Il existe beaucoup de livres sur la cuisine végétarienne, un peu moins sur le mode de vie végétarien. Comment est construit votre livre ?
Nous sommes partis du constat que certains livres sur la cuisine végétarienne sont austères et arides. Il existe beaucoup de pamphlets ou des livres techniques sur la nutrition. Par contre, nous n'avons rien trouvé sur le mode de vie du végétarien : qu'est ce que le végétarisme engendre sur la vie sociale, comment faire ses courses quand on est végétarien etc.
Nous avons construit ce livre autour de ces questions, en adoptant un ton léger, drôle, frais, pour que le végétarisme ne soit pas vu comme quelque chose de trop sérieux ou trop factuel.
Qu'est ce qui vous a donné envie de l'écrire ?
Je me suis rendue compte que dans nos contextes sociaux (soirées, entreprise), le végétarien se trouve souvent accablé de questions auxquelles il ne sait pas forcément répondre, par exemple sur les apports nutritionnels, ou la souffrance animale. C’est donc un guide-réponse aux interrogations qu’on peut avoir sur le végétarisme.
Qu'a changé le végétarisme dans votre vie ?
Beaucoup de choses ! Ma santé est meilleure et je suis plus gourmande qu'avant.
J'avais la mauvaise habitude de manger des plats tout prêts. En devenant végétarienne, je me suis mise à cuisiner et j’ai découvert un univers culinaire immense. Mon alimentation est plus consciente. Enfin, lorsque je mange, je suis très heureuse de me dire qu’aucun animal n’a été tué.
Comment vivez-vous votre végétarisme au quotidien ?
Très bien. Il y a un comportement important que tout végétarien devrait adopter, c’est de pouvoir être dans la bienveillance envers les omnivores.
Beaucoup pensent devoir gérer des conflits contre ceux qui mangent de la viande et ils en souffrent. C’est important d’arriver à respecter les choix de chacun, jusqu’à l’alimentation. Il faut être tolérant et comprendre aussi que l'on est plus à même de convaincre lorsque l’on n’est pas haineux envers les autres.
Est-il facile d'être végétarien en France en 2014 ?
A Paris, en terme de choix, on est très privilégié, que ce soit pour les restaurants ou pour les magasins d’alimentation. En province, c’est plus limité.
La France conserve une culture de la viande très présente, mais les habitudes changent doucement. Les restaurants italiens ont toujours une pizza végétarienne, de plus en plus de restaurants chinois, indiens, français, etc, proposent de plats végétariens, ce qui permet de se faire plaisir et de pouvoir sortir avec des amis non végétariens.
Quelles sont vos astuces VG à partager avec nos lectrices ?
L'important est d'être curieux et de varier son assiette. Partez dans des aventures culinaires en vous inspirant des magnifiques et nombreux blogs végétariens, en français et en anglais pour trouver des idées de recettes.
Et il faut surtout continuer à se faire plaisir. En devenant végétarien, on ne renonce pas aux cupcakes, croissants et lasagnes !
Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaite manger moins de viande ou devenir végétarienne ?
Devenir végétarien du jour au lendemain n'est pas évident. Il existe beaucoup d’alternatives à la viande, comme le steack de soja que l’on trouve même en grande surface de nos jours.
Le mieux est de parler du végétarisme, se renseigner, être curieux et faire sa propre enquête. On découvre ainsi des choses sur l’impact de l’alimentation sur la santé, le monde, l’écologie. Il y a de quoi se motiver !
Aujourd'hui, sur notre planète, beaucoup de personnes ont intégré le végétarisme dans leur quotidien. C’est un autre univers à découvrir pas en pas.
Dans un couple, est-il important d’être tous les deux végétariens ?
Personnellement, mon amoureux est végétarien et je trouve cela génial. On a envie d’aller dans les mêmes restaurants, on partage les mêmes valeurs, la même vision sur l’environnement et le monde.
Mais tout dépend de la sensibilité de chacun et de leur mode de vie. Certains vivent très bien entre végé et omnivore. Mais s'il est difficile pour le végétarien de voir une personne manger de la viande, il est certain qu’être avec un omnivore sera compliqué. C’est une leçon de tolérance.
Y a-t-il assez de communication sur ce qu'est le végétarisme ?
J’ai l’impression que le végétarisme devient de plus en plus "tendance" et grand public. Avant, il était nécessaire d'aller sur des sites spécialisés, on imaginait les végétariens comme des hippies, un peu tristes et pâles. Désormais, on trouve des informations facilement. L’image du végé est plus glamour, féminine et jeune !
Il s’est donc intégré parmi d’autres sujets, comme la santé ou le "sans gluten". De plus en plus de jeunes s’impliquent dans le végétarisme et c'est ce qui le rend séduisant. On se rend compte qu'on ne peut plus vivre dans une telle inconscience face au traitement des animaux dans les élevages et les abattoirs. Le végétarisme devient un débat de société, un sujet pour tous.
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