Qu'est ce qu'une quête de vision ?
La quête de vision est un voyage intérieur, c’est une parenthèse dans le temps. Il s’agit d’un moment que l’on prend pour soi, pour faire le point avec soi même. Elle est souvent qualifiée comme étant un rite de passage voire un rite initiatique pratiqué dans les civilisations pré-industrielles. Chez les amérindiens, ce rite est toujours présent. Il permet le passage du monde de l’adolescence au monde adulte. Ce rite initiatique nous permet de faire connaissance avec notre "être intérieur". Or, dans les sociétés occidentales, on apprend d’abord à "avoir" vant "d’être".
Dans les traditions ancestrales amérindiennes, tout est en lien avec tout. Si nous sommes bien avec nous, nous sommes bien avec les autres et notre environnement. L’harmonie est une notion essentielle à préserver, tout comme le respect du monde dans lequel nous évoluons. La quête de vision nous permet d’apprendre à "être".
Celle-ci se déroule sur 9 jours. Elle se décompose en différentes étapes permettant la transition du rythme quotidien vers la mise en place de cette intériorité qu’il va être possible de découvrir.
Les 3 premiers jours préparent l’organisme progressivement aux 3 jours de jeûne ainsi qu’au mental à lâcher prise. Les 3 jours suivants sont les 3 jours que l’on passe seul où l’on se retrouve face à soi même. Les 3 derniers jours permettent la réintégration progressive de qui nous sommes, en étant libéré de ce qu’il n’y a plus lieu d’être.
C’est une expérience qui est très riche et passionnante, permettant de donner un sens à ce que nous vivons. Il s’agit d’une véritable connexion à soi même.
Pourquoi as tu souhaité vivre cette expérience ?
Il m’a toujours semblé qu’il existait un sens aux choses. Dans beaucoup de civilisations anciennes, "rien n’arrive par hasard". C’était quelque chose qui résonnait beaucoup en moi. Or, dans les sociétés dites modernes, il n’existe pas de sens à ce que nous vivons, à ce que nous rencontrons dans nos vies. Tout est régi par des lois fixes et mécaniques selon les lois de la physique classique telles qu’on nous les enseigne. Or, il me semble que cette approche n’est que la partie émergée de l’iceberg et que cela ne fonctionne pas pour tout. Il existe un sens aux choses que nous vivons. Je me suis donc tournée vers ces civilisations qui perçoivent le monde autrement que comme un univers simplement mécanique où les mêmes causes produisent les mêmes effets.
J’ai découvert les notions de chamanisme. Dans le chamanisme, il existe différents mondes. Le monde visible que nous percevons à l’aide de nos 5 sens, que nous pouvons voir. Et le monde invisible, celui qui se ressent. Les pensées, les émotions, les croyances ne se voient pas à l’œil nu. Et pourtant, elles existent bien en chacun de nous. Ce n’est pas parce qu’on ne les voit pas, qu’elles ne sont pas là. Or, dans notre réalité, nous ne tenons compte que de ce que nous voyons et plus particulièrement de ce que l’on nous a montré ou ce que l’on nous a dit de voir. Mais il existe plein d’autres choses autour de nous que nous ne voyons pas car on ne nous a pas appris à les regarder. Mais ce n’est pas pour autant que ces choses ne sont pas présentes.
J’ai donc commencé à découvrir à travers la connaissance des civilisations anciennes une autre perception du monde dans lequel nous sommes. Et j’ai eu envie de vivre cette expérience de la rencontre du soi.
Pourquoi avoir choisi le Canada ?
J’avais la possibilité de faire cette quête de vision à deux endroits. Soit en Arizona dans le canyon de Chelly, lieu hautement symbolique pour les indiens navajos qui considèrent cet endroit comme sacré. Ou alors au Canada sur des iles autour d’un lac dans une ambiance très paisible. Il se trouve que pour des questions d’organisation, la vie m’a orientée sur le Canada.
T'es tu préparée à cette expérience ?
