de miel au cas où elles devraient fuir dans l’urgence. Lorsqu’elles sont gavées de miel elles sont très douces et ne piquent pas.
C’est ce qui explique les photos d’apiculteurs couverts d’abeilles ?
Ce n’est pas parce qu’elles sont douces que les abeilles viennent naturellement vers l’apiculteur. Ceux qui s’amusent à se couvrir d’abeilles doivent d’abord capturer la reine dans une petite cage et l’accrocher autour de leur cou. La reine émet des phéromones de cohésion, les autres abeilles forment donc naturellement un conglomérat autour d’elle. Elles se posent alors sur l’apiculteur. Mais je ne recommande pas ce genre de pratiques qui peuvent être dangereuses pour l’homme comme pour les abeilles.
Comment le travail d’apiculteur varie-t-il au fil des saisons ?
Le travail d’apiculteur s’organise autour de la transhumance. Les abeilles se nourrissent du suc des fleurs. Lorsque la ruche se trouve dans une région aride, les fleurs risquent de manquer vers le milieu de l’été. Il faut alors la déménager dans un environnement plus riche. Mais cette pratique doit rester occasionnelle et centrée sur les besoins de l’abeille. Certains apiculteurs qui sont dans une démarche de productivité intensive en abusent, ce qui déstabilise et épuise la colonie.
>> A suivre : Un toît pour les abeilles se lance dans la création d'une gamme de cosmétiques, "Folies Royales", à base de miel !