Plus qu'une simple tendance, le mouvement locavore connaît un véritable engouement au Canada et aux USA. Nés il y a trois ans sur la côte Ouest des Etats-Unis, ses adeptes entendent alléger leur bilan carbone en choisissant exclusivement des produits de leur région. Ainsi, tout ce qui n'a pas été produit, préparé et emballé dans un rayon de 160 kilomètres est interdit. Un engagement personnel qui implique une grande rigueur. Adieu, fraises, salades ou tomates en hiver ! Les locavores mangent les fruits et les légumes de leur région à la bonne saison. Sur leur marché, ils s'efforcent de combiner produits bio et producteurs locaux, et sont parfois adeptes des AMAP (voir encadré ci-dessous).
Interview : 3 questions à Pierre Rabhi *
Pourquoi manger des produits locaux ?
Pour l'effet important sur l’économie locale, pour réduire les transports aberrants d’aliments courants et par conséquent lutter contre la pollution et l’encombrement des routes. Avant l’humanité subvenait à tous ses besoins avec des produits locaux. Aujourd’hui, on a dévitalisé l’espace rural.
N’est-ce pas enfermant ?
Une communauté doit pouvoir s’organiser de façon à répondre au maximum de ses besoins dans son périmètre géographique : vêtements, alimentation… Cela ne veut pas dire se fermer aux échanges. On doit échanger sur la rareté et non sur les produits de première nécessité.
Chacun de nous peut agir ?
Il n’y a pas de petits gestes anodins. On peut infléchir le cours de choses en ayant une déontologie et un art de vivre. Manger des produits locaux, c’est se montrer solidaire des gens qui sont sur notre territoire plutôt que d’enrichir les trusts de l’alimentaire.
Note : * Pierre Rabhi est agro-écologiste, philosophe, écrivain et paysan. Il vient de publier Manifeste pour la terre et l'humanisme, éditions Actes Sud. Retrouvez-le sur le site www.terre-humanisme.org et sur son blog : www.pierrerabhi.org/blog