Cet article a été publié dans le magazine FemininBio #21 février-mars 2019
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"Quand on passe dix jours, dix heures par jour, à méditer et que le reste du temps s’écoule dans le silence, on se rend vite compte que l’on vit dans deux mondes distincts : celui de l’instant présent, quand on arrive à y entrer ; et l’autre, auquel on essaie d’échapper sans cesse : celui du mental qui hurle, le monde engloutissant du passé et du futur.
Assis toute la journée dans une salle, pour mieux apprécier l'environnement autour de nous
Pendant Vipassanâ, les festivités se déroulent ainsi : on est assis toute la journée, avec des instructions pour méditer. Parfois on y arrive et, quand on sort de la salle, on a peu de pensées : on peut observer la nature, manger, marcher en étant vraiment là, ici et maintenant. Mais tous les autres moments se passent dans notre tête, à affronter les démons du passé et à faire des plans sur la comète.
Je vais pas vous mentir : je ne me suis jamais senti aussi seul que pendant ces dix jours. J’ai remarqué peu à peu que la qualité de mon attention variait énormément selon les séances. Parfois j’arrivais à me concentrer ; parfois mon mental se déchaînait. Alors je luttais ou bien j’abandonnais. Un vrai combat avec moi-même (...)
L’enseignement Vipassanâ consiste en plusieurs techniques
Les trois premiers jours, on apprend Ânâpâna : une technique de concentration sur la respiration. Ça c’est pour la mise en bouche.
Le quatrième jour arrive le plat de résistance, la technique de Vipassanâ elle-même : il s’agit d’un scan corporel où l’on essaye d’éprouver nos sensations physiques en balayant le corps de haut en bas et de bas en haut, heure après heure, jour après jour.
L’idée qui sous-tend cette technique est simple : à la base de tout désir, à la base de tout rejet, on trouve une sensation dans le corps. Si on apprend à observer cette sensation, positive ou négative, alors on peut mettre un terme à la souffrance. Parce que toutes nos sensations physiques sont passagères.
Tout passe, toute forme est vouée à changer: c’est le principe de l’impermanence. Ça paraît peu de choses, dit comme ça, mais c’est une découverte énormissime.
Jonathan Lehmann, Journal intime d'un touriste du bonheur, éditions de La Martinière