"Les trois clés de la pédagogie Montessori, ce sont le temps, l'espace et la liberté d'explorer" explique Vanessa Toinet en guise d'introduction. Dans le cadre d'une classe, c'est un art : il faut à la fois gérer le groupe et laisser les enfants libres. Libres de bouger, de s'intéresser à un thème, d'utiliser un outil pédagogique, de travailler de manière collaborative, d’être force de proposition, de manipuler, innover, créer... "Il n'y a pas d'enseignants au sens classique du terme dans la pédagogie Montessori. L'adulte est là pour guider l'enfant à la découverte de ses apprentissages. On peut l'aider à choisir si on sent qu'il est perdu, mais c'est lui qui est acteur".
La qualité de l'environnement est donc essentielle. "Dans l'école, nous avons fait le choix d'accueillir 15 enfants en primaire. C'est une question de place : ils ont chacun leur table, mais nous avons aussi des tables collectives et un coin de classe avec un grand tapis. Avec tout ça, il faut qu'ils puissent bouger sans se gêner. Dans les beaux jours, la salle de classe c’est le plein air". Si en France, on lie classe Montessori et petits effectifs, ce n'est pas le cas aux Etats-Unis, où l'on trouve souvent 30 élèves par classe. "Réussir à créer l'ambiance propice aux apprentissages est une gageure. C'est un élément clé de notre formation : il faut savoir se remettre en question si on n'arrive pas à obtenir l'ambiance propice aux apprentissages".
Une ambiance libre et studieuse
Concrètement, qu'est-ce que cette ambiance ? Les enfants ont à leur disposition en libre-service du matériel pédagogique qui leur a été présenté. Ils peuvent ainsi s’orienter et sont libres de choisir avec lequel ils souhaitent travailler et donc progresser. On appelle cela "l'environnement préparé". Ils choisissent de travailler seuls ou en groupe, le thème de leur séance et sa durée. "Nous avons trois heures de travail ininterrompu. Cela ne veut pas dire que les enfants passent trois heures non-stop à travailler ! Sauf s'ils ont décidé d’une activité qui les passionne. Ils organisent leur temps comme ils le souhaitent, font une pause quand ils en ressentent le besoin et ont le temps pour approfondir un sujet s'ils en ont l'envie. Rien ne freine leur exploration. Avec une telle organisation, les élèves n'ont pas besoin de récréation matinale puisqu'ils sont libres de bouger et faire des pauses à leur rythme".
Concrètement, qu'est-ce que cette ambiance ? Les enfants ont à leur disposition en libre-service du matériel pédagogique qui leur a été présenté. Ils peuvent ainsi s’orienter et sont libres de choisir avec lequel ils souhaitent travailler et donc progresser. On appelle cela "l'environnement préparé". Ils choisissent de travailler seuls ou en groupe, le thème de leur séance et sa durée. "Nous avons trois heures de travail ininterrompu. Cela ne veut pas dire que les enfants passent trois heures non-stop à travailler ! Sauf s'ils ont décidé d’une activité qui les passionne. Ils organisent leur temps comme ils le souhaitent, font une pause quand ils en ressentent le besoin et ont le temps pour approfondir un sujet s'ils en ont l'envie. Rien ne freine leur exploration. Avec une telle organisation, les élèves n'ont pas besoin de récréation matinale puisqu'ils sont libres de bouger et faire des pauses à leur rythme".
Dans la pédagogie Montessori, le matériel est essentiel comme outil de médiation dans les apprentissages et surtout de développement pour l’enfant. Chaque objet a été conçu pour répondre à un besoin précis dans les apprentissages. L'enseignant présente le matériel aux nouveaux élèves, qui se l'approprient ensuite selon leurs intérêts et élans vitaux. Chacun traverse différentes périodes sensibles dans ses apprentissages, durant lesquelles il est important de proposer l'outil adéquat pour développer les compétences qui s'y rapportent (lecture, écriture, calcul, dessin, géométrie...). "Je dis toujours que si vous manquez de papier et de scotch dans une classe Montessori, vous êtes foutu ! On est surpris par les chemins d'apprentissage des enfants. Un jour, une petite fille découvrait la division. Elle a découpé tout un rouleau de scotch pour s'approprier le concept !".
En maternelle, l'accent est mis sur l'intégration sensorielle. Les activités sont principalement manuelles car elles engagent le mouvement mais aussi sensorielles : toucher, sentir… "Lorsqu'on demande de rayer, d'entourer des éléments sur une feuille, ce n'est pas le corps qui parle ! La pédagogie Montessori permet de manipuler les objets et de passer par le corps". Un acquis essentiel pour la suite.
