L’essor du mouvement Slow
Objectivement, nos modes de vie s’accélèrent : hyper-mobilité, consommation turbo, pression professionnelle, quête d’un soi idéal stimulé par la pub et le marketing, nouvelles technologies omniprésentes… le diagnostic est posé et l’accélération a des effets délétères sur notre santé –dépressions, burn out, « maladies du temps », pbs neurologiques ».
Heureusement, un peu partout, des initiatives en faveur d’un mode de vie plus lent fleurissent. Parti d’Italie, le mouvement Slow a d’abord concerné l’alimentation (slow food) puis s’est étendue au design (Slow design), au tourisme (Slow Travel), à l’urbanisme (slow città), à la mode (slow fashion), la science, (slow science), l’éducation, et même les relations amoureuses (slow sex)… Considéré longtemps comme de la paresse, ce mode de vie lent est aujourd’hui créatif, hédoniste et écologique. Ce sont les « speedés » perpétuels qui sont ringardisés à leur tour. Mais vivre lentement suppose une organisation rigoureuse et des choix de vie précis…
10 Clés pour ralentir
- Se mettre au régime kilométrique
Radical, immédiatement efficace : cela consiste à relocaliser ses activités quotidiennes, -courses, médecins, activités des enfants, loisirs, - dans un rayon de 1 ou 2 kilomètres autour de chez soi ; accessible à pieds. Quitte à s’armer d’un compas !
- Lâcher prise
Les activités qui engagent notre pleine concentration nous aident au "lâcher prise" et facilitent la décélération : jardinage, marche, cuisine ou escalade, chacune selon son « talent » mais aussi yoga, sophrologie, marche, chi gong (gymnastique chinoise qualifiée de "méditation en mouvement"), méditation etc
- Refuser « l’hyper-parentalité »
Les enfants ont besoin de temps pour développer leur imaginaire. L’hyperactivité nuit à leur développement personnel et nous entraîne dans une spirale infernale d’accompagnements en zig zag toute la semaine. A la place : réfléchir avec eux sur le sens de la durée, regarder la course du soleil, observer les nuages, leur faire percevoir la durée entre deux repas, etc…
- Un samedi sans montre
L’objectif : ressentir son rythme naturel, son « tempo giusto ». Vivez le plus possible cette journée au rythme de vos envies, soyez à l’écoute de vos perceptions, de celles de vos enfants…
- Consommer moins
L’hyper consommation est chronophage. « En ai-je vraiment besoin ? » : cette question est le point de départ d’une nouvelle forme de consommation qui privilégie la qualité sur la quantité.
Pratiquer aussi les 3R (réparer, recycler, réutiliser), donner, fréquenter les magasins d’occasions, bref, passer du jetable au durable.
- Des vacances Slow
Privilégier les immersions au lieu d’un itinéraire balisé, les séjours chez l’habitant, les déplacements doux -train, bateau, randonnée, balades à vélo- Les enfants adorent.
- Apprendre à débrancher !
Cela paraît évident : on éteint ordi, téléphones et télé durant les repas, puis plus généralement durant tous les moments en famille. Enfin avec un peu d’entraînement… durant les week-end et les vacances.
- Dansez des slows !
Aménager vous du temps à deux… Dans le contexte de nos vies trépidantes, se conserver des soirées en amoureux exige une planification sans faille, mais cela vaut la peine.
- Renouer les liens entre générations
L’accélération des changements sociaux est devenue intragénérationnelle, -alors qu’avant elle s’étalait sur plusieurs générations-. Pour réduire cette fracture sociale, partagez outils informatiques, lectures, médias, lieux publics, musiques, loisirs avec les anciens…
Pour aller plus loin :
L’éloge de la lenteur de Carl honoré (Marabout 2005)
Vivre plus lentement, Pascale d’Erm (Ulmer 2009)
Trop vite, pourquoi nous sommes prisonniers du court terme, Jean-Louis Servan-Schreiber (Albin Michel 2010)
slowfood.fr
slowmovement.com
slowdownlondon.co.uk
klikango.com
voyageons-autrement.com