Je n’ai fait aucune préparation particulière. Par contre, ce projet résonnait en moi depuis longtemps. Et lorsqu’il a pu enfin se concrétiser, il y a eu comme un cheminement intérieur naturel. C’était le bon moment.
Est-ce une expérience qui se réalise en solitaire ou en groupe ?
Nous étions 17 participants au sein du groupe. Certains se connaissaient, d’autres avaient des connaissances communes et d’autres ne s’étaient jamais rencontrés. Sur les iles, nous sommes seuls face à nous même, une personne par ile sans possibilité de communiquer ni se voir. Pour ma part j’étais partie avec un ami qui souhaitait vivre cette aventure également. Nous étions deux français parmi quinze canadiens. C’est une expérience qui peut très bien se vivre seul mais qui peut également être partager avec quelqu’un, cela est très enrichissant dans les deux cas.
Qu'est ce qui t'a semblé le plus difficile pendant ces 9 jours hors du temps ?
Nous étions très bien encadrés, l’expérience de nos accompagnateurs y étant pour beaucoup. Il régnait au sein du groupe une vraie harmonie et un grand respect entre nous. Nous étions tous très en confiance et nous partagions ce souhait commun, celui de nous rencontrer chacun intérieurement. Tout s’est passé dans une grande sérénité.
La première nuit restera probablement la plus marquante. Nous avons tous passé une nuit dehors autour du campement avant que chacun parte seul sur son ile, pour voir comment nous pouvions réagir aux différents événements. Or, cette nuit là, il y eut un gros orage et les moustiques (les maragouins) étaient de sortie. Ce fut une très bonne expérience, certes pas facile, mais sur les iles nous savions à quoi nous attendre et nous avons pu ainsi anticiper un éventuel inconfort. Nous étions bien préparés.
Quels en ont été les bienfaits ?
Ce n’est pas facile d’exprimer ce ressenti intérieur, cette introspection personnelle. De plus, cela est très subjectif car personne ne vit une quête de vision de la même manière. Il s’agit un cheminement personnel. Me concernant, j’ai vécu une expérience inoubliable et très enrichissante qui m’accompagne dans le quotidien. J’ai ressenti pour la première fois la profondeur. J’ai pu découvrir des ressources et des aspects de moi auxquels je n’aurais pas eu accès si je n’avais pas eu ce temps d’introspection. Ëtre seul face à soi est un moment magique. Cela permet de prendre conscience à quel point le mental est omniprésent dans nos sociétés occidentales. Celui-ci nous coupe de notre intériorité. Se reconnecter à soi est une recherche passionnante.
Si c'était à refaire ?
Je repartirais tout de suite. D’ailleurs, je souhaiterais maintenant faire celle qui est organisée à Sedona sur le territoire des indiens Navajos. Le Canada était une quête très yin dans l’énergie, très féminine avec la douceur de l’eau. La quête amérindienne dans le désert serait plus yang, plus masculine avec ce coté désertique. C’est une expérience que j’aimerais vivre.
Comment obtenir des renseignements pour faire une quête de vision ?
Il existe des personnes très compétentes dans ce domaine qui ont vécu avec les civilisations amérindiennes et qui ont été formées à leurs cultures et traditions.
HO rites au Canada est une référence pour ceux qui souhaitent vivre cette expérience hors du temps ou encore Gilles Wurtz qui organise des stages chamaniques.
Le bouche à oreille est également une bonne approche. Pouvoir bénéficier de l’expérience de personnes qui sont passées par cette étape est un bon moyen de se faire sa propre opinion sur la question.
Sandra Lagarrigue-Dary est coach en gestion émotionnelle. Elle s’est formée à l’EFT, l’hypnose, Matrix-Reimprinting, l’auriculothérapie, la réflexologie faciale, la chromothérapie, la mise en place de l’atlas….. diverses techniques de libération émotionnelle permettant à chacun de trouver la voie la plus appropriée pour aller vers une meilleure connaissance de soi.