La construction d'une culture personnelle
Au primaire, les activités de développement sensoriel ont encore leur place pour les enfants venant du système classique, mais l'accent est mis sur l'acquisition d'une culture personnelle. "C'est LEUR travail, pas celui de quelqu'un d'autre. L'élève choisit quel pan de sa culture il veut développer. L'adulte propose des grands récits sur l'histoire de la vie, de la Terre, dans un ordre chronologique pour donner des repères et ouvrir à l'imagination. Les enfants sont ensuite libres d'aller piocher dans la bibliothèque pour approfondir. Il n'y a pas de cours magistraux dans une classe Montessori, mais l'adulte peut expliquer quelque chose à un petit groupe ou à un élève en particulier pendant que les autres vaquent à leurs occupations".
Au primaire, les activités de développement sensoriel ont encore leur place pour les enfants venant du système classique, mais l'accent est mis sur l'acquisition d'une culture personnelle. "C'est LEUR travail, pas celui de quelqu'un d'autre. L'élève choisit quel pan de sa culture il veut développer. L'adulte propose des grands récits sur l'histoire de la vie, de la Terre, dans un ordre chronologique pour donner des repères et ouvrir à l'imagination. Les enfants sont ensuite libres d'aller piocher dans la bibliothèque pour approfondir. Il n'y a pas de cours magistraux dans une classe Montessori, mais l'adulte peut expliquer quelque chose à un petit groupe ou à un élève en particulier pendant que les autres vaquent à leurs occupations".
Une chose est sûre, il est indispensable d'avoir une bibliothèque très fournie et des supports qui donnent envie. "Un globe terrestre, ça marche toujours ! Et tout est propice à des apprentissages. L'autre jour nous avons reçu une lettre d'un monsieur enseignant à la retraite qui vit à Saint-Raphaël. Il avait écrit un acrostiche et proposait de nous donner sa collection philatélique consacrée à Maria Montessori. Vous n'imaginez pas tout ce qu'on a pu faire à partir de là ! Certains ont voulu savoir où était situé Saint Raphaël, d'autres ont voulu écrire un acrostiche, d'autres ont voulu connaître les dates de Maria Montessori, d'autres encore se sont intéressés au mot "philatélie". De la géographie, de l'histoire, du français, des mathématiques… tout cela à partir d'une lettre !".
Une pédagogie libre mais réaliste
Comment suit-on les progressions des enfants ? "Il n'y a pas de programme et de manuels dans la pédagogie Montessori. Mais cela ne veut pas dire que nous ne suivons pas les enfants ! Il y a une vraie progression dans les apprentissages, et c'est beaucoup plus logique que l'acquisition de compétences cadrées. En fait, nous ne sommes pas limités par un programme. Si un enfant comprend le système décimal à 7 ans, pourquoi l'empêcher de s'intéresser aux grands nombres tout de suite ?"
Comment suit-on les progressions des enfants ? "Il n'y a pas de programme et de manuels dans la pédagogie Montessori. Mais cela ne veut pas dire que nous ne suivons pas les enfants ! Il y a une vraie progression dans les apprentissages, et c'est beaucoup plus logique que l'acquisition de compétences cadrées. En fait, nous ne sommes pas limités par un programme. Si un enfant comprend le système décimal à 7 ans, pourquoi l'empêcher de s'intéresser aux grands nombres tout de suite ?"
Finalement, les plus perdus dans la pédagogie Montessori, ce sont les parents. Ils n'ont pas les repères scolaires auxquels ils sont habitués et cela peut les angoisser. "Nous passons beaucoup de temps à leur expliquer la pédagogie Montessori, mais c'est une question de confiance qu'ils nous accordent. L’épanouissement de leurs enfants est réel".
Vis-à-vis de l'Education nationale, la majorité des écoles Montessori sont hors-contrat. Pour autant, "nous sommes conscients des exigences des programmes. Les enfants sont soumis aux aléas de la vie : si les parents déménagent, peut-être devront-ils rejoindre le système scolaire classique. Il faut qu'ils aient un certain bagage pour ne pas être pénalisés".
De plus, il existe très peu de collèges Montessori. La plupart des enfants devront donc rejoindre le système classique en 6ème. "C'est dommage que Montessori ne se développe pas plus pour les grands. La philosophie de cette pédagogie, c'est de permettre à l'enfant de se connaître, de savoir qui il est et ce qu'il veut. Ne serait-ce pas formidable pour les adolescents ?". Une chose est sûre, les enfants Montessori arrivent au collège avec une curiosité intellectuelle et un élan d'apprentissage formidables. Pour eux, le travail est une activité plaisante, qui les engage pleinement dans ce qu'ils sont.
Des pistes pour aller plus loin :
Site de l'école Montessori du Morvan
L'Ecole Vivante, maison d'édition spécialisée dans la pédagogie active
Les supports éducatifs pour les grands récits d'Ecole Vivante
Le projet de collège Montessori du Morvan
Site de l'école Montessori du Morvan
L'Ecole Vivante, maison d'édition spécialisée dans la pédagogie active
Les supports éducatifs pour les grands récits d'Ecole Vivante
Le projet de collège Montessori du Morvan
>> Pour une lecture optimisée, retrouvez cet article dans votre magazine iPad de mai 2015