Le mot « solstice » vient du latin solstitium : sol-, « soleil », et -statum de stare, « se tenir debout, demeurer immobile ». Le Solstice d’hiver marque la porte solsticiale ascendante, il symbolise la renaissance solaire, mais aussi la gestation, la conception et la germination des plantes sous l’influence grandissante du Soleil. Le Soleil atteint sa plus forte déclinaison (boréale ou australe) et paraît stationnaire pendant quelques jours. Le Solstice d’hiver est un rituel plus profond et plus ancien que le Solstice d’été. La lumière d’Arthur (le nom du Solstice dans le druidisme), le Soleil-Roi, instant marquant la renaissance du Soleil, était une préoccupation majeure chez l’être humain jusqu’à 2 000 ans avant J.-C.
Les deux équinoxes (Printemps – Automne) et les deux solstices (Hiver – Été) sont quatre points intermédiaires aux grandes fêtes « majeures ». Samhain est placé à mi-chemin entre l’Équinoxe d’automne et le Solstice d’hiver. Le Solstice d’hiver se tient à mi-chemin entre l’Équinoxe d’automne et l’Équinoxe de printemps, ainsi qu’entre Samhain et Imbolc, cette dernière étant la fête de sortie de l’hiver et d’ouverture de la saison claire (fête recouverte par la Chandeleur), Deiz ar Goulou en breton, soit « jour de Lumière ».
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Les habitants des îles Britanniques et d’Irlande célébraient cette fête pendant près de deux semaines avec des points-clés le 25 décembre et les 1er et 6 janvier, ensuite appelés les douze jours de Noël. Les maisons étaient décorées de feuillages de végétaux persistants, le Houx et ses baies rouges ; les bougies étaient allumées aux bords des fenêtres pour apporter lumière et chaleur sur le chemin.
En Irlande, on allumait même une grande bougie qui durait une semaine, appelée coinneal mór na Nollaig, la « grande bougie de Noël », installée en guise de bienvenue sur l’appui de la fenêtre, en façade de la maison, à tout voyageur passant par là et ayant besoin de repos. La maisonnée se rassemblait à l’intérieur près du grand feu ardent de la cheminée, contrairement aux autres cérémonies où de grands feux étaient allumés à l’extérieur.
Rituel du Solstice, la bûche de Yule
Le point le plus bas qu’est le Solstice d’hiver est un instant délicat. Le rituel permet d’accompagner le Soleil dans son dernier instant de chute, avant de l’inviter à revenir briller sur le monde.
Traditionnellement, en Écosse, les membres du clan partaient dans la forêt dans le but de trouver la plus grosse et la plus belle bûche ou souche, la bûche de Yule : il fallait qu’elle soit assez grande pour fournir chaleur et lumière pendant douze jours. La bûche était décorée avec des végétaux et elle était positionnée sur un tison prélevé sur la bûche de l’année précédente, qui servait à embraser la nouvelle bûche afin de symboliser la continuité de la vie et de la lumière. Le bois de Chêne était favorisé pour sa robustesse et sa densité, et parce qu’il a l’avantage de se consumer lentement. On versait une libation de cidre, de vin cuit, d’huile ou de bière avant d’allumer le feu nouveau. La soirée était alors rythmée par des chants, des contes, des devinettes. La bûche solsticiale recevait la plus grande attention, elle était bénie et lustrée avec un rameau de Buis et accompagnée par les souhaits pour l’année à venir. Les cendres de la bûche consumée, étaient répandues dans les champs et les jardins pour assurer des récoltes abondantes.
Le livre
Cet article est extrait du livre Plantes des celtes, par Marilyn Brentegani, paru aux éditions Leduc.