Selon l'ADEME, les principales sources de déperdition de chaleur d’un logement sont la toiture et combles (30 %), les murs (25%), l'air renouvellé (20%) et les fenêtres (13%). Viennent ensuite le sol (7 %) et les portes (5%).
L’importance du vitrage
Si vous possédez des fenêtres à simple vitrage, la première amélioration possible est d’investir dans du double vitrage. La certification Cekal garantit ses performances. Encore plus isolants, les vitrages à isolation renforcée (VIR) présentent en surface une fi ne couche peu émissive à base d’oxydes métalliques. Ils bénéficient d’un crédit d’impôts de 40 % et deviendront bientôt la norme. Enfin, le triple vitrage enferme de l’air ou du gaz entre trois plaques de verre. Encore peu présent en France, il peut être jusqu’à 80 % plus efficace qu’un double vitrage ! Mais il impose une menuiserie bien spécifique.
À cet égard, si vous changez vos vitres, optez pour une menuiserie de qualité en bois local (pin des Landes, par exemple) ou certifié (BF-CTBA). Le bois présente de bonnes performances thermiques. Il est certes plus contraignant à entretenir que le PVC ou l’aluminium, mais son impact sur l’environnement est bien moins lourd.
Stores et volets : à ne pas négliger
Ils limitent les déperditions de chaleur l’hiver et les surchauffes l’été. Préférez les volets roulants ou coulissants, plus efficaces que les modèles battants.
Quel isolant choisir ?
Affaire de spécialiste, l’isolation doit se faire de manière cohérente (la toiture est prioritaire sur le reste). Tous les isolants comportent une étiquette qui présente leurs spécificités. Plus la résistance thermique est élevée, plus le matériau est isolant. À côté des isolants traditionnels (laine de verre, laine de roche), la gamme des isolants naturels s’est considérablement élargie et offre de bonnes performances : chanvre, panneaux de bois (ou laine de bois), ouate de cellulose, liège, laine de mouton, plume de canard, roseau…
Il y a toutefois controverse sur le réel avantage écologique des isolants naturels : la laine de mouton doit par exemple être traitée contre les mites. Il faut donc prendre en compte différents critères avant de tirer des conclusions hâtives. Vérifiez que le produit bénéficie d’une certification (Acermi, CSTBat…). Évitez en revanche les isolants minces, peu efficaces. Pour le doublage des murs, les plaques de type Fermacell intègrent des fibres de cellulose et sont plus robustes que le Placoplâtre.
Le diagnostic de performance énergétique
Comme pour l’électroménager, le diagnostic de performance énergétique (DPE) évalue les performances énergétiques (et les émissions de gaz à effet de serre) des logements en les classant de A à G. La classe D correspond au niveau réglementaire d’un bâtiment neuf ; la A à une basse consommation (50 kWh/m2/an) et la G à un bâtiment énergivore. Financé par le propriétaire (en moyenne 200 €), il doit désormais être fourni à la vente comme à la location et fournit des suggestions de travaux pour améliorer la performance énergétique. Les agences immobilières sont encouragées depuis le printemps dernier à le rendre visible sur leurs petites annonces. Pour en savoir plus : logement.gouv.fr
VMC : l’art de bien aérer
Lorsqu’on améliore l’isolation d’un logement, on le rend plus hermétique. Pour éviter les problèmes d’humidité, il faut donc veiller à maintenir une bonne ventilation, obligatoire pour les logements postérieurs à 1982. Économies d’énergie obligent, la VMC (ventilation mécanique contrôlée) double flux à récupération de chaleur devrait peu à peu s’imposer. Son principe : rejeter l’air vicié à l’extérieur en transférant, via un échangeur, ses calories à l’air neuf. Les modèles les plus performants peuvent récupérer jusqu’à 92 % des calories et réaliser ainsi 20 % d’économies sur le chauffage. Comptez 2 000 € dans le neuf, le double en rénovation.
La VMC double flux sera incontournable en 2012 dans les maisons répondant aux exigences de la basse consommation (label Effinergie), qui consomment 50 kWh/m2/an pour le chauffage et l’eau chaude sanitair). Quant aux maisons dites « passives », relativement communes en Allemagne et en Suisse, elles consomment 15 kWh/m2/an.
Pour en savoir plus :
- Association La maison passive : lamaisonpassive.fr
- ademe-energie-changeonsdere.fr
- Campagne économies d’énergie de l’Ademe : faisonsvite.fr.
- Jean-Pierre Oliva, L’Isolation écologique, éd. Terre vivante, 2001
- Bruno Herzog, Le Puits canadien, éd. Eyrolles, 2007
Cet article est extrait du livre de Catherine Levesque, Ma maison écologique, paru en 2008 aux Editions Eyrolles.