Youssouf est artisan au Sénégal, Tania commerçante au Nicaragua, Makhmadullo agriculteur au Tadjikistan, Sonagnon restauratrice au Bénin, Huor-Huor tient une épicerie au Cambodge... Leur point commun ? Tous les cinq ont demandé à bénéficier d’un microcrédit pour développer leur activité. Et ce microcrédit leur est accordé grâce à l’implication d’internautes occidentaux, qui en quelques clics décident d’aider un micro-entrepreneur à lancer ou développer son activité.
Le microcrédit solidaire est une valeur montante. La crise économique et financière de 2008 a permis de réaliser qu’une grande partie de l’argent est aujourd’hui déconnecté de la réalité. Alors, pour prouver que la finance peut être très concrète et utile, quelques associations, comme Babyloan ou MicroWorld, l’investissent pleinement dans le microcrédit solidaire. Le microcrédit se différencie très nettement du don en ce qu’il ne vise pas à faire des plus pauvres des assistés, mais bien à leur offrir l’opportunité d’améliorer leurs conditions de vie et celle de leur famille en leur permettant de développer leur propre activité économique.
Le principe est simple : le partenaire financier local de l’association, parcourt la région où il est implanté pour prendre contact avec des personnes qui auraient besoin d’un financement pour lancer ou développer leur activité. Ces personnes sont trop pauvres pour avoir accès à un prêt d’une institution financière, qui leur demande bien plus de garanties qu’elles ne peuvent en fournir. Le partenaire local s’intéresse à la viabilité du projet, aux conditions de vie du micro-entrepreneur qui sollicite le prêt et à ses motivations. S’il estime que le projet est solide, il prépare un court argumentaire qui est ensuite mis en ligne sur le site de l’association de microcrédit.
Les internautes qui se connectent sur ces sites découvrent tous les projets qui peuvent être financés. En fonction de leurs motivations, ils décident de la personne qu’ils veulent aider et du montant du prêt qu’ils sont prêts à lui faire. Les clics de quelques internautes suffisent ainsi pour que Youssouf, Tania, Makhmadullo, Sonagnon et Huor-Huor puissent se voir accorder le prêt qu’ils ont sollicité.
Grâce à la somme prêtée, ils investissent dans leur activité, et gagnent de quoi rembourser leur prêt, et se constituer une petite épargne. A l’échéance du prêt, le compte des internautes est crédité du montant de leur prêt. Ils peuvent choisir de le récupérer ou de financer un autre projet. Bien sûr, il existe un risque que le débiteur ne rembourse pas, mais ce risque est extrêmement faible : Kiva affiche par exemple un taux de remboursement de 98,65%.
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