Racontez nous votre parcours…
J’ai 30 ans et j’ai passé la plupart de ma vie à Paris, jusqu’à mes 26 ans où j’ai décidé de partir en Amérique centrale. Dans le cadre de ma troisième année de licence, que j’effectuais à l’université Dauphine, j’avais déjà pu effectuer un voyage en Argentine. Je suivais une licence d’économie et de gestion, où je fus notamment présidente puis vice présidente de l’association Go To Togo durant 3 ans et demi. Cette expérience en Argentine a réellement éveillé mon gout au voyage.
Puis, durant mon master en développement durable, j’ai travaillé sur le rapport entre biodiversité et entreprise ainsi que le développement durable en milieu bancaire. En 2013, vu que je n’étais pas très motivée à l’idée de refaire un stage, j’ai proposé une alternative à ma directrice de mémoire : partir en voyage en Amérique centrale et écrire un mémoire sur le tourisme durable. En analysant ce que j’avais vécu, notamment en comparant le tourisme durable au Panama et au Costa Rica, il en est sorti un constat assez critique des labels de tourisme responsable… Il était temps de changer cela. A mon retour, j’ai eu l’idée de la plateforme Voy’Agir et je me suis installée à Montpellier.
Voy’Agir a donc ouvert en juin dernier. En quoi consiste cette plateforme collaborative et comment peut-elle changer nos habitudes de voyageurs ?
Notre site est une plateforme collaborative dont le but est que les voyageurs référencent des adresses touristiques qui ont une démarche plus solidaire, bio, écologique et locale. Bref, une démarche positive qui nous aide à réduire notre impact écologique sur les pays que nous visitons ! La plateforme est accessible à tous, il n’y a pas de système de certification des lieux mais de gradation pour faciliter les recherches de chacun, par thématiques mais aussi par cause. Par exemple, si un voyageur est plus sensible à la cause animale ou énergétique…Il est ainsi très simple de référencer et de trouver une adresse ! Plus de 250 adresses dans 25 pays différents sont déjà référencées sur Voy’agir.
Votre campagne de crowdfunding a débuté le 7 mars dernier. Vous avez eu plus de succès que vous n’en attendiez, comment expliquez-vous cela ? Quels étaient les objectifs de cette campagne ?
La campagne s’est déroulé sur mars/avril, alors que la plateforme existait déjà et ce depuis juin 2016. L’idée était donc plus de tester le concept de notre site, le présenter au plus grand nombre. De plus, les gens qui ont découvert Voy’Agir grâce à la campagne de crowdfunding et qui ont participé à celle-ci auront tendance à nous suivre davantage et à s’investir dans le projet, ce qui était très positif.
Nous avons dépassé notre objectif de 244% ce qui est super : cela montrent que les gens ont besoin de voyager et surtout de voyager différemment ! Il y a une vraie recherche d’authenticité chez les voyageurs.
Dans l’avenir, j’aimerais valoriser les lieux les plus vertueux et les plus petits, qui n’ont pas les moyens de se mettre en avant grâce à un système de partenariat mais j’attends que les possibilités qu’offre la plateforme se développent, grâce aux gains récoltés durant la campagne de crowdfunding.
2017 est l’année internationale du tourisme durable pour le développement. Comment définissez-vous le tourisme durable?
Le tourisme durable apporte plus qu’il ne prend, contrairement au tourisme classique. Il met en application des concepts du développement durable sur le tourisme : il permet le développement du territoire visité, en maintenant sa culture et en améliorant son environnement. Il s’agit donc d’être en pleine conscience des impacts écologiques de l’activité touristique.
Attention cependant à ne pas confondre tourisme responsable ou durable avec écotourisme. Le premier est le fait que les voyageurs et les professionnels du tourisme prennent en compte leur impact sur un environnement, tandis que le second est la découverte d’un milieu écologique intéressant ou d’une manière de vivre enrichissante.
Quels sont vos conseils pour voyager de manière responsable cet été ?
Quelques principes sont primordiaux pour voyager eco-friendly :
- Connaître sa destination et se renseigner en amont, que ce soit d’un point de vue culturel ou politique au niveau de l’écologie) : il faut connaître la culture pour la respecter. Il s’agira aussi de choisir ses activités et son logement en fonction de l’environnement et la pression écologique et sociale qui se tient dans le pays. Voire, essayer d’apporter des solutions !
- Toujours avoir sa gourde ! Les nombreuses bouteilles en plastique ramenées par les touristes sont des déchets en plus à gérer pour la communauté.
- Pratiquer le slow tourism : ne pas chercher à aller trop vite et prendre son temps pour visiter un pays, se déplacer moins vite (à vélo ou à cheval !) et réduire son impact environnemental. L’important est de découvrir tout en respectant la culture.
- Aller sur Voy’Agir !
Quelle est votre destination écolo favorite ?
Mes deux prochaines destinations : l’Equateur où je ne devrais pas tarder à partir et la Mongolie, qui me fait rêver !