Arrivée sur Terre 60 millions d'années avant l'homme, l'abeille à miel "Apis Mellifera" est aussi indispensable à son économie qu'à sa survie. Sans abeille, pas de pollinisation. Sans pollinisation, plus de fruits ni de légumes.
Le documentaire "Des abeilles et des hommes" nous emmène aux quatre coins du monde à la rencontre de ceux qui cotoient les abeilles, des apiculteurs aux industriels en passant par les neurobiologistes.
Le film s’ouvre par la naissance d'une reine au sein d'une colonie d'abeilles de « race noire locale », dans les Alpes. L'apiculteur y élève ici ses abeilles de façon naturelle, sans aucun produit chimique. Il accorde beaucoup d’importance à la tradition, à tel point que lorsque la reine d’une de ses ruches s’est fait fécondé par un faux bourdon, il écrase la tête de la traîtresse d’un geste sûr. Tradition ancestrale ?
Un clignement de paupière et nous voilà aux Etats-Unis où un véritable commerce s’est développé autour des abeilles.
Aux Etats-Unis et en Chine, les abeilles sont devenues un business
Avant l’arrivée des colons, il n’y avait pas d’abeille sur le continent américain, les producteurs sont donc toujours obligé d’en importer. Car sans abeille, pas de culture possible. Dans ce champ d’amandiers en Californie, les abeilles sont aspergées de fongicides et transportées par camion jusqu’à d’autres cultures. Ces longs trajets sont insupportables pour ces insectes; c’est d’ailleurs l'un des facteurs de leur mort massive.
Certains apiculteurs entrent dans un trafic de reines fécondées en transformant des abeilles ouvrières en reines. Elles sont ensuite envoyées avec leurs colonies par la poste et par avion vers d’autres destinations. Une torture qui décime les colonies d'abeilles.
La Chine n'est pas en reste. Le commerce du pollen bat son plein. Des travailleurs chinois essaient de reproduire la pollinisation en appliquant du pollen à la main sur chaque fleurs une par une. Une scène presque hallucinante qui nous rappelle que l’homme ne peut remplacer l’abeille.
Autres raisons du syndrome d’effondrement des colonies entières : les maladies et acariens qui se transmettent entre abeilles. Ce phénomène fait que plus aucune abeille ne peut vivre sans médicament. Des abeilles malades produisent du mauvais miel, il faut alors jeter le miel et tuer toutes les abeilles contaminées.
Outre les maladies, les trafics, les transports et les commerces qui entourent les abeilles, le film rappelle que les hommes et leurs pratiques sont les principaux exterminateurs des abeilles.
Mais «Des abeilles et des hommes» est aussi tournée vers l'espoir, le fait qu'il n'est pas trop tard pour sauver les abeilles. Peut-être seront-elles encore sur Terre lorsque l'espèce humaine aura disparu ? Elles continueront à polliniser les fleurs sauvages pour récolter le nectar dans lequel elles élèveront leurs futures reines et ouvrières.
Retrouvez le film "Des abeilles et des hommes" à l'ouverture du FIFE et en salles à partir du 20 février 2013.