Un nouveau plan du ministère
Pour lutter contre ce fléau, celui des violences commises à l'encontre des femmes, le Ministère des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes a annoncé mercredi 23 novembre le cinquième plan de lutte contre les violences faites aux femmes. Sa mise en œuvre se fera de 2017 à 2019.
Afin de faire reculer les chiffres alarmants – 223 000 femmes sont victimes de violences conjugales – le plan fixe 39 objectifs et prévoit un budget de 125 millions d’euros (contre 66 millions pour le plan précédent). Parmi les priorités, augmenter les places d’hébergement d’urgence, inciter les femmes à porter plainte et leur offrir une aide psychologique, protéger les enfants de femme victime de violence et continuer la sensibilisation sur les réseaux sociaux notamment à travers un clip de campagne.
Les méthodes de communication rappellent bien sûr un même numéro : le 3919, numéro d’urgence qui reçoit en moyenne 50 000 appels par an.
Un problème social ancré dans notre société
Les violences faites aux femmes est un fait inscrit dans notre société depuis des générations, comme si l'on avait « toujours admis que la femme était l'esclave de l'homme » comme le résumait la grande militante féministe Benoîte Groult.
Les signes de protestation et de soutien aux femmes victimes de violences augmentent de jour en jour. Les vidéos de campagne circulent sur internet et des journées de sensibilisation se mettent en place comme le Orange Day lancé par l’ONU Femmes France comme le nomme Grazia. L’ONU lance « un appel à porter des vêtements et des accessoires oranges, ce vendredi 25 novembre, afin de manifester par ce dress code notre exaspération ». Une couleur optimiste pour des femmes fortes qui se battent pour leur cause.
Du 25 novembre au 10 décembre, le public est invité à « montrer son refus des violences faites aux femmes » en organisant des événements ou en faisant un don. A suivre sur les réseaux sociaux #OrangeDayFr et #orangetheworld.
Rappelons que beaucoup de femmes, par peur ou culpabilité, n’osent pas témoigner des violences qu’elles subissent. Le Monde rappelle que « les victimes sous l’emprise de leur conjoint considèrent souvent normal ce qui leur arrive, ne parlent pas ». De plus, « pour le viol conjugal, dans 90% des cas, la plainte est classée sans suite ».
Un problème de société qui mène à des chiffres saisissants comme le constate L'Express : « une femme est victime d’un viol toutes les sept minutes ». C’est avant tout les mentalités qu’il faudrait changer, comme le pointe la campagne de Violences Femmes Info « Un viol, ce n’est jamais à cause d’une jupe courte. C’est toujours à cause d’un violeur ». Les polémiques sur la relation entre les tenues vestimentaires et les viols s’étant multipliées ces derniers temps, il est bon de rappeler que le corps d’une femme n’appartient qu’à elle.
Des progrès du côté de la justice
« Une femme victime de viol sur huit ose passer la porte d’un commissariat » selon France Tv Info. Pour aider les femmes à porter plainte, des preuves pourront être recueillies malgré l’absence de dépôt de plainte (sous forme de témoignage par exemple). Ces éléments seront conservés pendant une plus longue période, afin de laisser le temps aux femmes de se tourner vers la justice.
Un accompagnement juridique permettra ensuite « la reconstruction des femmes afin qu’elles reprennent leur vie en main » conclut Marie Claire. Certains affaires juridiques nous ramènent pourtant à une dure réalité : Jacqueline Sauvage, condamnée à 10 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son mari violent, s’est vue rejeté sa demande de libération conditionnelle par le tribunal d’application.
Les humoristes se mobilisent aussi dans la lutte contre les violences faites aux femmes, comme Nicole Ferroni: